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Saint-Mathieu-d’Harricana s’apprête à acquérir son église

- Martin Guindon

La Municipali­té de SaintMathi­eu-d’Harricana se sent prête à aller de l’avant et faire l’acquisitio­n de son église auprès de la fa‐ brique.

Le conseil municipal en‐ tend adopter une résolution en ce sens, à sa séance régu‐ lière du 3 mai prochain, ont annoncé le maire Martin Roch et le conseiller Sébastien Mo‐ rand, lors d’une assemblée publique d’informatio­n, lundi soir.

Les élus souhaitent ainsi retirer ce fardeau des mains du conseil de fabrique et as‐ surer la conservati­on de cet édifice patrimonia­l érigé en 1925, comme le souhaite au moins 80 % de la popula‐ tion, selon un sondage.

L’étape d'aujourd'hui, c’est ça. On dit OK, on a assez consulté, on a assez réfléchi, on a assez compté. On pense que c’est juste ça qu’il faut faire, c’est l’acquérir, et on continue après ça.

Sébastien Morand

Une fois que la Municipali‐ té aura acquis l’église, un pro‐ cessus qui pourrait prendre encore quelques mois, elle pourra se consacrer à animer le bâtiment et le site exté‐ rieur. Marché public, théâtre d’été et prestation­s artis‐ tiques sont au nombre des activités qui pourraient avoir lieu en plein coeur du village de 740 âmes.

Ce sont les possibilit­és qui nous intéressen­t. C’est un édi‐ fice qui a été bâti par des pa‐ roissiens, par des gens qui étaient là avant nous. On prend en charge ce patri‐ moine et on est content d’es‐ pérer que ça amène d’autres idées pour la jeunesse, pour‐ suit celui qui est aussi pré‐ sident du comité pour la nou‐ velle utilisatio­n de l’église.

Impact fiscal de 12 500 $

La Municipali­té propose d’acquérir le bâtiment pour la somme nominale de 1 dollar, tout en offrant la sacristie à la fabrique pour le culte. Les prévisions budgétaire­s pour maintenir l’édifice tel quel, tout en incluant l’investisse‐ ment pour répondre aux exi‐ gences des assurances, font état d’un impact fiscal annuel de 12 500 dollars pour les contribuab­les.

Quand on fait le net, avec la location du presbytère, quand on considère l’argent qu’on va économiser en ne payant plus pour la location du sous-sol ni les frais parta‐ gés, on parle d’autour 12 500 dollars. Un cent du taux de la taxe foncière rap‐ porte 9600 $ à Saint-Mathieud’Harricana,

donc on dit que ça prend entre 1 cent et quart et 1 cent et demi du taux de taxes pour couvrir cette somme, fait valoir le maire Martin Roch.

Cette somme servirait uni‐ quement à conserver l’édifice sous sa forme actuelle.

Le projet d’un marché co‐ opératif, qui allierait à la fois un dépanneur et un café, est toujours à l’étude. Mais tout projet d’envergure qui néces‐ sitera des investisse­ments se‐ ra présenté à la population, assure le maire Martin Roch.

Trop pour la fabrique

Le conseil de la fabrique de Saint-Mathieu souhaite se dé‐ partir de l’église depuis déjà plusieurs années, alors qu’elle a dû mal à en assumer les coûts d’entretien. L’église est peu fréquentée et la sacristie suffit amplement pour ac‐ cueillir la dizaine de fidèles qui se présentent aux célébra‐ tions.

Ça va nous enlever un gros fardeau, comme le chauffage, les assurances et l’entretien. Nous, on n’a plus d’argent pour l’entretenir, on serait obligé de la fermer si la muni‐ cipalité ne la prend pas. Pour nous, c’est un bon soulage‐ ment. Moi, je suis bien prête à la laisser et je suis bien contente que la Municipali­té la prenne, confie la présidente de la fabrique, Clémence Pi‐ card.

Des citoyens d’accord

Aucun citoyen parmi la trentaine présente à l’assem‐ blée publique n’a exprimé son désaccord avec le projet de la Municipali­té.

Ce qui est intéressan­t, ça devient un milieu de vie pour les résidents de Saint-Ma‐ thieu, un lieu communauta­ire, un lieu de rassemblem­ent. Et tout ça peut amener des pro‐ jets, un développem­ent cultu‐ rel et social, peut-être même sportif à l’occasion. Je pense que c’est un beau projet en devenir, affirme Denis Audet.

Un autre citoyen, Pierre Laliberté, salue aussi cette ini‐ tiative de la Municipali­té. Au‐ trefois résident de La Motte, il cite la prise en charge de l’église de cette localité en exemple.

C’était nécessaire que ça se passe ici aussi, à Saint-Ma‐ thieu, parce que c’est un beau bâtiment et qu’est-ce qui se‐ rait arrivé de ce bâtiment-là, on ne le sait pas. C’est pour ça que c’est important que ça se réalise une fois pour toutes. D’autres municipali­tés ont sui‐ vi La Motte, comme Lan‐ drienne et Senneterre, rap‐ pelle-t-il.

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