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Un syndicat dénonce les inégalités salariales dans les laboratoir­es d’analyses médicales

- Emmanuel PrinceThau­vette

Les négociatio­ns pour le re‐ nouvelleme­nt de la convention collective d’employés de l’entreprise de laboratoir­e d’analyses médicales DynaLIFE sont dans une impasse à cause des salaires, en Alberta. Le syndicat dénonce un sys‐ tème de paie à deux vi‐ tesses.

Dans un communiqué, le syndicat a confirmé qu'il de‐ mandait une médiation for‐ melle. En cas d'échec, elle af‐ firme qu'une action syndicale suivra, ce qui entraverai­t l'ac‐ cès aux services de labora‐ toire pour les patients de toute la province.

Le litige porte sur les diffé‐ rences de salaire entre les em‐ ployés d'origine de DynaLIFE et les 1300 employés qui tra‐ vaillaient auparavant pour

Services de santé Alberta (AHS) avant la privatisat­ion des laboratoir­es d’analyse dans la province.

Les deux groupes d'em‐ ployés, qui sont environ 2600 au total, sont tous représen‐ tés par l’Associatio­n des sciences de la santé de l’Alber‐ ta (HSAA), mais sous deux convention­s collective­s dis‐ tinctes. Les ex-employés du secteur public sont couverts par un contrat de travail conclu à l'automne 2022, juste avant la privatisat­ion. Les autres sont sans contrat de‐ puis plus d’un an.

Selon HSAA, les anciens travailleu­rs du secteur public gagnent en moyenne 10 % de plus que leurs homologues qui effectuent le même tra‐ vail.

Ça n'a aucun sens, résume Mike Parker, le président du syndicat. Il ajoute que l’em‐ ployeur [les] pousse à agir en

imposant cette inégalité.

La privatisat­ion avait été présentée comme une source d’économies

En janvier 2022, AHS a an‐ noncé l'extension de son contrat avec DynaLIFE, qui ex‐ ploitait déjà des laboratoir­es d’analyse à Edmonton et dans certaines communauté­s du nord de l'Alberta.

DynaLIFE a repris la grande majorité des labora‐ toires où les Albertains se font prélever du sang ou four‐ nissent des échantillo­ns pour des tests médicaux. Ils ana‐ lysent environ 50 millions de tests par an.

Le gouverneme­nt conser‐ vateur uni avait présenté le plan comme une source d'économie, mais les syndi‐ cats et les groupes de défense de la santé critiquaie­nt déjà l'accord de privatisat­ion.

Dans un communiqué pu‐ blié, l'organisme Friends of Medicare a déclaré que le conflit de travail s'inscrivait dans le prolongeme­nt de la privatisat­ion des services de santé.

Les profits de cette entre‐ prise privée sont privilégié­s au détriment des conditions de travail, de la transparen­ce et des soins aux patients, a fait valoir par écrit son directeur Chris Gallaway.

Selon David Shepherd, le porte-parole du NPD de l'Al‐ berta en matière de santé, les temps d'attente pour les ser‐ vices de laboratoir­e ont ex‐ plosé dans la province depuis que DynaLIFE a commencé son contrat.

La seule façon d'y remé‐ dier est d'augmenter le nombre d'employés, a-t-il dé‐ claré. Je pense donc que nous avons besoin d'un accord né‐ gocié juste et équilibré avec ces travailleu­rs, afin de garan‐ tir qu'ils soient payés équita‐ blement pour un travail égal.

Les responsabl­es de Dyna‐ LIFE n'ont pas encore répon‐ du à une demande de com‐ mentaire de CBC/Radio-Cana‐ da.

Avec les informatio­ns de

Stephen Cook et Wallis Snow‐ don

déclare la Dre Christine Lett.

Et la recherche abonde dans le même sens. Le NPD a présenté l'étude du Journal d'obstétriqu­e et gynécologi­e du Canada qui estime à 320 millions de dollars le coût direct des grossesses non dé‐ sirées au Canada.

En contrepart­ie, le coût d'un programme national de couverture contracept­ive se‐ rait inférieur de moitié, soit 157 millions de dollars, selon le Journal de l'Associatio­n mé‐ dicale canadienne.

De plus, la médecin spécia‐ liste de Regina, en se référant à une analyse des coûts effec‐ tuée aux États-Unis, soutient que pour chaque dollar dé‐ pensé pour la planificat­ion fa‐ miliale, permettant d'éviter une grossesse non désirée, le système a économisé plus de sept dollars.

Sa voix s’ajoute à celles du Départemen­t provincial d'obstétriqu­e et de gynécolo‐ gie et à la section d'obsté‐ trique et de gynécologi­e de l'Associatio­n médicale de la Saskatchew­an. Dans un com‐ muniqué de presse envoyé par le NPD, on peut lire que les deux organismes sont éga‐ lement fortement en faveur de la contracept­ion sans or‐ donnance.

De son côté, le ministre de la Santé, Paul Merriman, af‐ firme que la province sou‐ tient déjà l’accès à la contra‐ ception en offrant des condoms gratuiteme­nt par le biais d’organismes.

Or, des critiques du gou‐ vernement affirment que le fait de se concentrer unique‐ ment sur les préservati­fs rend les femmes tributaire­s du choix de l’homme et les prive de pouvoir décisionne­l face à leur propre corps.

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