Alliance forêt boréale se défend d’être à la solde de l’industrie
Le président d’Alliance fo‐ rêt boréale, Yanick Baillar‐ geon, nie que l’organisme, financé avec des fonds pu‐ blics, soit à la solde de l’in‐ dustrie forestière.
Un article paru dans La Presse met à mal le regroupe‐ ment formé d’élus, dont le mandat est de favoriser le dia‐ logue entre les milieux envi‐ ronnemental et économique.
Le maire de Sainte-Rosedu-Nord, Claude Riverin, et le conseiller municipal de Sague‐ nay, Jimmy Bouchard, sont notamment cités. Tous deux se disent mal à l’aise avec les positions de l’Alliance forêt boréale, qualifiées de lob‐ byistes et opposées à la créa‐ tion d’aires protégées.
J'ai le sentiment qu'on est plus dans un mode de propa‐ gande que dans un mode d'objectivité par rapport à l'exploitation forestière.
Claude Riverin, maire de Sainte-Rose-du-Nord
Il y a beaucoup de raccour‐ cis et beaucoup de choses qui manquent par rapport au portrait qu’ils font d’Alliance forêt boréale. À la base, c’est un regroupement formé d’élus pour défendre l’écono‐ mie forestière […]. On ne peut pas opposer l’environnement et l’économie. Et c’est ça le mandat d’Alliance forêt bo‐ réale , a fait valoir Yanick Baillargeon, qui est aussi pré‐ fet de la MRC du Domaine-duRoy.
S’il estime que la première économie du Saguenay-LacSaint-Jean doit être préservée, Yanick Baillargeon nie le fait que l’industrie ait financé ses activités.
On a des usines dans nos municipalités. On rencontre ces gens-là. On n’est pas tou‐ jours d’accord avec eux et ils ne sont pas toujours d’accord avec nous. L’important est de trouver des solutions , fait-il valoir.
Quant aux activités de lob‐ byisme d’Alliance forêt bo‐ réale, son président assure qu’il est impératif de faire des représentations afin de rece‐ voir l’écoute de Québec.
On fait des représenta‐ tions, on veut se faire en‐ tendre pour s’assurer d’une bonne écoute. On n’était pas capable d’avoir de l’écoute en dehors du parc des Lauren‐ tides. On réussit maintenant à en avoir , met-il en relief.
Le principal bailleur de fonds d’Alliance forêt boréale est le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation du Québec, qui lui a versé 202 000 $ entre 2014 et 2022. Quatre MRC, dont deux de la région, garnissent aussi les coffres de l’organisme sans but lucratif (OSBL).
Le milieu mental exclu? environne‐
Selon le président Baillar‐ geon, il est faux de dire que le groupe ne rencontre pas les membres du milieu environ‐ nemental pour avoir leur point de vue.
Pas plus tard que la se‐ maine passée, on discutait avec Martin-Hugues SaintLaurent [spécialiste en écolo‐ gie animale].
Yanick Baillargeon, pré‐ sident, Alliance forêt boréale
Yanick Baillargeon assure que l’Alliance forêt boréale n’est pas systématiquement opposée à la création d’aires protégées, mais qu’elle en a plutôt contre la manière dont elles vont fonctionner .
Au sujet de l’épineux dos‐ sier de la protection du cari‐ bou forestier, Yanick Baillar‐ geon se dit à la recherche de l’équilibre entre la protection de l’espèce et la vitalité de l’économie forestière.
On remet en doute cer‐ tains chiffres et certaines prises d’inventaire qui ont été prises dans le passé. Quand on fait des inventaires, il faut avoir un suivi serré. C’est ça qu’on n’a pas en ce moment , ajoute-t-il.
Selon le président, il n’existe aucune étude per‐ mettant de mesurer l’impact direct des changements cli‐ matiques sur le caribou fores‐ tier, un élément qu’il juge in‐ contournable.
Avec Frédéric Tremblay