Gatineau interdit l’usage des BTI sur son territoire
Il sera désormais interdit de faire l'épandage de Ba‐ cillus thuringiensis variété israelensis (BTI) à Gati‐ neau. Les élus ont voté la résolution visant à en ces‐ ser l'usage et souhaitent trouver une solution de remplacement d'ici 2024.
Cela fait plus d'un an et de‐ mi que la question du BTI pré‐ occupe certains élus de Gati‐ neau. La bactérie BTI est un agent utilisé à travers le monde pour lutter contre les insectes piqueurs et les mouches noires.
Le 14 février dernier, la conseillère municipale du dis‐ trict Mitigomijokan, Anik Des Marais a déposé une ré‐ solution au conseil visant à cesser et interdire l'épandage du BTI.
Il faut arrêter [l'épandage de BTI] le plus rapidement possible pour mettre en oeuvre le principe de précau‐ tion, a indiqué cette dernière en entrevue.
En l’absence de certitude scientifique, c’est préférable de prévenir. Attendre une autre année, c’est risqué.
Anik Des Marais, conseillère municipale du dis‐ trict Mitigomijokan
Cette proposition a reçu l'appui de 13 conseillers, alors que sept autres ont voté contre.
Le BTI est donc désormais interdit, son usage doit cesser et les élus devront plancher sur des solutions de rempla‐ cement, comme des pièges à moustiques.
Des coûts importants pour la Ville
L’été dernier, la Ville a lancé des appels d’offres pour l’épandage de BTI pour l'an‐ née 2023, alors que le proces‐ sus de réflexion devait être entamé. Un contrat d'une va‐ leur de 228 000 $ a été attri‐ bué à une firme.
Lors du caucus prépara‐ toire, la conseillère municipale du district du Carrefour-del'Hôpital, Olive Kamanyana, a demandé si la résiliation du contrat allait engendrer des coûts supplémentaires pour la Ville, advenant un vote fa‐ vorable.
Selon Daniel Champagne, une clause a été incluse pour permettre à la Municipalité de l'annuler à tout moment, sans pénalité. Il faut toutefois sou‐ ligner que cette clause oblige Gatineau à rembourser la compagnie pour les frais déjà engagés.
À peu près 80 % des dé‐ penses du contrat annuel ont déjà été engagées, selon l'ad‐ ministration. Comme la pro‐ position ira de l'avant, il fau‐ dra que la Municipalité rem‐ bourse ces sommes à l'entre‐ prise.
La Ville devra donc dé‐ bourser plus de 180 000 $.
Des orientations du Mi‐ nistère
En matinée mardi, le minis‐ tère de l’Environnement, de la lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs a publié sa revue de la littérature, ainsi que des orientations concernant l’épandage de BTI dans la pro‐ vince.
On y présente deux nou‐ veautés, soit l’ajout de pré‐ cautions pour réduire le risque de perturbation de la faune et la flore et l’interdic‐ tion d’utiliser les BTI dans les refuges fauniques.
Les élus de Gatineau at‐ tendaient cette information pour se prononcer.
En point de presse, mer‐ credi matin, la mairesse France Bélisle a expliqué qu'elle aurait aimé disposer de plus de temps avant de prendre cette décision, même si elle juge que la décision prise est la bonne.
Le BTI avait un effet sur la population de moustiques. Alors bien sûr qu’on verra bien sûr sûrement dans ces quartiers-là une recrudes‐ cence de la population de moustiques. Et c’est un petit peu là qu’on aurait aimé être capable de soumettre un peu plus d'information auprès des citoyens. Maintenant, ça ne veut pas dire qu’on n’est pas capable de communiquer. J’aurais souhaité qu’on ait plus de temps pour faire quelque chose d’un peu plus structuré, mais entre une Cadillac et zé‐ ro communication, je pense qu’on est capable de trouver un entre-deux pour informer du mieux qu’on peut, avec les moyens qu’on a, les citoyens de Gatineau qui sont touchés.