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Un recueil de poèmes féminins pour illustrer les histoires nordcôtièr­es

- Charles-Étienne Drouin

L'artiste nord-côtière Alexandra Tanguay-Ver‐ reault a remporté une bourse de 20 000 $ du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) pour la réalisatio­n d’un re‐ cueil illustré de poèmes.

Les petites filles des sor‐ cières de la Côte-Nord met en lumière le vécu de femmes autochtone­s de la région.

L’idée du titre, c’est une sorcière qui fait de la magie, mais qu'on a brûlée par le passé. J’ai le désir de com‐ prendre comment les femmes ont été bafouées et de valori‐ ser leurs voix , explique

Alexandra Tanguay-Verreault.

Elle recueille des témoi‐ gnages de femmes de la CôteNord, puis s’inspire de leur histoire lors de l’écriture et de l’illustrati­on.

L’artiste use de l’écoute ac‐ tive, une technique qu’elle a perfection­née en tant que tra‐ vailleuse sociale.

Que ce soit des mères de famille, des travailleu­ses, des conjointes ou des proches ai‐ dantes, pour le temps d’une entrevue, puis tout au long de la vie de l'oeuvre, ces femmes vont être mises de l’avant, souligne-t-elle.

J’ai le souci de valoriser l’or‐ dinaire chez les femmes de la Côte-Nord et leur fournir un espace où elles peuvent briller un instant.

Alexandra Tanguay-Ver‐ reault, artiste nord-côtière

Des poèmes anonymes et diversifié­s

L’identité des femmes in‐ terviewées pourrait toutefois être protégée. Elles auront un droit de regard sur les poèmes finaux présentés aux Nord-Côtiers.

La confidenti­alité est im‐ portante, mais aussi l’aspect de co-constructi­on. Un pro‐ duit semi-final sera envoyé aux femmes. Elles vont pou‐ voir me dire si je dois enlever certaines parties. Ce n’est pas tout le monde qui veut être identifié dans mes poèmes, précise-t-elle.

Elle considère qu’il est im‐ portant que des Innus contri‐ buent à l'oeuvre.

Les femmes autochtone­s représente­nt la Côte-Nord. Ce sont les peuples premiers. C’est important de les inclure dans mon recueil, croit-elle.

Des événements prévus à l’automne

La poétesse estime être en mesure de compléter une première version du recueil au courant de l’été 2023. À ce moment, le public sera invité à une lecture publique, no‐ tamment à Port-Cartier, SeptÎles et Natashquan.

À la bibliothèq­ue de SeptÎles, à l’automne, il y aura une exposition avec vernissage. Des femmes vont peut-être vouloir lire elles-mêmes les poèmes qui les concernent. Puis, il y a peut-être quelque chose qui va se tramer à Havre-Saint-Pierre également, lance-t-elle.

Une douzaine de poèmes sont prévus. L’écriture de plu‐ sieurs est déjà bien entamée.

Alexandra Tanguay-Ver‐ reault indique que la bourse du CALQ sert, en partie, à ré‐ munérer les femmes qui parti‐ cipent à l'oeuvre.

Elle ne ferme pas la porte à l'éventuelle publicatio­n d'un livre basé sur le recueil.

Elle est l’une des cinq ar‐ tistes de la Côte-Nord qui ont reçu un soutien financier dans le cadre du Programme de partenaria­t territoria­l de la Côte-Nord. Les quatre autres sont Catherine Arsenault, Mi‐ chelle Lefort, Eric Maillet et Emilie Pedneault, selon un communiqué de presse de Québec.

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