Des citoyens accueillent de pied ferme les membres du conseil municipal de Rouyn-Noranda
Citoyens mécontents, ci‐ toyens loquaces. Des ci‐ toyens ont exprimé leur in‐ satisfaction envers le conseil de la Ville de RouynNoranda, à qui ils re‐ prochent de « baisser les bras » face à la multinatio‐ nale Glencore, propriétaire de la Fonderie Horne.
Nous devons poursuivre la lutte et exiger l’atteinte des normes nationales, a plaidé
Miguel Charlebois. Allez-vous continuer de baisser les bras et de plier devant le gouver‐ nement caquiste et Glencore ou vous compter défendre la santé, les intérêts écono‐ miques, culturels et sociaux de tous les citoyens de Rouyn-Noranda?
La déclaration d’ouverture de la mairesse Diane Dallaire, qui s’est voulue rassurante, n’a pas apaisé les manifes‐ tants. Les interventions au su‐ jet de la Fonderie Horne étaient bruyamment applau‐ dies par ces derniers.
Je lui ai demandé [au mé‐ decin] si les maladies chro‐ niques inflammatoires qui m’affligeaient pouvaient être en lien avec ce qui se passe dans la qualité de l’air. Elle m’a dit qu’elle ne pouvait certaine‐ ment pas l’affirmer de ma‐ nière ferme, mais que cela me rendait des plus vulnérables, a enchaîné Sylvie Nicole.
Mme Dallaire se défend d’abandonner les citoyens et de sacrifier leur santé. Elle rappelle que les positions de la Ville de Rouyn-Noranda s’arriment à celles de la santé publique, qui juge acceptable le seuil de 15 nanogrammes d’arsenic par mètre cube d’air. C’est également la direction de santé publique de l’AbitibiTémiscamingue qui a recom‐ mandé l’instauration d’une zone tampon dans le quartier Notre-Dame.
Oui, nous souhaitons avoir un plan plus clair pour l’at‐ teinte du trois nanogrammes, c’est clair, c’est pour cela que je dis qu’on ne baisse pas les bras [...] C’est la même chose pour la zone tampon qui est aussi en lien avec une recom‐ mandation de la santé pu‐ blique. Partant de là, le conseil décide de jouer son rôle de vi‐ gie. Nous sommes présents constamment dans le dossier, assure-t-elle.
Séance ajournée
La mairesse Diane Dallaire
a interrompu la séance du conseil pour marquer son désaccord avec un juron pro‐ noncé par l’un des citoyens, qui s’exprimait selon elle de façon vindicative. Les travaux ont repris une quinzaine de minutes plus tard devant une salle quasi déserte.
C’est parce qu’on [veut] de l’air respirable, a scandé une citoyenne, interrompant du même coup Mme Dallaire. Faudrait peut-être écouter les citoyens, a enchaîné un ci‐ toyen.
Isabelle Fortin-Rondeau, du collectif Mère au front, re‐ grette l’ajournement des tra‐ vaux même si elle reconnaît que les membres du conseil de ville se trouvent dans une position difficile.
On ne veut pas faire sem‐ blant d’être un endroit sain. On veut être un endroit saint.
Isabelle Fortin-Rondeau, militante de Mère au front
La mairie dit nous com‐ prendre et nous entendre, mais leurs déclarations sont toujours très loin de ce que nous demandons. On aime‐ rait juste les entendre dire qu’ils aimeraient que la norme soit respectée, qu’ils ne sont pas d’accord avec l’attente [...] On rêve de les entendre être dissidents, on rêve de les en‐ tendre, peut-être, être un peu plus courageux qu’en ce mo‐ ment, confie en entretien
Mme Fortin-Rondeau.
Diane Dallaire a profité de la reprise des travaux pour rappeler que la Ville de Rouyn-Noranda ne tolère pas l’intimidation, l’incivilité et l'ir‐ respect envers ses employés et représentants.