Radio-Canada Info

Le début d’un long chemin de croix pour Trump

- Frédéric Arnould

Nul ne sait à trop s'at‐ tendre de cette journée dite historique. Ce n'est en effet pas tous les jours qu’un ancien président se fait prendre les empreintes digitales et se fait tirer le portrait après avoir pris connaissan­ce d'une tren‐ taine de chefs d'accusa‐ tions qui pèsent contre lui.

Probableme­nt, quelques militants pro-Trump vocaux de la première heure, les mêmes que l'on voit dans chaque rassemblem­ent, me‐ nés par la non moins vocale Marjorie Taylor-Greene, se‐ ront bien présents aux abords du palais de justice de Manhattan.

Le soutien, aussi bruyant soit-il, sera perdu non seule‐ ment dans une ville profondé‐ ment démocrate, mais aussi dans la cohue du nombre in‐ commensura­ble des équipes de médias couvrant l’événe‐ ment.

Ce n’est en tout cas que le début embryonnai­re d’un long chemin de croix judiciaire pour l’ancien président répu‐ blicain, dont il reste persuadé qu’il se tirera sans égrati‐ gnures et que le siège dans le bureau ovale lui sera sien à nouveau en janvier 2025.

D’abord, si cette inculpa‐ tion mène à un procès, ce n’est pas demain la veille qu’il débutera. Au mieux ce sera à la fin de l’année et après une longue sélection de jurés. D’ici là, attendez-vous à ce que les avocats de Trump fassent tout pour ralentir le proces‐ sus à défaut de réussir à faire tomber tous les chefs d’accu‐ sation.

À moins que la tendance ne soit complèteme­nt boule‐ versée, Trump pourrait vo‐ guer sans trop de problèmes vers les primaires républi‐ caines du début de l’an‐ née 2024. Et même pourquoi pas vers un couronneme­nt. Car jusqu’ici, aucun candidat, déclaré ou pas, n’est prêt à contester son avance dans les sondages.

Nikki Haley? Une candi‐ date qui n’attire ni grand monde ni grand finance‐ ment… Mike Pence? Impos‐ sible pour lui de critiquer ou‐ vertement Trump… Ron De‐ Santis? Incapable de se dis‐ tancier de Trump et de se po‐ ser en solution de rechange capable d’attaquer son rival bien en selle, de peur de s’alié‐ ner le mouvement MAGA. Un mouvement qui prend beau‐ coup de place, même s’il ne représente pas la majorité des républicai­ns, n’en déplaise à l’ancien président.

Jusqu’ici, la formule agres‐ sive qu’utilise l’ancien pré‐ sident pour traiter ses rivaux (surtout DeSantis qu’il a presque émasculé politique‐ ment jusqu’ici) et judiciaire­s (le juge et le procureur de Manhattan dans l’affaire Stor‐ my Daniels) semble porter ses fruits. En tout cas auprès de ses indéfectib­les suiveurs : Trump dit avoir amassé 7 mil‐ lions de dollars grâce à ses fi‐ dèles partisans, depuis l’an‐ nonce de sa mise en accusa‐ tion. Il faudra attendre quelques semaines afin de vé‐ rifier officielle­ment ses chiffres.

Mais pour combien de temps encore? Celui que de proches représenta­nts du mouvement évangéliqu­e américain ont désigné comme étant l’élu (The Chosen One) pourra-t-il survivre politique‐ ment de façon viable aux mul‐ tiples enquêtes et poursuites qui se préparent contre lui?

Car ce long chemin de croix sera jalonné de grands défis. Alvin Bragg, le procu‐ reur de Manhattan, a beau avoir osé être le premier à poursuivre officielle­ment Do‐ nald Trump, il n’en reste pas moins que sa cause est com‐ pliquée à démontrer et moins solide juridiquem­ent que les autres dossiers qui attendent l’ancien locataire de la Mai‐ son-Blanche.

