Des Canadian Tire ont enfreint les lois sur la protection de la vie privée
Le commissaire à l'informa‐ tion et à la protection de la vie privée de la ColombieBritannique, Michael McE‐ voy, déclare que plusieurs magasins Canadian Tire de la province ont enfreint la loi en utilisant une techno‐ logie de reconnaissance fa‐ ciale.
Cette déclaration suit une enquête sur l'utilisation de cette technologie par quatre magasins Canadian Tire. Le commissaire indique dans un rapport (en anglais) que les magasins n'ont pas informé les clients de manière adé‐ quate et n'ont pas obtenu leur consentement pour la collecte d'informations per‐ sonnelles.
Même si les magasins avaient obtenu leur consente‐ ment, dit le rapport, ils étaient tenus de démontrer que la collecte et l'utilisation des données avaient une finalité raisonnable.
L'enquête a révélé qu'ils ne l'avaient pas fait.
Douze magasins Canadian Tire, dont les quatre faisant l'objet de l'enquête, ont utilisé la technologie de reconnais‐ sance faciale entre 2018 et 2021, affirmant qu'elle était nécessaire pour lutter contre le vol et assurer la sécurité du personnel.
Toutefois, la chaîne a retiré les systèmes et détruit les in‐ formations lorsque le com‐ missaire a informé Canadian Tire de l'enquête en cours.
Le plus haut niveau de sensibilité
Selon Michael McEvoy, ce type d'informations person‐ nelles atteint le plus haut ni‐ veau de sensibilité.
Les autorités chargées de la protection des données sont largement d'accord sur le fait que la technologie de reconnaissance faciale traite des informations sensibles de manière invasive, avance le rapport.
La technologie de recon‐ naissance faciale fonctionne en capturant l'image du vi‐ sage d'une personne, généra‐ lement à l'aide d'un appareil photo ou d'une vidéo, puis en créant un rendu mathéma‐ tique des caractéristiques et des proportions exactes du visage. Ce rendu, réduit à un modèle, est ensuite comparé à une base de données de données biométriques fa‐ ciales stockées représentant une certaine population.
Selon le rapport, les camé‐ ras enregistraient le passage des clients, du personnel, des entrepreneurs et même des mineurs lorsqu'ils pénétraient l'enceinte des magasins.
Modifier les lois
Michael McEvoy avance qu’il faut établir un processus robuste pour évaluer l'efficaci‐ té de toute nouvelle techno‐ logie qui recueille des infor‐ mations personnelles, et ce, avant de mettre en place cette technologie.
Il recommande aux entre‐ prises d’élaborer et de tenir à jour un programme de ges‐ tion de la vie privée.
Selon Michael McEvoy, le gouvernement de la Colom‐ bie-Britannique devrait modi‐ fier les lois qui régissent la vente de la technologie bio‐ métrique et créer des obliga‐ tions supplémentaires pour les organisations qui l'uti‐ lisent.
Le commissaire précise que les entreprises des serru‐ riers, des agents de sécurité ou celles qui installent des systèmes d'alarme sont tenus de respecter la Loi et le règle‐ ment sur les services de sécu‐ rité.
Or, les compagnies qui fournissent des services et des produits de sécurité bio‐ métrique, comme la recon‐ naissance faciale, ne sont pas soumises au même niveau de surveillance, avance le com‐ missaire : Cette divergence re‐ présente une profonde la‐ cune dans la réglementation.
Canadian Tire a déclaré dans un communiqué que l’entreprise était vigilante en matière de protection de la vie privée et des données. Elle ajoute que la technologie de reconnaissance faciale n'était pas utilisée dans les magasins ou les bureaux appartenant à l'entreprise.
Bien que les magasins Ca‐ nadian Tire soient détenus et exploités de façon indépen‐ dante par des marchands as‐ sociés, l’entreprise et les mar‐ chands ont convenu d'un commun accord d'interdire l'utilisation de la technologie de reconnaissance faciale dans les magasins Canadian Tire, précise le communiqué. Les clients peuvent être assu‐ rés que leur vie privée sera protégée, quel que soit l'en‐ droit où ils font leurs achats dans notre groupe.