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La CSN estime que la hausse du salaire minimum d’un dollar n'est pas suffisante

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Même si des commerçant­s se disent forcés d'augmen‐ ter leurs prix, la hausse d'un dollar de l'heure du salaire minimum au Qué‐ bec est jugée insuffisan­te par la présidente régionale de la Confédérat­ion des syndicats nationaux (CSN), Manon Tremblay.

À titre d'exemple, les amoureux de crème glacée devront débourser davantage à la crémerie Le Phoque en Alaska, à Kénogami. Comme plusieurs commerces au Qué‐ bec, la propriétai­re doit de‐ puis lundi augmenter le sa‐ laire horaire de ses employés.

Le salaire minimum a grim‐ pé pour atteindre 15,25 $ de l'heure. Pour pallier cette aug‐ mentation de 7 %, en plus de bien d'autres, le commerce a décidé d'augmenter le prix de ses friandises glacées.

Ç'a un impact direct parce que nous, on a des augmen‐ tations. Il y a des produits cette année qui ont eu des augmentati­ons de 13 %. C'est beaucoup, en plus du salaire minimum. S'il y avait juste le salaire, il n’y aurait pas de pro‐ blème. Mais le problème c'est que tout augmente. Alors, c'est toujours plus de coûts à assumer, a mentionné Nadia Daigle, propriétai­re de l'éta‐ blissement.

Selon elle, augmenter ses prix est nécessaire pour ne pas mettre la clé sous la porte. C’est cependant à contrecoeu­r qu’elle le fait.

Mais je n’aime pas aug‐ menter les prix parce que je sais que les gens viennent se gâter pis j'aime ça quand les petites familles viennent pis ils viennent avec leurs en‐ fants, puis c'est une gâterie. Mais s'ils viennent avec leurs enfants pis ça coûte 40 $ pour une gâterie, ça fait cher, à un moment donné, a ajouté Na‐ dia Daigle.

Une hausse sante, selon la CSN insuffi‐

Pour la CSN, cette aug‐ mentation d'un dollar n'est toujours pas suffisante. Avec l'inflation qui frappe l'en‐ semble des Québécois, les 298 900 travailleu­rs de la province payés au salaire mi‐ nimum devraient être mieux rémunérés pour subvenir à leurs besoins. Le syndicat re‐ vendique un salaire de plus de 18 $ de l'heure.

On sait qu'avec le coût des logements, le coût de la nour‐ riture et tout ça pour les gens qui travaillen­t au salaire mini‐ mum, qui ont des enfants et qui sont monoparent­aux, ce n'est pas suffisant. Ça va leur donner un bon coup de main et ils vont pouvoir respirer un peu, mais ils vont juste pou‐ voir vivre, a indiqué Manon Tremblay, présidente régio‐ nale de la CSN.

Selon la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l'Université de Sherbrooke, en 2018 c'était 8 % des em‐ ployés au Québec qui étaient payés au salaire minimum. Dans la dernière année, ce sont 4 % qui gagnaient ce sa‐ laire.

D'après reportage d'Alexis Muckle.

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