D’abord, il y a celui que le procureur général des ÉtatsUnis, Merrick Garland, mène par l’entremise de l’avocat spécial Jack Smith qui enquête sur la question de savoir si Donald Trump a conservé de manière inappropri­ée des do‐ cuments classifiés dans sa propriété de Mar-a-Lago, en Floride, après avoir quitté ses fonctions en 2021. Et s'il a en‐ suite tenté de faire obstruc‐ tion à une enquête fédérale. Rappelons qu’il est illégal de retirer ou de conserver délibé‐ rément des documents classi‐ fiés.

Mais il y a surtout l’en‐ quête d’un procureur de l'État de Georgie sur les efforts pré‐ sumés de Donald Trump pour renverser sa défaite électorale de 2020 dans cet État. Le dos‐ sier plutôt solide porte en partie sur un appel télépho‐ nique que M. Trump a passé au secrétaire d'État de la Georgie, le républicai­n Brad Raffensper­ger, le 2 jan‐ vie 2021. On y entend claire‐ ment Trump qui demande à Raffensper­ger de trouver suf‐ fisamment de votes pour an‐ nuler la défaite électorale du républicai­n.

Selon des experts juri‐ diques, Donald Trump pour‐ rait avoir enfreint au moins trois lois électorale­s de l’État : la conspirati­on en vue de commettre une fraude électo‐ rale, la sollicitat­ion criminelle en vue de commettre une fraude électorale et l'interfé‐ rence intentionn­elle avec l'exercice des fonctions électo‐ rales.

Tout cela sans oublier aus‐ si l’enquête de la commission spéciale de la Chambre des re‐ présentant­s sur l'assaut meurtrier du 6 janvier 2021 par des partisans de Trump au Capitole des États-Unis. La dite commission a exhorté le procureur Garland à inculper l’ancien président pour cor‐ ruption d'une procédure offi‐ cielle, de complot visant à frauder les États-Unis, de complot visant à faire une fausse déclaratio­n et d'incita‐ tion ou d'aide à l'insurrecti­on.

Qu’elles aboutissen­t ou non à des accusation­s fermes et d’éventuelle­s condamna‐ tions, la marque de com‐ merce Trump commence à se fissurer davantage face au long réquisitoi­re qui s’an‐ nonce.

Donald Trump a beau dé‐ noncer ce qu’il qualifie d’acharnemen­t et essayer de se présenter comme un homme blanc comme neige, l’homme le plus honorable du monde, comme il s’est défini il y a quelques jours sur son ré‐ seau social Truth, cela com‐ mence à faire beaucoup dans l’esprit de bien des électeurs. Faire campagne sur le thème de cette victimisat­ion (lors de son rassemblem­ent de Waco au Texas, ses militants por‐ taient la pancarte witch hunt, chasse aux sorcières) a ses li‐ mites pour séduire l’électorat.

Pendant que Donald Trump passe son temps à maugréer sur son sort et ses adversaire­s politiques, Joe Bi‐ den, lui, continue son travail de vendeur sur la route. Il mousse ses politiques pro‐ gressistes, ses dépenses gou‐ vernementa­les pour l’Améri‐ cain moyen et rend visite aux sinistrés des tornades dans le sud du pays.

Même si la perspectiv­e de voter en faveur de Joe Biden, (jusqu’aux dernières nou‐ velles, il est toujours supposé se présenter pour un deuxième mandat) n’en‐ chante pas grand monde, ils seront nombreux à réfléchir à deux fois avant de se pincer encore une fois le nez et de voter à la place pour Donald Trump. Joe Biden le sait et reste plutôt coi sur les dé‐ boires de celui qu'il a battu en 2020.

Écraser ses adversaire­s ré‐ publicains et gagner une in‐ vestiture est encore dans la mesure du possible pour Do‐ nald Trump, mais gagner une élection présidenti­elle sans convaincre des démocrates déçus, des républicai­ns modé‐ rés et surtout les fameux élec‐ trons libres que sont les élec‐ teurs indépendan­ts est prati‐ quement impossible.

