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L’ancien premier ministre des T.N.-O., Stephen Kakfwi, retrace son parcours dans un livre

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L’ancien premier ministre des Territoire­s du NordOuest, Stephen Kakfwi, a sorti ses mémoires qu’il dit avoir pu écrire alors qu’il était au creux d’une vague à la suite d’allégation­s d’in‐ conduite sexuelle. Il y aborde notamment son temps en politique et son passé dans des pensionnat­s pour Autochtone­s.

Le livre, Stoneface : A De‐ fiant Dene, ou visage de pierre, un Déné au comporte‐ ment défiant, en français, a été rédigé à la suite du dépôt d’une poursuite judiciaire en 2021 dans lequel il est ac‐ cusé d’inconduite sexuelle.

Stephen Kakfwi dit que ces allégation­s ont mis sa vie en suspens. Il n’y avait plus de travail pour moi, alors j’ai écrit un livre, dit-il à propos de son ouvrage qui a paru ce mois-ci.

J’ai pu prendre le temps d’écrire un livre malgré toute cette douleur et cette misère, et ça me satisfait.

Stephen Kakfwi, ancien premier ministre des T.N.-O.

Stephen Kakfwi a eu une carrière en politique territo‐ riale qui s’est échelonnée sur 16 ans, dont trois à titre de premier ministre.

Il a également été un porte-étendard de la Nation dénée, et est un musicien et compositeu­r accompli. Il a aussi été conseiller et membre du conseil d’adminis‐ tration de plusieurs organisa‐ tions. En 2021, il a été nommé dans une poursuite judiciaire déposée contre la Fondation Pierre Elliott Trudeau.

Stephen Kakfwi a voulu écrire ses mémoires pour ses enfants. Il raconte dans son livre des histoires de son en‐ fance à Fort Good Hope, aux T.N.-O., alors qu’il allait sur la terre avec sa grand-mère. Son ouvrage relate aussi les an‐ nées passées dans les pen‐ sionnats autochtone­s, et sa vie en politique.

De souvenirs douloureux d’abus physiques et sexuels au pensionnat Grollier Hall, à Inuvik, à ceux, plus heureux, au pensionnat Grandin Hall, à Fort Smith, ponctuent ce livre.

Celui qui a été surnommé visage de pierre par ses com‐ patriotes, en raison de son impassibil­ité, ne prend pas plaisir à raconter ces souve‐ nirs pénibles, mais veut expri‐ mer comment il a survécu.

Je ne sais pas pourquoi j’ai survécu. Ma vie n’a pas été fa‐ cile, mais j’ai aussi eu beau‐ coup de très beaux moments, d’opportunit­és.

Stephen Kakfwi, ancien premier ministre des Terri‐ toires du Nord-Ouest

Secoué par les alléga‐ tions

Le livre de Stephen Kakfwi ne fait pas mention de son ex‐ périence auprès de la Fonda‐ tion Pierre Elliott Trudeau ou des allégation­s contre lui alors qu’il était mentor pour la fon‐ dation en 2018.

La mentorée de Stephen Kakfwi, Cherry Smiley, pré‐ tend dans une poursuite judi‐ ciaire qu'il aurait fait preuve d’inconduite sexuelle à son égard en 2018.

La plaignante poursuit la fondation et Stephen Kakfwi. Elle réclame la somme de 1,25 million de dollars pour rupture de contrat, bris de confidenti­alité, et dommages et intérêts, pour la façon dont la fondation a géré sa plainte. Stephen Kakfwi nie les alléga‐ tions, qui n’ont pas été prou‐ vées devant une cour de jus‐ tice.

Stephen Kakfwi a abordé ces allégation­s lors d’un entre‐ tien sur la sortie de son livre et dit être capable de le faire maintenant, car il ne se sent plus blessé ni en colère à ce sujet, ce qui n’a pas toujours été le cas, selon lui. Je ne vou‐ lais pas réagir dans un mo‐ ment de colère. Je n’ai pas voulu critiquer [la plaignante] ou la dévalorise­r de quelque manière que ce soit.

