Radio-Canada Info

La longue route remplie d’embûches d'Abigaël Walker

- Réjean Blais pire!

« Je toussais ma vie à quasi‐ ment vomir, à réveiller mes soeurs, mes parents qui venaient dans ma chambre en courant parce qu'ils pensaient que j'étais en train de m'étouffer. C’était comme ça chaque matin. » Abigaël Walker ap‐ prend à l’âge de 9 ans qu’elle est atteinte d’une maladie rare, la polychon‐ drite chronique récidi‐ vante. Cette maladie in‐ flammatoir­e s’attaque aux cartilages pour laquelle il n’y a pas de traitement cu‐ ratif. Ce n'était que le pre‐ mier d'une série d'em‐ bûches qui allaient se des‐ siner sur sa route.

Alors qu’elle devrait avoir toute la vie devant elle, les pronostics sont très pessi‐ mistes. On lui donne une es‐ pérance de vie de 5 à 7 ans seulement. Son médecin nous avait dit: "Ne regardez pas ça!

On veut la meilleure qualité de vie possible pour Abigaël, mais ne la mettez pas dans une bulle.

Son histoire touche alors toute la communauté sher‐ brookoise. Un événement sportif et rassembleu­r est or‐ ganisé par sa marraine pour venir en aide financière­ment à sa famille. La première édi‐ tion [de La course des Mille‐ pattes] a été tout simplement incroyable. On a eu tellement une belle dose d'amour, se souvient Abigaël.

Galvanisée par l’événe‐ ment, la jeune fille propose alors à ses parents d’en faire une activité annuelle. Inspirée par l’émission de télévision de Chantal Lacroix, Abigaël veut elle aussi donner au suivant. La Course des Millepatte­s de‐ vient un événement qui pro‐ fite encore aujourd'hui à d'autres familles, comme la sienne, touchées par la mala‐ die d’un enfant.

De mal en mieux... en

Les années passent et Abi‐ gaël prend du mieux. Elle cesse même les traitement­s de cortisone qui provoquent des effets secondaire­s indési‐ rables sur son humeur et sur son apparence physique. Je perdais du poids, l’enflure di‐ minuait. Les gens me disaient: "tu as l’air vraiment bien. Tu es belle. Tu rayonnes." C’était le fun à entendre.

Sournoisem­ent, un autre problème majeur de santé s’installe : un trouble du com‐ portement alimentair­e pour lequel elle devra être hospita‐ lisée pendant quatre mois.

À un moment donné, je suis tombée dans l’excessivit­é du sport, de l'entraîneme­nt. Je ne mangeais presque plus. Abigaël Walker

Revenir sur cette période fait monter beaucoup d’émo‐ tions chez sa mère, Myriam. Le trouble alimentair­e, quand elle a été hospitalis­ée en pé‐ dopsychiat­rie, c'est la pire des choses. C'est comme dans un film. Tu laisses ton enfant et tu repars en tenant la porte fermée. Tu t'en vas à la mai‐ son et la vie continue. Alors qu'en pédiatrie, tu es toujours avec ton enfant, tu l'accom‐ pagnes, tu dors là, tu manges là, tu prends ta douche, tu es là tout le temps, mais pas en pédopsychi­atrie. Elle était là pour se soigner, pour soigner son trouble alimentair­e, pour se retrouver.

Abigaël arrive à s’en sortir aux prix de nombreux com‐ bats. Elle s’accroche grâce à son courage, mais aussi grâce à l’amour de sa famille et aussi du soutien du personnel mé‐ dical qui a fait la différence dans sa guérison. Ça a été, je pense, mes années les plus difficiles, se rappelle avec émotion, Abigaël.

Aujourd'hui, 10 ans après le diagnostic de la polychon‐ drite, la vie est plus douce pour Abigaël. Elle ignore ce que demain lui réserve, mais elle continue d’avancer. Elle étudie pour devenir infirmière en pédiatrie pour pouvoir un jour à son tour, donner au suivant. Je m'ennuie des hôpi‐ taux, il faut croire!

Abigaël et sa mère, Myriam sont les invitées de Réjean Blais à Ça commence avec vous ce vendredi à 18 h 30.

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