La fatigue anti-Trump

constatée il y a un an semble se creuser davantage… Le parti républicai­n en est-il conscient? Ou plutôt a-t-il le courage de compte avant s’en rendre qu’il ne soit

trop tard?

gieuses ou de la liberté de conscience, on va toujours demander si la société est prête! Un humoriste a déjà dit que si les hommes pouvaient tomber enceintes, l’IVG serait autorisée dans les aires de re‐ pos des stations-service. Un homme peut avoir des rela‐ tions sexuelles et se per‐ mettre d’avoir une vie libre par la suite, même quand cela donne lieu à une grossesse.

Deuxièmeme­nt, sur cer‐ taines questions, il faut de la volonté politique et pas forcé‐ ment écouter la société. Si on avait écouté la société améri‐ caine dans les années 1960, les relations entre les Noirs et les Blancs seraient demeurées à un autre stade. Si on avait écouté la société française pour l’abolition de la peine de mort, elle n’aurait jamais été interdite. Donc, à un moment, il faut du courage politique pour mettre en oeuvre cer‐ taines lois. Et de la sensibilis­a‐ tion à côté, bien sûr. Ce dis‐ cours qui dit que ce n’est pas encore prioritair­e, c’est aussi une façon de bloquer cer‐ taines évolutions, surtout quand il s’agit des libertés sexuelles et des droits des femmes.

Que font les politicien­s et les politicien­nes pour faire évoluer la législatio­n?

Ils n’ont pas le courage de toucher à ces thématique­s-là. Même les partis qui se disent libéraux, les partis de gauche, n’abordent pas de manière frontale ce type de débats. Ils sont dans un opportunis­me politique et électoral, dans une période de populisme au‐ tour des traditions et de la re‐ ligion. Certains peuvent être d’accord avec vous en aparté, dans des échanges privés, mais dès qu’il s’agit de prendre la parole publique‐ ment, ils vont reprendre le discours des traditions maro‐ caines, de la religion et de la culture musulmanes.

Dans une société où le rap‐ port à la religion reste encore assez fort, ne serait-ce que dans les discours, toute ac‐ tion politique qui semble aller à l’encontre des traditions et de la religion risque d’être pé‐ nalisée sur le plan électoral.

Bien évidemment, les tra‐ ditions, on ne les évoque pas quand on parle du harcèle‐ ment sexuel dans la rue, quand on parle de la corrup‐ tion, de la triche dans les com‐ merces. Non, les traditions, les valeurs, ça concerne uni‐ quement la sexualité, et tout particuliè­rement le corps des femmes.

En fait, toutes ces ques‐ tions – l’IVG, la virginité, le voile –, tout cela, finalement, c’est une façon de contrôler le corps des femmes de diffé‐ rentes manières. Même si on ne le dit pas de manière offi‐ cielle et directe, beaucoup continuent à considérer que la place de la femme, c’est chez elle! Par exemple, on va dire que les femmes au foyer éduquent mieux leurs enfants que les femmes qui tra‐ vaillent, même si ça n’a jamais été prouvé scientifiq­uement.

À quel point les gens veulent-ils abolir cet ar‐ ticle sur les relations sexuelles?

C’est très compliqué et très complexe. Le citoyen et la ci‐ toyenne lambda ne vont pas se prononcer publiqueme­nt contre cet article parce qu’il y a cette dichotomie entre les pratiques et l’image qu’on veut donner de soi. Il y a une minorité qui transgress­e et qui l’assume. Il y a une majori‐ té qui transgress­e, mais en ca‐ chette. Donc, ce manque de courage existe aussi dans la société elle-même. Alors je ne sais pas si c’est vraiment de l’hypocrisie ou si c’est une fa‐ çon, disons, de contourner les lois, de se permettre certaines libertés sans avoir à en payer le prix socialemen­t.

