Une artiste atikamekw invitée à Cannes pour son court métrage
L’artiste atikamekw origi‐ naire de Wemotaci Cathe‐ rine Boivin s’envolera pour Cannes en mai. Son court métrage sera projeté au Short Film Corner, un ren‐ dez-vous cinématogra‐ phique qui se déroule en marge du célèbre Festival de Cannes.
Dans son oeuvre intitulée 6 minutes/km, Catherine Boi‐ vin rythme ses pensées au pas de course sur le bitume d'Odanak, la communauté du Centre-du-Québec où elle ha‐ bite. C'est une vitesse lente, où on est plus dans le contemplatif, commente l’ar‐ tiste multidisciplinaire.
Catherine Boivin docu‐ mente ses courses matinales et agrémente ses foulées d'observations sur son héri‐ tage atikamekw. La réalisa‐ trice aborde notamment la survie de la langue atikamekw et le contraste entre son mode et vie et celui des an‐ cêtres de Wemotaci.
Autrefois, les Atikamekw étaient des peuples nomades donc ils voyageaient constamment. La pratique de la culture formait leur forme physique naturellement. Au‐ jourd'hui, comme on est plus sédentaires, j’ai eu une ré‐ flexion sur moi en tant que femme, comment ma forme physique se traduit.
6 minutes/km a été réalisé lors d'une escale du Wapikoni mobile à Odanak. L'oeuvre a attiré l'attention de Téléfilm Canada, qui l'a sélectionnée parmi 245 courts métrages en vue du Short Film Corner. Elle est la seule cinéaste autoch‐ tone à y participer.
Je souhaite que ce soit une expérience enrichissante et que ça puisse ouvrir la voie à d'autres aussi. La Wapikoni mobile peut apporter beau‐ coup de choses pour les Au‐ tochtones.
Catherine Boivin, multidisciplinaire
Catherine Boivin foulera
artiste donc le bitume de la Croisette au mois de mai. Ce pourrait être un point tournant pour Catherine Boivin et pour les cinéastes autochtones de la relève.
La sélection Short Film Corner vise à promouvoir les productions auprès d'ache‐ teurs et des programmateurs de festivals de partout dans le monde.
Avec les informations de Jacob Côté