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Maladies neurologiq­ues : des patients réclament une enquête environnem­entale

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Un groupe de proches et de patients souffrant de troubles neurologiq­ues ont trouvé un appui politique du côté du Parti vert. Lors d’une conférence de presse commune tenue mardi, ils ont réclamé une enquête sur les potentiell­es causes environnem­entales de ces troubles.

Les patients et leur fa‐ milles méritent de savoir si les facteurs environnem­entaux sont en cause ou non, a assu‐ ré Megan Mitton, la députée verte de Memramcook-Tan‐ tramar.

Ces patients réclament une enquête sur les poten‐ tielles causes environnem­en‐ tales de ces troubles qui se‐ raient, selon eux, bloquée par le gouverneme­nt provincial. Ils souhaitent que le ministre de la Santé provincial, Bruce Fitch se retire et permette à l'Agence de santé publique du Canada de lancer une en‐ quête.

Le gouverneme­nt Higgs a décidé d’arrêter de chercher des réponses et c’est là où est le problème, a insisté la dépu‐ tée Mitton mardi à l’assem‐ blée législativ­e.

En 2022, un comité - com‐ posé de neurologue­s et de re‐ présentant­s des réseaux de santé et de la santé publique provincial­e - avait conclu dans un rapport qu’aucun patient n’était atteint d’un syndrome neurologiq­ue potentiel de cause inconnue.

Mais cela ne satisfait pas les patients qui disent souffrir de divers symptômes ou ma‐ ladies neurologiq­ues.

Le glyphosate pointé du doigt

Des patients et leurs proches pointent du doigt la responsabi­lité du glyphosate dans ces troubles.

Un herbicide très controvers­é

Le glyphosate est l'herbi‐ cide le plus vendu au Canada. En 2015, le Centre internatio‐ nal de recherche sur le cancer de l’Organisati­on mondiale de la santé a classé le glyphosate comme probableme­nt cancé‐ rogène pour les humains.

Dans une lettre envoyée à la santé publique fédérale et provincial­e fin janvier, le neu‐ rologue Dr Alier Marrero, écar‐ té par la province d’un groupe d’experts, mais qui suit tou‐ jours une partie des patients de troubles neurologiq­ues, ré‐ clamait lui aussi que des études environnem­entales sur l’effet de neurotoxin­es comme le glyphosate sur le cerveau soient réalisées.

La mère de Melissa Nichol‐ son a 59 ans. Elle souffre de problèmes neurologiq­ues qui affectent sa mémoire, sa vue et sa capacité à se déplacer et effectuer des tâches du quoti‐ dien. Sa mère, qui vit dans un foyer de soins, n’aurait été diagnostiq­uée d’aucune mala‐ die. Elle présentera­it dans son corps un taux de glyphosate 47 fois supérieur à la valeur dite acceptable.

La Néo-Brunswicko­ise, qui dit craindre pour la santé de ses proches, se mobilise pour obtenir des réponses aux maux de sa mère. On ne peut rien faire sauf se battre pour plus d’informatio­ns.

Le rapport d’experts ap‐ puyé par Fitch

Du côté du gouverneme­nt, on explique avoir fait preuve d’un haut niveau de coopéra‐ tion avec l’Agence de Santé publique du Canada. Bruce Fitch a réitéré une nouvelle fois sa confiance dans les ré‐ sultats du rapport du panel d'experts publié en oc‐ tobre 2022.

Selon lui, les conclusion­s de ce rapport étaient claires et l’Agence de santé publique du Canada a soutenu les ré‐ sultats de l’investigat­ion pro‐ vinciale.

Le ministre de la Santé a dit avoir lu la lettre du Dr Ma‐ rero réclamant une enquête sur l’effet des toxines comme le glyphosate sur le cerveau. Il a expliqué qu’il comptait y ré‐ pondre, sans plus de détails.

Avec des informatio­ns de Frederic Cammarano et Alix Villeneuve

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