Le festival Innu Nikamu s’affiche fièrement dans toute la province
Pour le 39e festival Innu Ni‐ kamu (Il chante, en innu), les organisateurs ont choisi de faire les choses en grand, en publicisant l'évé‐ nement dans plusieurs grandes villes du Québec. Une idée nouvelle qui fait rayonner le festival jusqu'à 1000 km de Mani-utenam, la communauté innue où il se déroule depuis 1984. Une question d'apparte‐ nance et de fierté
Innu Nikamu fonctionne très bien, les hôtels sont déjà presque tous pleins pour la semaine du 1er au 6 août dans les environs de Sept-Îles. Nous devrons même créer de nouveaux emplacements de camping, explique Normand Junior Thirnish Pilot, le coor‐ donnateur de l'événement en entrevue avec Espaces au‐ tochtones.
La popularité du festival de musique, qui fêtera ses 40 ans en 2024, est loin de s'essouffler, alors que sera proposée cette année la plus importante programmation de son histoire.
Depuis longtemps, l'événe‐ ment a permis, selon le coor‐ donnateur, une réconciliation avant que le terme ne soit uti‐ lisé comme aujourd'hui, en proposant une programma‐ tion mixte entre autochtones et allochtones.
Je crois que c'est ce qui fait en sorte que ce soit autant des Innus, des Atikamekw, des Cris que des allochtones de la Côte-Nord et de partout qui se sentent interpellés en voyant des affiches du festi‐ val, exprime M. Thirnish Pilot. Nous recevons actuellement des messages de gens prove‐ nant de tous les milieux!
Pour expliquer le but de la campagne de publicité, il donne en exemple : Le fait de voir des affiches et de grands panneaux à Montréal et à Québec, ça donne le même genre de sentiment pour nous que pour des Québécois qui verraient leur drapeau dans un pays étranger. C'est rassembleur, ça crée de la fier‐ té.
Des plans pour le 40e festival
Pour Innu Nikamu, une telle campagne publicitaire et une programmation histo‐ rique permettent de mettre la table pour 2024.
On travaille déjà à l'organi‐ sation de la 40e édition, pour laquelle on espère ramener des artistes qui ont été des véritables rock stars au festi‐ val dans les années 19801990, mais qui ne sont plus nécessairement sur les radars aujourd'hui, explique le coor‐ donnateur.
Nous aimerions également avoir une dimension plus in‐ ternationale et inviter des ar‐ tistes autochtones de Nou‐ velle-Zélande ou d'Hawaï. Ce serait génial pour l'échange culturel ainsi que pour la ré‐ gion.
Normand Junior Thirnish Pilot, coordonnateur du festi‐ val Innu Nikamu
Bien que ce ne soit pas le but premier de la campagne publicitaire des dernières se‐ maines, les organisateurs s'at‐ tendent tout de même à ce que celle-ci amène de nou‐ veaux festivaliers.
Certains défis logistiques viennent avec un plus grand afflux de personnes. En plus de nouveaux emplacements de camping, nous devrons probablement prévoir dès cette année de plus grands espaces de stationnement ainsi qu'un système de na‐ vettes pour faciliter l'accès au site. Ces améliorations se‐ raient également utiles pour l'an prochain.
Plusieurs niveaux d'im‐ portance
Dès ses débuts, Innu Nika‐ mu a permis aux Innus de Mani-utenam d'exprimer leur identité à travers leur art. Le festival se déroule sur le site de l'ancien pensionnat pour Autochtones de la commu‐ nauté, ce qui permet, selon les organisateurs, de transfor‐ mer le lourd passé de l'endroit