Coup de pouce de Québec aux ménages qui seront à la recherche d’un logement cet été
Cette aide financière de 5,8 millions de dollars an‐ noncée mardi par la mi‐ nistre responsable de l’Ha‐ bitation, France-Élaine Du‐ ranceau, doit servir à com‐ bler « les besoins pres‐ sants » des ménages qui n’auront pas trouvé de lo‐ gement à l’approche du 1er juillet, qui est la date à la‐ quelle se terminent la ma‐ jorité des baux au Québec.
Selon la ministre Duran‐ ceau, qui était accompagnée pour l’occasion de la directrice générale du Regroupement des offices d’habitation du Québec, Anne Demers, cette enveloppe sera mise à la dis‐ position des municipalités, des offices d’habitation et la Société d’habitation du Qué‐ bec afin de déployer conjoin‐ tement des mesures concrètes pour aider ceux et celles qui n’auront pas trouvé de logis.
Les ménages québécois qui sont ou seront prochaine‐ ment à la recherche d’un loge‐ ment doivent savoir que nous sommes à leurs côtés, a décla‐ ré la ministre Duranceau.
Or, ils risquent d’être nom‐ breux cette année, ces mé‐ nages sans logis, compte tenu de la crise du logement et de la pénurie d’habitations à prix abordable qui sévit au Qué‐ bec.
Le 2 juillet 2022, au moins 600 ménages locataires au Québec avaient dû être ac‐ compagnés par des services d'aide au logement alors que d'autres étaient hébergés par les municipalités ou par la Croix-Rouge, selon les don‐ nées du FRAPRU.
Pour éviter que ces gens se retrouvent à la rue au 1er juillet, le gouvernement Legault compte subvention‐ ner davantage les offices d’ha‐ bitation qui offrent des ser‐ vices d’aide à la recherche de logement (SARL) à l’approche de l’été. Une trentaine d’of‐ fices d’habitation offrent ac‐ tuellement ce service.
Les municipalités qui sou‐ haitent également offrir de tels services aux gens qui se retrouveront sans logement seront aussi soutenues par Québec, promet la ministre Duranceau que ce soit pour la mise en place d’hébergement temporaire ou d’entreposage de biens et de meubles.
Les heures d’ouverture du Centre des relations avec la clientèle de la Société d’habi‐ tation du Québec seront aussi prolongées avant le 1er juillet pour assister les gens qui n’auront pas réussi à trouver un logement. Les gens qui sont à la recherche d’un loge‐ ment sont invités à contacter la SHQ au 1 800 463-4315.
Une campagne d’informa‐ tion destinée aux ménages à la recherche d’un logis sera aussi lancée à la radio, sur In‐ ternet et sur les médias so‐ ciaux par la SHQ à compter du 15 mai.
Que ce soit à l’approche du 1er juillet ou à d’autres mo‐ ments de l’année, notre inten‐ tion demeure la même : nous concentrons nos efforts à faire en sorte que chacun trouve le logement qui convient à ses besoins et cor‐ respond à sa capacité de payer, assurait la ministre res‐ ponsable de l’habitation dans un communiqué publié en marge de la conférence de presse.
Une somme suffisante?
Une enveloppe de 5,8 mil‐ lions de dollars peut toutefois sembler modeste pour venir en aide à des ménages, de plus en plus nombreux au Québec, qui n’ont plus les moyens de se loger en raison de la rareté et de l’augmenta‐ tion spectaculaire du prix des loyers ces dernières années.
Accusé à plusieurs reprises d’ignorer la crise du logement au Québec, le gouvernement Legault a été interpellé à plu‐ sieurs reprises ces derniers mois dans le dossier de la construction de nouveaux lo‐ gements sociaux.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, n’avait d’ailleurs pas mâché ses mots au lendemain du dépôt du dernier budget du gouverne‐ ment caquiste, en mars der‐ nier. Dénonçant la faiblesse des mesures annoncées par le ministre des Finances, Eric Gi‐ rard, pour lutter contre la crise du logement, la mairesse avait accusé le gouvernement d’avoir choisi d’ignorer cette crise où les municipalités sont en première ligne.
Selon des chiffres cités par la mairesse, plus de 24 000 ménages sont actuellement en attente d’un logement, et ce, seulement à Montréal.
François Legault s’était dé‐ fendu en déclarant que la pé‐ nurie de logements n’est pas le fait d’un manque d’argent pour construire des loge‐ ments, mais plutôt de l’ineffi‐ cacité des autorités munici‐ pales qui, selon lui, mettent beaucoup trop de temps à construire les logements pro‐ mis.
Avec un taux moyen d’in‐ occupation des logements lo‐ catifs de 1,7 %, son niveau le plus faible depuis 2004, et une flambée inflationniste qui a propulsé les taux d’intérêt hy‐ pothécaires, les astres sont alignés pour une longue pé‐ nurie de logements au Qué‐ bec.
Selon une étude publiée au printemps 2022 par l’AP‐ CHQ, il manque pas moins de 100 000 logements de toutes sortes pour retrouver un équilibre entre l’offre et la de‐ mande en habitation.