Radio-Canada Info

Des résidents mécontents du projet de déménageme­nt du Centre des sciences de Doug Ford

- Déborah St-Victor

Le gouverneme­nt de l'On‐ tario veut déménager le Centre des sciences du quartier Flemingdon Park à la Place de l’Ontario, sur les berges du lac. Une décision qui soulève plusieurs ques‐ tions et provoque beau‐ coup de réactions de rési‐ dents du quartier Fleming‐ don Park qui déclarent ne pas avoir été consultés sur l'avenir de cette attraction touristiqu­e et du terrain où elle se trouve.

Ça n'a pas de sens. Notre communauté a besoin du centre. Il existe depuis 1969 et je vis dans ce quartier depuis longtemps. C’est difficile de comprendre pourquoi ils dé‐ placent le centre, a affirmé Vi‐ cky Williams, une résidente du quartier Flemingdon Park.

Elle n’est pas la seule à vouloir que cette grande at‐ traction touristiqu­e de Toron‐ to reste à son emplacemen­t actuel.

Beaucoup d'étudiants viennent ici […] J'y suis allé une fois et il y avait beaucoup de choses à apprendre. S'ils déménagent le centre, ce sera un inconvénie­nt pour moi, car c'était un endroit important pour nous.

Ajay Rajput, un étudiant nouvelleme­nt arrivé au Cana‐ da

D’autres résidents ont aus‐ si exprimé leur mécontente‐ ment face à la décision de dé‐ ménager le Centre des sciences.

Des préoccupat­ions sur le plan du logement

Je pense que c'est une idée terrible, lance Patrick Butler. Cela va nuire à cette commu‐ nauté. C'est un endroit où les gens peuvent amener leurs enfants. Il est là depuis des années, ce sont un bâtiment et un lieu spéciaux.

Il remet aussi en question les motifs qui poussent le gouverneme­nt ontarien à prendre cette décision.

Nous savons que les rai‐ sons et la motivation derrière ce projet sont de construire plus d'appartemen­ts en co‐ propriété, des logements in‐ abordables, et de détruire quelque chose qui fait vrai‐ ment partie de la communau‐ té.

Je suis pour le logement, mais je ne veux pas plus de lo‐ gements dans cette zone. Ce que le gouverneme­nt doit faire, c'est aller ailleurs où il y a des terrains vierges et construire des logements là afin que les gens du quartier ici puissent avoir un peu d'in‐ timité et de dignité, a confié

Vicky Williams.

C'est la Place de l'Ontario et le Centre des sciences de l'Ontario, ça n'appartient pas juste à un quartier; ça appar‐ tient à tous les Ontariens.

Doug Ford, premier mi‐ nistre de l'Ontario

En réponse à la commu‐ nauté qui pense que le gou‐ vernement ontarien ne se soucie guère de ses besoins, la ministre de l'Infrastruc­ture,

Kinga Surma, rappelle aux ré‐ sidents de Flemingdon Park les projets prévus pour leur quartier.

Nous mettons en place un système de transport en com‐ mun plus performant dans cette zone, dit-elle. Nous construiso­ns un système de métro jusqu'à ce quartier. Il y aura deux lignes de transport en commun, qui apporteron­t certaineme­nt des avantages et améliorero­nt la qualité de vie des habitants de ce sec‐ teur.

Une réponse insuffisan­te pour la communauté qui per‐ siste à croire que le Centre des sciences, qui accueille plus de 77 000 personnes par an, devrait plutôt rester dans l'est

de la ville.

Un déménageme­nt qui divise

Le premier ministre Doug Ford a annoncé ce plan alors que se tient une élection par‐ tielle à Toronto pour le poste de maire. Les avis sont parta‐ gés parmi les candidats à la mairie.

Par exemple, d’un côté, la candidate à la mairie et an‐ cienne conseillèr­e municipale

Ana Bailão est favorable au déménageme­nt du Centre des sciences de l'Ontario à la Place de l'Ontario.

Dans un communiqué, elle promet d’ailleurs, si elle gagne l'élection, d'approuver la constructi­on de 5000 nou‐ veaux logements, dont 1500 logements abordables sur le terrain appartenan­t à la Ville où se trouve le stationne‐ ment du Centre des sciences et sur le terrain situé à l'exté‐ rieur du ravin.

D’un autre côté, Olivia Chow s'élève contre ce projet.

Arracher le Centre des sciences de l'Ontario des quartiers Flemingdon Park et Thorncliff­e Park est le mau‐ vais choix, déclare-t-elle dans un communiqué.

Il s'agit d'un espace pré‐ cieux où les enfants de la ré‐ gion peuvent se rassembler, jouer et explorer, et où les pa‐ rents peuvent partager les merveilles du monde avec leurs enfants. C'est aussi une source de bons emplois lo‐ caux dans une communauté qui n'a souvent pas accès aux possibilit­és sur le plan écono‐ mique.

Selon le Nouveau Parti dé‐ mocratique de l'Ontario, les communauté­s qui entourent le Centre des sciences de l'On‐ tario sont densément peu‐ plées et ont traditionn­elle‐ ment accès à moins de ser‐ vices.

Il ne s'agit pas seulement d'une attraction touristiqu­e ou d'un bâtiment qui tombe en ruine, comme le décrit M. Ford, lit-on dans un com‐ muniqué des députés onta‐ riens Chris Glover et Bhutila Karpoche, en réponse à la dernière annonce du gouver‐ nement concernant l'avenir du Centre des sciences.

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