En Amazonie péruvienne, un projet de loi met en péril des Autochtones isolés
Au Pérou, un projet de loi cherche à supprimer les protections accordées à des Autochtones isolés, ce qui inquiète des militants qui craignent leur extinc‐ tion.
Environ 25 groupes au‐ tochtones isolés vivent dans la forêt amazonienne du Pé‐ rou. Un projet de loi pourrait les priver de leurs droits sur leurs terres, d’après des orga‐ nismes de défense des droits de la personne.
Des peuples précaires pris pour cible
Les peuples autochtones en situation d’isolement vo‐ lontaire et de contact initial au Pérou – connus sous le nom de PIACI – sont protégés par une loi de 2006 qui inter‐ dit tout contact avec eux, principalement pour préser‐ ver leur santé, car leur sys‐ tème immunitaire est sou‐ vent peu résistant aux mala‐ dies courantes.
Pourtant, un législateur élu a présenté un projet de loi qui vise à la modifier, ce qui, selon des anthropologues, des militants et des dirigeants autochtones, menacerait les garanties juridiques des PIACI et pourrait conduire à la révo‐ cation des terres qui leur sont réservées.
La proposition, présentée en novembre par Jorge Mo‐ rante, membre du Congrès et membre du parti de droite Fuerza Popular (Force popu‐ laire), vise à modifier la loi de 2006 pour que la responsabili‐ té de la protection des popu‐ lations isolées et le pouvoir de créer des réserves soient transférés du ministère péru‐ vien de la Culture aux gouver‐ nements régionaux de l’Ama‐ zonie.
Dulhy Pinedo, responsable de la direction générale des droits des peuples autoch‐ tones au sein du ministère de la Culture, soutient que le risque posé par le projet de loi est si grave et si préoccupant qu’il pourrait signifier la dispa‐ rition des PIACI qui comptent 8000 membres environ.
Il s'agirait pratiquement de promouvoir leur extinction, et cela serait basé sur les lois de l’État lui-même, par l’intermé‐ diaire du Congrès.
Dulhy Pinedo, responsable de la direction générale des droits des peuples autoch‐ tones
M. Morante, qui repré‐ sente la région amazonienne de Loreto, au Pérou, a déclaré dans une interview qu’il n’y avait aucune preuve directe de l’existence des PIACI à Lo‐ reto, une affirmation énoncée dans le cadre d’une nouvelle campagne de relations pu‐ bliques dans la région, soute‐ nue par des intérêts commer‐ ciaux et politiques, selon les dirigeants autochtones.
Des organisations autoch‐ tones ont alerté contre la dif‐ fusion d’informations erro‐ nées sur les PIACI et souligné