Un mouvement veut interdire la discrimination liée au système des castes en C.-B.
Une quarantaine de per‐ sonnes se sont rassemblées dans un centre commu‐ nautaire de Surrey, same‐ di, pour discuter de la dis‐ crimination liée au sys‐ tème des castes. Le mouve‐ ment souhaite que le mot « caste » soit ajouté à la liste des types de discrimi‐ nation interdits au Code des droits de la personne de la Colombie-Britan‐ nique.
Il rejoindrait ainsi, entre autres, la race, la couleur de peau, le lieu de naissance ou la religion.
Nous parlons de dévelop‐ per des initiatives anti-caste ici dans la communauté en Colombie-Britannique et au Canada en général, précise Mo Dhaliwal, directeur et co‐ fondateur de la Poetic Justice Foundation à l’origine du ras‐ semblement.
Ces discussions ont lieu dans la foulée de la condam‐ nation par le Tribunal des droits de la personne de la Colombie-Britannique de deux hommes à verser plus de 9000 $ à un collègue pour avoir proféré des insultes dis‐ criminatoires basées sur la caste et pour l’avoir attaqué. Le mouvement mené à Sur‐ rey s’inspire de Seattle, aux États-Unis, première ville amé‐ ricaine à avoir interdit en fé‐ vrier la discrimination liée à la caste.
Une discrimination ba‐ sée sur d’anciens systèmes sociaux
L’Organisation des Nations unies (ONU) définit le terme caste comme un système so‐ cial hiérarchique strict, sou‐ vent fondé sur des notions de pureté et de contamination.
Anita Lal, cofondatrice de la Poetic Justice Foundation et organisatrice communautaire, indique que les gens peuvent savoir ce que sont les castes, sans toutefois avoir une idée de la manière dont cette dis‐ crimination peut prendre forme dans les communau‐ tés.
En Inde, après des décen‐ nies de mouvements et de protestations, l’interdiction de la discrimination fondée sur la caste a été déclarée en 1948.
Pourtant, en 2016, l'ONU esti‐ mait qu’au moins 250 millions de personnes dans le monde étaient encore victimes d'une discrimination fondée sur la caste et d'autres systèmes si‐ milaires de statut héréditaire.
La récente condamnation en Colombie-Britannique et les expériences des militants au rassemblement de Surrey laissent entendre qu’une telle discrimination est toujours présente. L’appartenance à une caste sera utilisée comme une insulte à l'égard [de la personne], explique Anita Lal.
Mes cousins et mes nièces sont encore affectés, surtout en ce qui concerne les rela‐ tions. S’ils ont une relation avec quelqu'un d'origine sudasiatique et qu’il vient le temps d'en parler à la famille, il se pourrait que celle-ci n'ac‐ cepte pas la relation [avec quelqu’un d’une autre caste], indique-t-elle.
Légiférer contre la dis‐ crimination liée au sys‐ tème des castes
Le 21 février, Seattle est devenue la première ville américaine à interdire la dis‐ crimination fondée sur la caste. C'est une victoire stupé‐ fiante qui a suscité l'enthou‐ siasme de millions de per‐ sonnes à travers le monde, explique Kshama Sawant, conseillère municipale de Seattle à l'origine du règle‐ ment municipal. Elle était conviée par la Poetic Justice Foundation au rassemble‐ ment de Surrey.
En mars, le conseil scolaire public anglais de Toronto (TD‐ SB) a voté pour demander à la Commission ontarienne des droits de la personne de créer un plan qui s'attaquerait à l’oppression du système des castes dans l'éducation pu‐ blique de la ville.
L'objectif de cette réunion publique est de partager les leçons tirées de notre victoire [à Seattle] et la façon dont nous pouvons construire un mouvement similaire en Co‐ lombie-Britannique, précise Kshama Sawant.