Radio-Canada Info

L’installati­on commercial­e de filaments de cellulose inaugurée à l’usine Kénogami de PFR

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Produits Forestiers Résolu (PFR) a procédé lundi à l'inaugurati­on de sa nou‐ velle installati­on de pro‐ duction de filaments de cellulose à son usine de pa‐ pier Kénogami.

Ce procédé secret de na‐ nocellulos­e résulte du raffi‐ nage de la pâte à papier kraft provenant de l’usine de Réso‐ lu à Saint-Félicien. Il s’agit d’un matériau léger qui peut être utilisé comme un additif natu‐ rel dans le béton, pour pro‐ duire des pellicules transpa‐ rentes d’emballage ou encore pour améliorer la gestion des matières résiduelle­s en rédui‐ sant la quantité d’eau utilisée.

La production a commen‐ cé en janvier et l'objectif est de produire 21 tonnes par jour, ce qui créerait une tren‐ taine d'emplois.

PFR a investi jusqu'à main‐ tenant 27 M$ dans ce projet, dont 2,5 M$ de la part de Québec.

L’usine est toujours en ro‐ dage, mais les premières tonnes de cellulose nanofibril‐ lée ont été vendues à des clients pour tester le produit et développer de nouveaux marchés. Il y a donc des pour‐ parlers avec des dizaines de clients potentiels qui testent les débouchés possibles, mais encore aucune annonce offi‐ cielle de produit commercial­i‐ sé qui contient ces fibres-là.

Pour la même raison que nous, on garde une partie de notre procédé secret, pour des raisons claires, nos clients aussi pour l'instant ne sont pas prêts à ça rendre public, mais j'espère qu'on pourra s'en parler bientôt [...] Il y a beaucoup, beaucoup de clients qui essaient le produit en ce moment, il y a beau‐ coup d'applicatio­ns relative‐ ment complexes, c'est ce qui rend le projet à la fois exci‐ tant, mais aussi un grand défi parce qu'on a beaucoup d'élé‐ ments techniques à valider avec ces marchés-là, avec ces clients-là, ce qui fait que c'est pour ça qu'on se donne un horizon de temps qui est rela‐ tivement long, a expliqué Alain Bourdages, qui est viceprésid­ent Innovation et Éner‐ gie chez PFR.

Le produit développé pro‐ vient d’une collaborat­ion, alors que PFR et son compéti‐ teur Mercer ont fondé une co‐ entreprise nommée Perfor‐ mance BioFilamen­ts. En 2020, la constructi­on de la nouvelle installati­on avait été annon‐ cée, dans un projet de 38 mil‐ lions.

Le défi de la commercia‐ lisation

Le prochain défi résulte dans la commercial­isation. La ministre régionale, Andrée La‐ forest, pense que Québec pourrait aider davantage en ce sens.

Il y a un souci au niveau de la commercial­isation, c'est toujours ça qui est difficile, la commercial­isation des nou‐ veaux produits, mais on va essayer d'entendre les de‐ mandes, puis on va voir si on peut collaborer comme gou‐ vernement avec le Pro‐ gramme Innovation Bois, c'est peut-être possible. Quand même, l'usine de Ké‐ tout moment, on entend des craintes à savoir : "Est-ce que ça va fermer?", "Est-ce que ça va continuer?". Maintenant, avec des produits comme ça, de niche, bien c'est quand même la confirmati­on de 200 emplois, même 30 em‐ plois de plus avec le produit de fibre cellulosiq­ue, donc c'est très positif, a indiqué la députée caquiste de Chicouti‐ mi lors de la conférence de presse.

Saguenay fera des tests

Pour le moment, Sague‐ nay est le seul client connu. La Ville va tester l’incorporat­ion de filaments de cellulose dans les infrastruc­tures munici‐ pales dès ce printemps.

À partir de bientôt, avec le dégel complèteme­nt fait, on va avoir des essais à deux ou trois endroits au niveau de la

Ville avec cette fibre-là pour faire des tests, a révélé le conseiller municipal Jean-Marc

Crevier.

En février, il avait mention‐ né en entrevue à Radio-Cana‐ da que l’idée d’utiliser de la fibre cellulosiq­ue pour la ré‐ fection du pont de SainteAnne avait été abandonnée. Il avait donné en exemple l’in‐ jection dans le ciment qui ne respectait pas les normes en vigueur.

Jean-Marc Crevier siège de‐ puis plus d’un an sur le comité de travail régional qui vise jus‐ tement à mousser les fila‐ ments de cellulose comme un matériau d’avenir pour diffé‐ rentes entreprise­s.

D'après le reportage de Priscilla Plamondon Lalan‐ cette

nismes du quartier, mais aussi pour une cuisine collective et des ateliers d'artistes.

Au rez-de-chaussée, la pro‐ digieuse nef de l'église SaintJean-Baptiste pourrait servir à la diffusion culturelle ou à la production événementi­elle. Un espace boutique et un ca‐ fé sont aussi mentionnés.

