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Transfert d’entreprise : un processus qui demande plusieurs années de planificat­ion

- Myriam Gauthier

Plusieurs entreprene­urs repoussent le moment où ils devront passer le flam‐ beau. Ils sont pourtant de plus en plus nombreux à devoir y penser, alors que 50 % des propriétai­res d’en‐ treprises ont plus de 55 ans au Québec et que seule‐ ment 10 % ont un plan de relève. Certaines entre‐ prises régionales, comme Cegerco et Canmec, ont dé‐ jà amorcé ce virage qui de‐ mande plusieurs années de planificat­ion.

Après une quarantain­e d’années en affaires, le fonda‐ teur de l’entreprise de constructi­on Cegerco, Jeannot Harvey, a décidé qu’il était temps de préparer sa retraite.

J'ai vu aller un peu toute l'organisati­on, puis là je me suis dit, c'est le temps que je fasse un move. [...] Et j'ai dit bon, peut-être que je devrais vendre 30-40 pour cent de l’organisati­on, a partagé l’homme d’affaires, qui est toujours président du Groupe Ceger et Cegerco

Cinq membres de la haute direction de l'entreprise ont entamé les démarches afin de reprendre les rênes de l’entre‐ prise d’ici deux ans.

On est quand même un groupe de relève très uni, qui avons tous et toutes la même vision. Ça fait que pour nous, de pouvoir garder les deux mains sur le volant, c'était une priorité, souligne le viceprésid­ent et directeur général de Cegerco, Jean-François Coudé.

Les cinq investisse­urs, qui demeurent dans la région, ou en sont originaire­s, connaissen­t bien l’entreprise de constructi­on habituée des grands chantiers. Cegerco compte environ 350 em‐ ployés et la majorité de ses contrats sont situés à l’exté‐ rieur de la région.

On a tout ce qu'il faut pour assurer la pérennité et la croissance de Cegerco, assure M. Coudé.

Tournée régionale

Cegerco et Canmec, qui sont toutes deux situées dans le parc industriel de Chicouti‐ mi, font partie des 78 entre‐ prises régionales soutenues par Desjardins Capital, qui constitue en quelque sorte le bras financier de l’institutio­n financière.

La chef d'exploitati­on de Desjardins Capital, Marie-Hé‐ lène Nolet, est en tournée dans la région afin de rencon‐ trer des entreprene­urs qui vivent ces enjeux.

Les investisse­ments de

Desjardins Capital, qui tota‐ lisent 132 millions de dollars dans la région, permettent notamment d’offrir un levier financier et un accompagne‐ ment aux entreprene­urs qui souhaitent planifier leur re‐ lève entreprene­uriale.

On initie ce genre de dis‐ cussions là, la réflexion, et on va être un partenaire de choix pour accompagne­r les repre‐ neurs dans cette transactio­nlà , explique Mme Nolet.

Desjardins Capital a chan‐ gé son approche aujourd’hui dans sa façon d’investir.

Dans le passé, on voulait garder les emplois en région, puis favoriser la création d'emplois. Là, on parle de croissance, a-t-elle exposé.

20 repreneurs chez Can‐ mec

L’heure de la retraite a aus‐ si sonné pour les fondateurs de l’équipement­ier de Chicou‐ timi, qui ont entamé les pre‐ mières démarches afin de passer le flambeau, il y a quelques années.

Onze cadres ont tout d’abord pris des actions de l’équipement­ier de Chicouti‐ mi. Ils sont maintenant 20, dont plusieurs jeunes, à se préparer à prendre la relève.

La transition, c'est impor‐ tant. Moi, j'ai la chance de tra‐ vailler avec le président actuel depuis un an, où on a amorcé cette transition-là, explique Alex Fortin, qui est vice-pré‐ sident exécutif de Canmec.

L’équipement­ier dont le siège social est situé à Chicou‐ timi compte environ 500 em‐ ployés à travers le Canada.

Le processus de relève de‐ vrait être complété en 2024. Je pense que c'est nécessaire de prévoir ce temps-là. Trop aller rapidement, je pense que ça peut bouleverse­r le cours des opérations. C'est bon d'avoir un mentor proche de nous, ajoute M. Fortin.

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