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Caribous de Charlevoix : 12 naissances espérées ce printemps

- David Rémillard

Toutes les femelles caribou en âge de se reproduire au sein de la harde isolée de Charlevoix seraient ges‐ tantes, selon des échan‐ tillons prélevés par le mi‐ nistère de l'Environne‐ ment. Les naissances d'une douzaine de faons sont ain‐ si espérées ce printemps.

Au seuil de l'extinction, la harde de Charlevoix a été cap‐ turée et mise en enclos à l'hi‐ ver 2022. Au moment de la capture, la population comp‐ tait 16 individus, son plus bas total depuis la réintroduc­tion de l'espèce dans le parc natio‐ nal des Grands-Jardins dans les années 70.

Après les naissances du printemps dernier et à la suite du décès d'un mâle en dé‐ cembre, la harde compte ac‐ tuellement une vingtaine d'animaux. Avec les mises bas attendues d'ici quelques se‐ maines, leur nombre pourrait passer à 32 représenta­nts et donc avoir doublé en moins de deux ans.

Bien qu'il s'agisse d'une nouvelle accueillie avec un certain optimisme, les équipes du ministère se montrent prudentes et ne peuvent écarter d'éventuelle­s complicati­ons périnatale­s. Il n'y a rien qui garantit que 12 faons vont naître, rappelle Michaël Bonin, biologiste à la direction générale de la ges‐ tion de la faune et des habi‐ tats au ministère de l'Environ‐ nement, de la Lutte contre les changement­s climatique­s, de la Faune et des Parcs du Qué‐ bec (MELCCFP).

Taille de l'enclos

Pour l'instant, l'enclos d'environ 18 hectares construit dans le parc natio‐ nal des Grands-Jardins suffi‐ rait à accueillir les nouveaux membres de la harde, selon Michaël Bonin. Ce dernier ne pouvait cependant se pro‐ noncer sur la suite si la popu‐ lation continue de croître.

À ce sujet, Martin-Hugues

St-Laurent, professeur d'éco‐ logie animale à l'Université du Québec à Rimouski et spécia‐ liste du caribou forestier, sou‐ lève des questions. S'il concède que les naissances à venir sont une bonne nou‐ velle, il s'interroge sur la ges‐ tion de cette croissance.

Il y a moyen de moyenner [avec 18 hectares] à court terme, croit-il. M. St-Laurent rappelle que le caribou fores‐ tier est un animal qui a besoin de beaucoup d'espace. Si dans deux ans on est à 48, et l'année d'après 64, il va falloir les relâcher dans la nature.

Si l'habitat autour n'est pas propice ou soumis à trop de perturbati­ons, comme ce fût le cas au cours des der‐ nières décennies pour cette population, ça ne marchera pas.

Depuis la mise en enclos, qui permet aux faons et aux femelles d'évoluer à l'abri des prédateurs comme le loup ou

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