La Ville souhaite finale‐ ment attirer des touristes en plus de mettre en valeur le bâtiment dessiné par l'archi‐ tecte Joseph-Ferdinand Pea‐ chy. Elle veut notamment le faire à travers des aménage‐ ments en hauteur dans les mezzanines.

Les revenus autonomes pourraient donc à la fois pro‐ venir de la location des diffé‐ rents espaces, mais aussi à la billetteri­e. Au total, le rapport estime que Le Carrefour pour‐ rait attirer jusqu'à 175 000 personnes par année.

Ne pas rater sa chance

Mélissa Coulombe-Leduc, conseillèr­e municipale du dis‐ trict du Cap-aux-Diamants et membre du comité exécutif responsabl­e des dossiers de patrimoine à la Ville de Qué‐ bec, qualifie l'étude de grand pas en avant.

En campagne électorale, en 2021, l'ancienne présidente du Conseil de quartier SaintJean-Baptiste s'était engagée à assurer la pérennité du bâti‐ ment et à en redonner accès à la communauté. L'objectif était alors d'acquérir l'im‐ meuble à la paroisse pour un dollar symbolique et de déve‐ lopper un projet de conver‐ sion. L'idée, c'est toujours ça, dit-elle en entrevue à RadioCanad­a.

L'étude de Raymond Cha‐ bot Grant Thornton vient se‐ lon elle aider la Ville à prépa‐ rer son projet et à mieux le vendre auprès d'éventuels partenaire­s. La prochaine étape, ça va être de faire un vrai plan d'affaires, avec des colonnes de chiffres, voir combien ça peut nous rap‐ porter.

Elle espère produire ce plan d'ici la fin de l'année.

Avec ça, on va être bien outillé pour prendre la déci‐ sion à savoir si on peut, comme Ville, acquérir ce bâti‐ ment-là. Pour les contri‐ buables, il faut qu'on ait un plan d'affaires.

Mélissa Coulombe-Leduc À terme, ces travaux per‐ mettraient à la Ville, si elle dé‐ cidait d'aller de l'avant, d'être prête à acquérir le bâtiment et ainsi être autorisée à faire des demandes pour des pro‐ grammes de financemen­t gouverneme­ntaux. Il y a quelques années, l'adminis‐ tration du maire Régis La‐ beaume a raté une occasion pour l'église Saint-Jean-Bap‐ tiste dans le cadre d'un pro‐ gramme fédéral.

Mélissa Coulombe-Leduc ne veut pas rater sa chance lorsqu'elle se présentera. La Ville devra être propriétai­re au moment de sa candidatur­e, du moins au fédéral, puisque les règles de financemen­t pour les bâtiments commu‐ nautaires n'incluent pas les lieux de culte.

Outre Ottawa, la Ville pourrait également se tour‐ ner vers le Conseil du patri‐ moine religieux du Québec.

Pas figé

Le projet Le Carrefour n'est pas figé et pourrait en‐ core être amélioré, a tenu à préciser Mélissa CoulombeLe­duc. Elle mentionne que des changement­s pourront être apportés en fonction de l'offre et de la demande dans le quartier.

L'une de ses préoccupa‐ tions concerne notamment la concurrenc­e que pourrait li‐ vrer l'église si elle devenait un lieu de diffusion. À ce sujet, l'élue admet que des ré‐ flexions sont en cours et que certains usages pourraient être revus en cours de route.

Parmi les certitudes, la place du communauta­ire semble assurée afin de ré‐ pondre à la demande criante des organismes du quartier.

Le mode de gouvernanc­e est aussi assez précis, alors que la Ville, si elle devenait propriétai­re et responsabl­e de l'état du bâtiment, confie‐ rait la gestion de la program‐ mation culturelle à l'Institut canadien. L'Institut est déjà connu pour assurer la gestion de la Maison de la Littératur­e, aménagée dans l'ancien temple Wesley, propriété de la Ville.

Ce mode de gouvernanc­e est d'ailleurs recommandé par Raymond Chabot Grant Thornton. Des économies d’échelle pourraient être réali‐ sées, et ce grâce à l’efficacité opérationn­elle éprouvée et la reconnaiss­ance de l'Institut canadien de Québec comme gestionnai­re efficient.

L'église Saint-Jean-Bap‐ tiste en quelques dates... 1849

: Inaugurati­on de l'église Saint-Jean-Baptiste

1886 : Ouverture de l'église actuelle après sa destructio­n dans l'incendie du Faubourg de 1881

1979 : Classement de l'orgue Casavant comme bien patrimonia­l

1991 : Classement de l'église comme immeuble pa‐ trimonial par le gouverne‐ ment du Québec

2015 : Fermeture de l'église au culte et fin de l'ensemble des activités

2021 : Réflexion sur la valo‐ risation de l’église par l'Insti‐ tut canadien de Québec

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