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Zone d’innovation minière à RouynNoran­da : « On est très confiants »

- Jean-Marc Belzile

Le projet de zone d’innova‐ tion minière à Rouyn-No‐ randa (ZIM) continue de prendre de l’ampleur, alors que la décision du gouver‐ nement se fait toujours at‐ tendre. Plusieurs entre‐ prises ont pris la décision de s’impliquer de façon im‐ portante dans le projet. La compagnie minière Agni‐ co Eagle et la Fonderie Horne joueront notam‐ ment un rôle important.

Le chef de projet de la zone d’innovation minière de Rouyn-Noranda, Jean Severin Bouda, était bien heureux de pouvoir nous parler de ce vaste projet de la Ville qui au‐ ra, selon lui, un rayonnemen­t dans toute la province et même à l’internatio­nal.

L’objectif est d’améliorer les pratiques dans l’industrie minière, d’être en mesure de créer des mines vertes dans la région et dans la province.

L’environnem­ent est l'une des parts les plus importante­s dans la programmat­ion de la zone d’innovation, explique Jean Severin Bouda.

Le projet de zone d’inno‐ vation minière permettrai­t la constructi­on d’un tout nou‐ veau quartier situé derrière le Cégep de l’Abitibi-Témisca‐ mingue et de l’Université du Québec en Abitibi-Témisca‐ mingue (UQAT). Il compren‐ drait aussi une Maison de l’en‐ trepreneur­iat ainsi que des la‐ boratoires publics-privés.

L’âme de la région, ce sont les mines, mais il n’y a pas que des mines en Abitibi-Témisca‐ mingue. Nous avons décidé, avec la ZIM, de mettre l’hu‐ main au coeur de la transition. Et qui dit humain au coeur de la transition dit aussi tout ce qui touche à rendre un hu‐ main heureux et en symbiose dans son environnem­ent, mentionne Jean Severin Bou‐ da.

La Ville avait estimé que l'arrivée de la zone d’innova‐ tion minière aurait des retom‐ bées économique­s de 5 mil‐ liards de dollars d’ici 2030.

Une réponse qui se fait attendre

La Ville de Rouyn-Noranda a présenté une première ébauche de son projet de zone d’innovation minière en mars 2021. Deux ans plus tard, le gouverneme­nt n’a toujours pas donné son aval au projet, mais ne l’a pas refu‐ sé non plus. Une longue at‐ tente, mais qui en aura valu la peine, selon Jean Severin Bou‐ da.

On est très positifs et très confiants avec notre projet, affirme-t-il en mentionnan­t avoir reçu de nombreux com‐ mentaires positifs du gouver‐ nement, notamment de la part de Donald Martel, dépu‐ té de la CAQ et adjoint parle‐ mentaire du ministre de l'Éco‐ nomie, de l'Innovation et de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon. Il était de passage dans la ré‐ gion en mars 2022.

Il nous a assurés que nous sommes dans la très short (courte) liste, très sélecte di‐ sons, des projets qui sont sur la bonne voie et qui sont dans la phase finale pour une dési‐ gnation, signale Jean Severin Bouda tout en étant inca‐ pable de s’avancer sur une date où le projet de ZIM connaître son sort.

Nous travaillon­s à être vraiment prêts pour une dési‐ gnation au plus tôt, mais la date pour une désignatio­n of‐ ficielle reste dans les mains du ministère et du ministre Fitzgibbon, ajoute-t-il.

Jean Severin Bouda voit mal comment le gouverne‐ ment du Québec pourrait re‐ fuser un tel projet dans le contexte économique actuel.

Compte tenu de tous les enjeux sociétaux auxquels nous faisons face, la transition énergétiqu­e, le plan pour une économie verte, la stratégie pour les minéraux critiques et stratégiqu­es; lorsque nous prenons tous ces différents plans de développem­ent du gouverneme­nt du Québec, la zone d’innovation minière se trouve à être la pierre angu‐ laire de tous ces grands chan‐ tiers que le Québec veut mettre de l’avant, estime-t-il.

Une implicatio­n impor‐ tante du privé

Jean Severin Bouda sou‐ ligne que le privé contribuer­a pour 70 % du projet et que déjà, la pérennité financière de ce projet est assurée pour les prochaines années.

Les compagnies Agnico Eagle, Iamgold, Mine Raglan, Newmont Éléonore, Rio Tinto, Blais Industries, Technosub, Solar-Impulse, Ressources Fal‐ co et la Fonderie Horne sont impliquées dans le projet.

La fonderie, propriété de Glencore, pourrait d’ailleurs participer de façon très im‐ portante à la ZIM dans les prochaines années.

Il est clair que l’Abitibi-Té‐ miscamingu­e a un avantage et une mission à l’échelle du Québec et du Canada. La proximité de l’Abitibi-Témisca‐ mingue avec le nord de l’On‐ tario, Sudbury, Timmins, don‐ nerait à cette zone minière un rayonnemen­t qui, je crois, pourrait dépasser largement le Québec, a soutenu le porteparol­e de Glencore, Alexis Se‐ gal, devant le Comité perma‐ nent de l'industrie et de la technologi­e, lundi dernier.

Compte tenu du symbole que représente la Fonderie Horne pour Rouyn-Noranda, ç'aurait été dommage de monter un tel projet sans sa participat­ion directe, renché‐ rit Jean Severin Bouda, qui fait remarquer que l’entreprise est l’un des piliers de l’innovation dans la réutilisat­ion et la reva‐ lorisation de matériaux élec‐ troniques.

Participat­ion incertaine de Ressources Falco

Dans le cas de Ressources Falco, son implicatio­n dans le projet dépendra du sort que lui réservera le ministère de l’Environnem­ent, alors que le projet est toujours en péril pour le moment. Jean Severin Bouda croit que la ZIM ira de l’avant avec ou sans Res‐ sources Falco.

Ce projet minier serait un plus très important pour le développem­ent et l’applica‐ tion des innovation­s qui se‐ ront mises en lumière dans la zone d’innovation minière, mais est-ce que c’est un frein en soi? Je dirais que non, in‐ dique Jean Severin Bouda.

L'organisme 48e Nord in‐ ternationa­l, le Cégep de l’Abiti‐ bi-Témiscamin­gue, l’Université du Québec en Abitibi-Témisca‐ mingue, le Centre de services scolaire, le Centre local de dé‐ veloppemen­t, le Centre tech‐ nologique des résidus indus‐ triels, la Chambre de com‐ merce et d’industrie de Rouyn-Noranda, le Collectif territoire, le Fonds de Solidari‐ té FTQ, Inno-Centre, HydroQuébe­c, l’Institut de dévelop‐ pement des produits, la Poly‐ technique de Montréal et le Groupe Misa participen­t aussi tous au projet.

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