Des producteurs d’alcool appellent à une refonte du modèle de taxation
La taxe fédérale sur les boissons alcoolisées a aug‐ menté de 2 % samedi alors que cette hausse devait initialement atteindre 6,3 % en suivant le cours de l’inflation. Les producteurs d'alcool poussent donc un soupir de soulagement, mais certains appellent tout de même à une re‐ fonte du modèle de taxa‐ tion.
Marie-Ève Myrand, membre du conseil d’adminis‐ tration de l’Association des microbrasseries canadiennes, se réjouit de ce plafonnement qui est une très bonne nou‐ velle pour les entrepreneurs et microbrasseries du pays. D'autant plus, précise-t-elle, que l'industrie a connu des turbulences économiques l'année dernière avec l’infla‐ tion et l’incertitude post-pan‐ démie.
Mme Myrand souligne que les producteurs d’alcool doivent déjà gérer l’augmen‐ tation du coût de leurs en‐ trants, les matières premières, le coût des grains, l’électricité. Donc selon elle, une taxe au‐ tomatique sur l’alcool à 6,3 % aurait pu mettre en péril l'in‐ dustrie de l'alcool qui est quand même fragile à certains égards.
On n’est pas contre le fait de contribuer à l'assiette fis‐ cale, de payer des taxes, mais encore faut-il que ce soit à une hauteur raisonnable.
Marie-Ève Myrand, Asso‐ ciation des microbrasseries canadiennes
Marie-Ève Myrand, pour qui une taxe automatique sui‐ vant l'inflation aurait été pré‐ judiciable et pas souhaitable, pense que le modèle de taxa‐ tion doit être repensé pour être adapté à la taille des pro‐ ducteurs.
On conçoit aisément qu'un citoyen qui gagne 40 000 dollars ne sera pas taxé au même niveau qu'un autre qui gagne 140 000. C'est exactement cette même lo‐ gique-là qu'on veut adapter et appliquer à la taille d'une entreprise brassicole, fait-elle savoir.
De son côté, Jonathan StPierre, copropriétaire de la brasserie Full Beard Brewing à Timmins, dans le Nord de l’Ontario, souligne que, quelle que soit l'augmentation de la taxe, celle-ci affecte la produc‐ tion dans la brasserie.
Chaque litre qu’on produit, chaque litre qui va dans la ca‐ nette, chaque litre qui va dans la bouteille, on paye des taxes dessus, et à la fin du mois c’est un bon montant qu'on donne au gouvernement.
Jonathan St-Pierre, copro‐ priétaire de la brasserie Full Beard Brewing à Timmins
M. St-Pierre reconnaît tou‐ tefois qu’ une hausse de 2% n’est pas majeure pour les mi‐ crobrasseries.
D’autres préoccupations
Mais la hausse de la taxe d'accise n’est pas la première préoccupation des produc‐ teurs d’alcool qui subissent depuis plus d’un an des aug‐ mentations sans précédent du prix des matières pre‐ mières.
L’augmentation du coût des grains, du houblon et de l’aluminium des canettes, par exemple, ont augmenté, se désole Jonathan St-Pierre, qui devra mesurer ce que cela re‐ présente pour sa brasserie sur le long terme.
Pour le moment, la taxe de 2 % ne change pas grandchose, répète-t-il.
Jonathan St-Pierre espère pouvoir continuer d'absorber les coûts, mais il n'exclut pas, à plus long terme, une aug‐ mentation du prix de la ca‐ nette de bière.
De son côté, Bière Canada, qui représente l'industrie brassicole, se réjouit que le gouvernement ait limité l'aug‐ mentation des droits d'accise fédéraux à 2 %, car, selon l'or‐ ganisme, les circonstances commerciales aujourd'hui sont uniques, en raison d’un secteur hôtelier en difficulté et d’un consommateur fragile.
Selon Bière Canada, les brasseurs et les entreprises hôtelières touristiques au pays ont du mal à se remettre de la pandémie. L'organisme souligne que les ventes de bière à l’extérieur, dans les bars, les restaurants et les fes‐ tivals restent inférieurs de 15 à 20 % du niveau prépan‐ démie.
Avec les informations de Jean-Loup Doudard
assurée que les chefs Wet'su‐ wet'en seraient consultés. Elle a consulté certains chefs de certaines nations, mais juste celles et ceux qui sont d'ac‐ cord avec elle, a déploré Louis Ramirez.
Celles et ceux qui, selon la loi autochtone et même selon la Cour suprême du Canada, auraient dû être consultés, auraient dû donner leur consentement, ne l'ont pas été. Donc aujourd'hui, ça se traduit par des violences co‐ lossales sur leurs territoires, at-il affirmé.
La Banque Royale, de son côté, met de l'avant l'impor‐ tance de mener une transi‐ tion énergétique vers la car‐ boneutralité. La Presse cana‐ dienne n'a pas vérifié de ma‐ nière indépendante les groupes qui ont été consultés dans le cadre de ce projet.
Nous nous sommes enga‐ gés à atteindre l'objectif de carboneutralité dans nos prêts d'ici 2050 et avons établi des objectifs provisoires de duction des émissions qui nous aideront à prendre des mesures et à mesurer les pro‐ grès accomplis, a affirmé le porte-parole de RBC, Jeff Lan‐ thier, par courriel. Ces objec‐ tifs s'appuient sur des don‐ nées scientifiques et reflètent une approche mesurée et dé‐ libérée de l'action climatique.
Ce mouvement de contes‐ tation pancanadien a été lan‐ cé à quelques jours de l'as‐ semblée annuelle des action‐ naires de RBC, qui doit avoir lieu mercredi à Saskatoon, en Saskatchewan.
D’après le reportage de Kheira Morellon et avec des renseignements de La Presse canadienne