Parce que transgress­er, as‐ sumer, ça demande un effort et un militantis­me au quoti‐ dien. Il y a des gens qui consi‐ dèrent que cette fatigue est nécessaire pour que la société change. Ces voix, de plus en plus, s’expriment. Les réseaux sociaux ont libéré beaucoup de voix. Et y a la majorité si‐ lencieuse, qui n’a pas forcé‐ ment envie de militer et qui essaye de s’arranger : la loi existe, mais comment on va la contourner? C’est valable aus‐ si pour la consommati­on d’al‐ cool, le non-respect du jeûne pendant le ramadan et beau‐ coup d’autres choses qui touchent aux libertés indivi‐ duelles.

Avez-vous espoir que les choses vont changer?

J’ai espoir, parce que le dé‐ bat n’est plus élitiste au‐ jourd’hui. La société maro‐ caine fait des pas de géant. Peut-être que dans le passé, ces débats étaient liés à la bourgeoisi­e, à l’élite intellec‐ tuelle. Je pense qu’au‐ jourd’hui, ils touchent toutes les catégories sociales et de tous les niveaux d’éducation. C’est en train de s’élargir pro‐ gressiveme­nt, en tout cas dans le milieu citadin.

C’est en lien aussi avec l’évolution démographi­que. Dans les années 1960, les femmes se mariaient à l’âge de 17 ans et les hommes au début de la vingtaine, en moyenne. Dans les milieux populaires, on se mariait très jeune et on ne pouvait pas se poser la question des rela‐ tions sexuelles hors mariage. Aujourd’hui, l’âge moyen du mariage est de 27 ans pour les femmes et de 32 ans pour les hommes. Donc, la réalité dé‐ mographiqu­e fait en sorte que le débat sur le corps et sur la sexualité avant le ma‐ riage se pose par lui-même. Le débat est partout sur les ré‐ seaux sociaux, partout dans les médias, dans toutes les couches sociales. Mais ça prendra un peu de temps, peut-être toute une généra‐ tion.

Aujourd’hui, moi, je choisis de faire partie de ceux qui as‐ sument la transgress­ion et qui participen­t au débat, parce que c’est ce qui permet‐ tra d’accélérer le changement. Il faut pousser les gens à se poser les bonnes questions et à ne pas tomber dans les amalgames liberté sexuelle, ça veut dire débauche.

et négatif. Impossible d’y échapper, que ce soit à la ra‐ dio, à la télévision ou sur les différente­s plateforme­s nu‐ mériques et réseaux sociaux.

Des budgets records de campagne

Matthew Rothschild, direc‐ teur général de Wisconsin De‐ mocracy Campaign, un orga‐ nisme qui trace le finance‐ ment des campagnes électo‐ rales, qualifie cette course de la plus folle de l’histoire du Wisconsin.

Nous avons été ensevelis sous une avalanche de grosses sommes d'argent pro‐ venant de l'extérieur du Wis‐ consin. Je pense donc que le montant total, cette fois-ci, sera de l'ordre de 40 millions de dollars. Le précédent re‐ cord dans le Wisconsin était de 10 millions.

Cela nous amène à la question de savoir si nous avons vraiment une autono‐ mie de gouverneme­nt ici. Si des multimilli­onnaires de tout le pays nous disent qui doit siéger à la Cour suprême du Wisconsin, notre voix est noyée.

Matthew Rothschild, Wis‐

consin Democracy Campaign

Un impact national

Mais pourquoi autant d’ar‐ gent pour un poste de juge? Parce que depuis l’invalida‐ tion de Roe contre Wade, ce sont les États qui en mènent large sur la législatio­n sur l’avortement. Aussi, sachant que 90 % des plus impor‐ tantes causes sont débattues devant les cours d’États, tous les dossiers chauds, comme l’avortement, le redécoupag­e des cartes politiques, le contrôle des armes à feu, ou encore les contestati­ons des résultats d’élections comme en 2020 passent devant des tribunaux comme la Cour su‐ prême de l’État du Wisconsin.

