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Lyse Lemieux, le besoin intrinsèqu­e de créer

- Pierre Beaudoin

Artiste visuelle, Lyse Le‐ mieux fait de la sculpture, de la peinture, des installa‐ tions, et plus récemment, de l’art public. L'élan créa‐ tif est son moteur quoti‐ dien.

L’artiste s'est installée dans son studio de Vancouver il y a 36 ans et le bouillonne­ment créatif qui y mijote se perçoit au premier coup d'oeil. Il y a des tablettes remplies de ca‐ nevas ou de tableaux, des ou‐ tils de toutes sortes et des centaines de contenants de peinture de toutes les cou‐ leurs.

Avoir un studio est un élé‐ ment essentiel pour être ar‐ tiste, croit Lyse Lemieux.

Heureuseme­nt, moi, j'ai gardé mon atelier ici tout le temps. Même s'il y avait des années où je ne pouvais pas venir, car j'étais trop fatiguée parce que j'avais un boulot à temps plein pendant la jour‐ née. Je venais peut-être une ou deux fois par semaine. Mais, je l'ai gardé.

Aujourd'hui, elle s’y rend six jours par semaine, neuf heures par jour. Elle suit son inspiratio­n et fait exactement ce qu’elle veut faire sans se préoccuper de ce que les autres en pensent.

Ça semble très cliché de dire ça, mais ça m'a beau‐ coup, beaucoup libérée. Je crois que c'est parce que la confiance qu'on a à 66 ans n'est pas la confiance qu'on avait à 20 ans.

À consulter aussi :

Les personnage­s de Lyse Lemieux (vidéo) Lyse Lemieux au Musée des beaux-arts de Burnaby

L'oeuvre et son environ‐ nement

Lyse Lemieux se concentre sur le dessin, mais la sculp‐ ture, la peinture, l'art public, font aussi partie des talents de cette artiste multidisci­pli‐ naire.

Avec une formation en sculpture, elle a toujours eu un intérêt pour l’objet dans l’espace et cherche constam‐ ment à intégrer de la texture à ses oeuvres. Depuis sa toute première exposition en 1978, elle cherche à créer un rap‐ port émotionnel entre ses ins‐ tallations et leur environne‐ ment.

Je me souviens que, comme enfant, j'organisais des représenta­tions à la mai‐ son. J’habillais mes cousins, mes cousines et mes petits frères et on faisait un spec‐ tacle. Donc, de faire des instal‐ lations dans une salle, de créer des décors et de les pla‐ cer dans l'espace, ça m'inté‐ resse beaucoup.

Aujourd’hui, les oeuvres de Lyse Lemieux ont voyagé par‐ tout au Canada et dans le monde. Elle a maintenant une galerie qui la représente à Taï‐ wan.

Beaucoup de chemin par‐ couru pour la petite fille d’Ot‐ tawa qui prenait l’autobus toute seule pour aller visiter la galerie nationale. Elle se dit chanceuse d’avoir été élevée dans une famille qui valorise les arts.

Ma mère, en particulie­r, avait toujours voulu être ar‐ tiste. Elle avait beaucoup de livres d'artistes à la maison. Des livres sur la vie de Rem‐ brandt ou la vie de Van Gogh. Ça m'a pris des années à réali‐ ser que ces artistes-là, c'étaient pas des femmes. C'étaient tous des hommes!, dit-elle en riant.

Dans la grande région de Vancouver, Lyse Lemieux tra‐ vaille sur un nouveau projet d’art public à Burnaby qui ver‐ ra le jour en 2025.

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