Études sur le 3e lien : aucune donnée ne justifie un nouveau lien autoroutier
La ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, a pré‐ senté les données d’acha‐ landage pour le projet de troisième lien attendues depuis plusieurs mois maintenant. En se basant sur ces études, elle confirme que la nouvelle mouture du tunnel Qué‐ bec-Lévis sera uniquement réservée au transport en commun.
On n'a pas de données qui justifieraient l'implantation d'un tunnel autoroutier entre les deux rives.
Geneviève Guilbault, mi‐ nistre des Transports et de la Mobilité durable
Plusieurs facteurs, dont la diminution et les change‐ ments de distribution de l’achalandage sur les ponts, ont joué un rôle dans la déci‐ sion.
Quand on voit que tous les temps de parcours ont di‐ minué, on se doit d’en tenir compte. C’est la même chose aussi pour les heures de pointe sur les deux ponts, on voit que la courbe pour 2022 est plus basse que les autres, précise Geneviève Guilbault.
L’option d’un bitube avec un tube routier et un autre ré‐ servé au transport en com‐ mun a aussi été évaluée, mais le gouvernement s’est rendu compte que l'aspect autorou‐ tier n’était peut-être plus aussi nécessaire.
En ayant un tube de trans‐ port collectif vraiment effi‐ cace, on cannibalisait le tun‐ nel routier. On amènerait un vrai transfert modal.
Geneviève Guilbault, mi‐ nistre des Transports et de la Mobilité durable
Avec un projet de trans‐ port en commun, le gouver‐ nement s’assure aussi de pou‐ voir recevoir du financement du fédéral qui était jusque-là plutôt fermé à l’idée d’aider la province dans ses moutures précédentes, selon la ministre des Transports.
Pas de tracé, pas de coûts
L’annonce a tout de même été brève, Geneviève Guil‐ bault n’a pas dévoilé plus de détails sur les nouveaux coûts, le nouveau tracé et le moyen de transport qui em‐ prunterait le tunnel. Elle a tout de même réitéré sa vo‐ lonté de connecter les deux centres-villes.
C'est une décision qui a été très difficile, qui amène une modification significative à un engagement ferme qu'on avait pris. On doit tenir compte de la réalité, des chiffres et de la pandémie , souligne-t-elle.
Le contraste est notable entre le grand déploiement de la première annonce du projet en 2021 et la plus petite conférence de presse où Ge‐ neviève Guilbault, seule de‐ vant les journalistes, a confir‐ mé l'abandon du volet auto‐ routier.
C'est difficile sur le plan politique pour mes collègues et moi. C'est pour ça qu'il n'y a rien de triomphaliste dans cette annonce.
Geneviève Guilbault, mi‐ nistre des Transports et de la Mobilité durable
Les informations concer‐ nant l’abandon du volet auto‐ routier avaient filtré dans les médias mardi. Plusieurs ac‐ teurs ont donc pu réagir dans les derniers jours, certains ne cachant pas leur déception.
La ministre a aussi réitéré l’engagement du gouverne‐ ment de continuer à entrete‐ nir le pont Pierre-Laporte. On a un système d’inspection et d'entretien très rigoureux du pont et on va pouvoir le maintenir encore quelques décennies. Le pont est là pour durer, rassure la ministre Guil‐ bault.
Plus de détails à venir.