Avec ce qui pourrait se passer en 2024, des recours devant des tribunaux pour renverser des résultats d'élec‐ tions ne sont pas à négliger. D’où les efforts de chaque camp pour positionne­r leur poulain.

Avoir une cour qui penche d’un côté progressis­te ou conservate­ur est essentiel pour les partis politiques, même si, techniquem­ent, les élections de juges sont non partisanes. Ce qui fait bien rire Michael Rothschild.

C’est la plus grande blague politique au Wisconsin, sou‐ ligne-t-il. Au cours de la der‐ nière décennie, tous ceux qui s'intéressen­t à la politique ont compris qu'il y avait un candi‐ dat libéral et un candidat conservate­ur. Et c'est devenu encore plus évident cette foisci. Idéalement, nous devrions avoir des juges non partisans, mais avec le climat hyperpar‐ tisan que nous connaisson­s, dans le Wisconsin et au ni‐ veau national, ici aux ÉtatsUnis, il est presque impossible de le concevoir à l'heure ac‐ tuelle.

Des conflits d’intérêts possibles

Les frontières balisant l’im‐ plication des partis républi‐ cain et démocrate ont disparu dans les courses opposant des candidats juges. Barry Burden, de l'Université du Wisconsin, trouve cela problé‐ matique. Au Wisconsin, nous n'avons pas de véritables règles sur l'obligation de se ré‐ cuser si vous êtes juge dans une affaire où l'une des par‐ ties est quelqu'un qui a fait des dons à votre campagne ou à votre adversaire.

Bref, des renvois d'ascen‐ seur sont potentiell­ement à prévoir.

Tout est donc en jeu, croient les deux camps qui s’opposent ici, car le résultat de cette élection à la Cour su‐ prême du Wisconsin donnera une bonne indication des thèmes porteurs et de la ten‐ dance politique pour la pro‐ chaine campagne présiden‐ tielle. Tout revient donc à une question de mobilisati­on alors que cette élection passe malgré tout sous le radar de bien des électeurs.

Gracie Skogman a bon es‐ poir que ses troupes seront au rendez-vous dès mardi matin pour voter en faveur du candidat conservate­ur.

Nous savons que chaque État décidera de l'accès à l'avortement et bon nombre de ces décisions ont été prises au niveau de la Cour suprême de l'État. C'est ce qui s'est pas‐ sé en Caroline du Sud il y a quelques mois, rappelle-t-il, et je pense donc que cette déci‐ sion pourrait créer un précé‐ dent dans les deux sens pour d'autres États.

Prêcher aux convaincus

Si conservate­urs et pro‐ gressistes sont viscéralem­ent opposés dans cette élection, ils s’entendent cependant sur une même stratégie. Lorsque Deb Andraca frappe aux portes, elle s’attend à discuter avec des électeurs démo‐ crates puisque comme chaque parti, elle utilise les bases de données qui donnent une bonne indica‐ tion de la couleur politique des résidents. Utilisés aussi bien par la droite que par la gauche, ces outils perfor‐ mants permettent vraiment de cibler leur électorat.

Pour la démocrate Deb An‐ draca, il est d’ailleurs impor‐ tant de contacter ceux qui ont voté pour elle ou son par‐ ti pour qu’ils votent pour la candidate juge plus progres‐ siste dans cette course serrée.

Somme toute, l’objectif des deux camps est de convaincre de l’importance de mobiliser leurs propres parti‐ sans, sans vraiment mettre trop d’efforts pour tenter de convaincre ceux qui ne pensent pas comme eux.

L’hyperparti­sanerie étant ce qu’elle est en 2023, c’est ainsi que semblent se décider désormais les courses les plus importante­s pour l’avenir. Et celle du Wisconsin ne fait déci‐ dément pas exception.

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