Le ministre Champagne ouvre la porte à un Medicago « en version réduite »
Le ministre fédéral de l'In‐ novation, des Sciences et de l'Industrie, François-Phi‐ lippe Champagne, est de passage à Québec, pour vi‐ siter différentes entre‐ prises technologiques. Il a été questionné quant à l’avenir de l’expertise, des installations et des techno‐ logies de Medicago qui a ré‐ cemment annoncé sa fer‐ meture.
En février, le groupe chi‐ mique Mitsubishi Chemical Group, à la tête de l’entreprise basée à Québec, avait pris la décision d’en cesser les activi‐ tés parce qu’elle jugeait que l’entreprise biopharmaceu‐ tique n’était pas viable com‐ mercialement.
Medicago avait la particu‐ larité de développer des vac‐ cins à base de plantes. Il faut préserver cette technologielà. On n’a pas choisi la pandé‐ mie, on ne choisira pas s’il y en aura une autre, mais on peut choisir d’être mieux pré‐ paré. Moi, je veux avoir ça dans ma boîte à outils. On l’a dit clairement à Mitsubishi et ils sont très d’accord avec ça, relate le ministre en entrevue à l’émission Première heure.
Le ministre a livré un plai‐ doyer en faveur de la conser‐ vation, de l’expertise et des technologies à Québec, mais ça viendra peut-être avec des sacrifices. Je veux préserver un plus grand nombre d'em‐ plois possible conscient qu’il faudra retourner en arrière. Ça veut dire beaucoup moins d’emplois pour une certaine période de temps. On est en train de voir pour peut-être une version réduite de Medi‐ cago, déclare-t-il.
François-Philippe Cham‐ pagne est bien prêt à tenir tête à Mitsubishi. D’abord la compagnie doit des sommes importantes au gouverne‐ ment alors moi j’utilise ça comme un levier. Il n’y aura pas de main levée tant que je ne serai pas satisfait, martèle M. Champagne.
Avec le recul, le ministre concède que Medicago s’est peut-être empressé de com‐ mercialiser son vaccin contre la COVID-19, qui a été rejeté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à cause des liens de l’entreprise avec l’in‐ dustrie du tabac.
L’idée c’est qu’il faut reve‐ nir un peu en arrière pour mieux repartir. Il faut retour‐ ner en recherche et dévelop‐ pement pour stabiliser un peu le produit et éventuelle‐ ment retourner en commer‐ cialisation. On est peut-être allé un peu vite, admet-il.
Le ministre Champagne ne donne pas d’indices par rap‐ port à de potentiels ache‐ teurs, mais laisse planer la possibilité que l’Université La‐ val puisse profiter des instal‐ lations de l’entreprise à Beau‐ port.
Il dit qu’il peut d’ailleurs compter sur la présence d’al‐ liés forts qui ont les mêmes intérêts que lui, le maire, Bru‐ no Marchand, et le ministre québécois de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.
À consulter sur le sujet :
Medicago toujours dans les discussions entre Mar‐ chand et Fitzgibbon
Avec les informations de Première heure.