Radio-Canada Info

Réactions mitigées à la comparutio­n de Trump à quelques pas de la frontière estrienne

-

Les yeux du monde entier étaient tournés vers Man‐ hattan pour la comparu‐ tion historique de l’ancien président américain Do‐ nald Trump mardi aprèsmidi. Dans le Vermont, à quelques kilomètres de la frontière estrienne, les Américains ont suivi avec attention les développe‐ ments de cette affaire.

Les électeurs du Vermont ont élu les démocrates en 2020. Dans la petite muni‐ cipalité de Newport, qui compte moins de 5000 habi‐ tants, Radio-Canada a cepen‐ dant croisé plusieurs parti‐ sans de Donald Trump. Mardi matin, les personnes rencon‐ trées par notre équipe avaient des sentiments miti‐ gés quant à la comparutio­n.

Je crois qu’il était un bon président, car il a rendu le pays plus fort, mais en tant que personne, je ne crois pas qu’il est une bonne per‐ sonne*, a notamment fait re‐ marquer une dame croisée au hasard.

Je crois vraiment que c’est juste une chasse aux sor‐ cières, a de son côté avancé un autre résident.

L’avocat criminalis­te JeanPierre Rancourt vit de son cô‐ té à Newport depuis environ une vingtaine d'années. Il possède des restaurant­s avec sa famille.

C'est drôle, parce que quand on est au Québec, tout le monde dit qu’il n’a pas d'al‐ lure et qu’il ne devrait pas être là. Quand on est à Newport, la majorité des gens, je dirais 60 % des gens, sont encore pour Trump, constate-t-il.

Mardi après-midi, Donald Trump a fini par plaider non coupable à 34 chefs d'accusa‐ tion.

Stanstead, ville fronta‐ lière

À Stanstead, à côté de la frontière américaine, les Es‐ triens partagent aussi leur quotidien avec les Américains. Plusieurs résidents traversent régulièrem­ent la frontière ou ont de la famille qui réside du côté des États-Unis.

C'est le cas de Raymond Fluet qui, à 82 ans, a suivi avec beaucoup d'attention la com‐ parution de Donald Trump. Il indique regarder CNN tous les jours. Sa famille habite encore aux États-Unis, et la politique américaine représente un su‐ jet de discussion très fréquent chez ses proches.

On va être, à un certain point, satisfait de la tournure des événements jusqu’à au‐ jourd’hui. On on va souhaiter qu’il soit accusé, puis qu'il soit montré coupable, car il prend trop d’espace dans les nou‐ velles, croit-il.

On voit ça à la télévision, aujourd'hui, c'est la folie, tout le monde parle de ça, a ren‐ chéri Micheline Côté-Gagné, une résidente de Stanstead croisée par Radio-Canada mardi.

C'est un peu un soulage‐ ment, que personne ne soit au-dessus de la loi, ce qui est très important*, a quant à lui soutenu Yves Gonnet, un visi‐ teur américain.

Clairement favori

Malgré tout, Trump de‐ meure actuelleme­nt premier dans la course républicai­ne.

Ce n’est pas simplement qu'il demeure loin devant, c'est que son avance a, dans plusieurs sondages, doublé, voire triplé entre le moment où on attendait l'inculpatio­n et le moment où elle a été an‐ noncée la semaine dernière. [...] Donc ça lui sert. Ce n’est pas simplement qu'il survive ou qu'il s'accroche, c'est que ça lui sert activement pour coaliser l'électorat, tout au moins une énorme partie de l'électorat républicai­n derrière lui. [...] Il est dans une position de telle force qu'aucun candi‐ dat, que ce soit du côté dé‐ mocrate ou du côté républi‐ cain depuis le début du sys‐ tème moderne des primaires en 1972, aucun candidat ne se trouvait dans une telle posi‐ tion à ce stade-ci de la course sans finir par remporter l'in‐ vestiture du parti. Autrement dit, il doit être considéré comme étant très clairement le favori, a souligné le cher‐ cheur associé à l’Observatoi­re sur les États-Unis à la chaire Raoul-Dandurand de l’UQAM, Rafael Jacob, en entrevue au Téléjourna­l Estrie.

*Traduit de l’anglais par Radio-Canada

Avec les informatio­ns de Brigitte Marcoux et de Ma‐ rion Bérubé

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada