L’UDA fait une place aux Premières Nations sur son C.A.
Charles Buckell-Robertson est un Innu de Mash‐ teuiatsh. Il est de plus en plus présent, tant au petit qu’au grand écran. Il a joué dans plusieurs séries : Les
Pays d’en haut, Pour toi Flora, Une autre histoire
pour ne nommer que celles-là. Toutefois, sa place n’est pas acquise. Il doit se battre chaque jour pour pouvoir faire le mé‐ tier qu’il a choisi.
C’est un milieu difficile. C’est un milieu d'essais et er‐ reurs. C’est un milieu de dé‐ ception. Dans le domaine c’est 90 % de refus et 10 % d’accep‐ tation. Mais il ne faut pas lâ‐ cher, faut continuer, faut per‐ sévérer. C’est ça le message que j'aimerais dire aux jeunes, la trail va être dure, mais ça va être payant en termes de va‐ leur, témoigne-t-il.
Justement, quand vient le temps de discuter de la pro‐ chaine génération, il a bon es‐ poir de la voir faire du chemin pour la cause des Premières Nations. Je pense qu’ils ont moins peur. Nos grands-pa‐ rents ont vécu [la peur], nos parents ont vécu la peur par nos grands-parents. Nous, notre génération, on a essayé de vaincre cette peur-là. Je pense que cette nouvelle gé‐ nération a vécu cette peur, mais ils ont moins ce frein-là.
Ils sont plus courageux qu’on l’était. Ils n’ont pas peur de se réapproprier ce territoire-là.
À écouter :
Charles Buckell de Mash‐ teuiatsh en action dans la sé‐ rie Pour toi Flora Kuei-Kwe: Rattrapage du 4 mars 2023 : La pièce de théâtre Manikane‐ tish, et le documen‐ taire Sages-femmes
Des actions concrètes
Son désir, en étant le re‐ présentant des Premières Na‐ tions, Inuits ou Métis au sein de l’Union des artistes (UDA), c’est de rendre service à ses confrères. Il faut savoir que depuis un certain temps, une déclaration territoriale est faite à l’ouverture de chacune des rencontres du conseil d’administration. Bien qu’il re‐ connaisse que c’était déjà un pas dans la bonne direction, il a réclamé des actions plus concrètes, dès son arrivée en poste.
Je leur ai dit : si vous voulez reconnaître les Premières Na‐ tions [...] il faut également im‐ pliquer les Premières Nations dans votre cheminement, dans votre développement d’organisation.
Il est fier de voir une plus grande représentativité des autochtones dans le milieu. Il y voit une évolution. Bien qu’il reste du chemin à faire, il croit que le milieu deviendra plus inclusif.
On m’a demandé de jouer un autochtone saoul, chose que j’ai refusée. J’ai dit : "non, ça ne passe pas". Y’a des choses qui sont en train de se nettoyer. Je n’avais pas de points de repère quand j’ai commencé, quand tu com‐ mences tu n’as pas d’expé‐ rience. Charles Buckell-Ro‐ bertson constate que son mé‐ tier évolue.
Il souhaite que l’image des Premières Nations continue d’évoluer dans le futur, tant à la télévision, qu’au théâtre ou dans la culture actuelle. Il sou‐ haite aussi voir les Premières Nations se réapproprier leur histoire. On veut parler de notre histoire nous-mêmes. On ne veut pas que quelqu’un d’autre raconte notre histoire, conclut-il.