Il dit avoir été secoué par les allégation­s qui ont boule‐ versé sa vie ces dernières an‐ nées : Ça a été dur pour ma famille et pour moi. Je ne pou‐ vais plus travailler. Mon contrat [avec la fondation] a été annulé. Mes nomination­s ont été révoquées dans un certain nombre d'organisa‐ tions.

CBC/Radio-Canada a de‐ mandé à l’avocate de Cherry Smiley, Kathryn Marshall, de commenter la sortie du livre. Par écrit, l’avocate a répondu ne pas être au courant de sa publicatio­n et ne pas l’avoir lu. Elle indique que la poursuite est toujours en cours.

La Fondation Pierre Elliott Trudeau, dont le conseil d’ad‐ ministrati­on a démissionn­é en bloc cette semaine, n’a pas répondu aux demandes d’en‐ trevue.

Note: Stephen Kakfwi est marié à Marie Wilson, qui a été nommée au conseil d’ad‐ ministrati­on de CBC/RadioCanad­a en 2017, pour un mandat de cinq ans.

Avec les informatio­ns de Hilary Bird et Jenna Dulewich

temps n’en ont pas eu, non seulement on trace les contours d’un nouveau cha‐ pitre de la musique classique, mais on rend possible une réelle communion avec le pu‐ blic.

Des contes et des clas‐ siques

Comme le veut la tradi‐ tion, l’OM amorcera sa saison avec une oeuvre autochtone les 16 et 17 septembre à la Maison symphoniqu­e et à l’église Sainte-Suzanne. Il pui‐ sera dans les cahiers de la compositri­ce Cris Derksen, qui mêle racines cries, formation classique et musique électro‐ nique.

L’orchestre mettra de l’avant les visions du monde autochtone­s avec Airs de jeu‐ nesse : Contes de la tortue, une soirée alliant héritage culturel autochtone et tradi‐ tions musicales occidental­es, le 11 février à la Maison sym‐ phonique. Cette offrande fa‐ miliale s’ajoute au spectacle Passe-Partout symphoniqu­e, en décembre, qui donnera vie à l’emblématiq­ue émission pour enfants dans la même salle.

Parmi les incontourn­ables du répertoire classique, l’OM présentera aussi la Sympho‐ nie no 2 de Sibelius, la Sym‐ phonie Léningrad de Chosta‐ kovitch, le Messie de Haendel, le Gloria de Poulenc et la Sixième symphonie de Mah‐ ler tout au long de ses ren‐ dez-vous d’automne.

Plusieurs solistes, comme le clarinetti­ste Andreas Otten‐ samer, seront à l’honneur cette saison. Ce dernier prête‐ ra son instrument aux concerts De solo à maestro, présentés un peu partout à

Montréal en octobre. Le violo‐ niste franco-serbe Nemanja Radulović, ainsi que les pia‐ nistes du Québec Bruce Liu et Élisabeth Pilon, se grefferont aussi à l’OM en 2023-2024.

Le mélange des styles

L’orchestre montréalai­s a également l’ambition de s’as‐ socier à d’autres formes de création pour cette nouvelle saison, comme à l’art sur sable, qui accompagne­ra La petite sirène de Zemlinski à l’occasion du concert Pacte sur sable le 23 février.

Mentionnon­s aussi la Sym‐ phonie de coeurs, présentée en avril, une collaborat­ion avec la chorégraph­e Rhodnie Désir, la musicienne Jorane et l’Office national du film, no‐ tamment, pour une rencontre entre la musique, la danse et les arts numériques.

L’OM souhaite d’ailleurs faire une plus grande place aux femmes cette année : quatre cheffes invitées et cinq solistes féminines monteront sur scène durant de la saison régulière.

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