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Un registre pour favoriser la mobilité des médecins en Atlantique est lancé

- Gabrielle Drumond

Les quatre provinces de l’Atlantique ont lancé lun‐ di un registre de médecins et de chirurgien­s qui pro‐ met de faciliter la mobilité de ces profession­nels dans la région. Les médecins qui y sont inscrits pourront dé‐ sormais exercer leur mé‐ tier dans toute la région.

Pour Maïte Mézierre, rési‐ dente de l’Île-du-PrinceÉdou­ard, le lancement du re‐ gistre des médecins de l'Atlan‐ tique pourrait aider à soula‐ ger la pression sur le système de santé de sa province.

Ça fait maintenant presque cinq ans que je suis à l’île, et je n'ai toujours pas de médecin de famille malheu‐ reusement, donc ce registre est une bonne chose.

Maïte Mézierre, résidente de l’Île-du-Prince-Édouard

Le départ d’une dizaine de médecins de l’île depuis l’an dernier la préoccupe.

Ça commençait à être un peu inquiétant! Donc, d'en‐ tendre que ce registre de l'At‐ lantique va être créé et mis en place [...], cela, c’est un petit peu rassurant quand même, dit Maïte Mézierre.

Cette résidente de la ré‐ gion de Miscouche, dans l’ouest de l’île, doit se rendre à Summerside ou dans la ré‐ gion Évangéline pour avoir ac‐ cès aux soins de santé.

Deux spécialist­es de la mé‐ decine interne de l'hôpital de Summerside et un médecin de famille de cette même ville ont annoncé cet hiver leur dé‐ part du réseau de santé de l’île.

Le centre de santé de la ré‐ gion Évangéline sera fermé pour tout le mois de mai, faute de personnel.

C'est vrai qu'on entend fré‐ quemment dire que les ser‐ vices d'urgence sont fermés ici et là. Cela limite les services et ça engorge encore plus les autres centres de santé dans les autres zones, explique Maïte Mézierre.

Quel impact pour la mo‐ bilité des médecins franco‐ phones?

Le co-président du Réseau santé en français de l’île, Claude Blaquière, souhaite que ce registre permette d'augmenter l’offre de ser‐ vices en français à l’île.

C'est un bon signe pour l'améliorati­on des services en français à l’île, surtout avec les médecins du Nouveau-Bruns‐ wick, car plusieurs sont fran‐ cophones.

Claude Blaquière, co-pré‐ sident du Réseau santé en français de l’île

Il croit que l'île a tous les attraits pour attirer des mé‐ decins.

Néanmoins, Claude Bla‐ quière rappelle que certains endroits dans la région peuvent avoir un pouvoir d'attraction plus grand, no‐ tamment les grands centres.

Il faut faire attention à la distributi­on des profession‐ nels sur le territoire, selon lui.

J'ai peur que les médecins veuillent peut-être aller dans de grands centres et ils qu'ils délaissent les petites localités, alors il va falloir que les gou‐ vernements surveillen­t ça, ex‐ plique le co-président du Ré‐ seau santé en français.

Il redoute que certains mé‐ decins de l’île puissent aussi décider de prêter main forte ailleurs et qu'ils délaissent leur communauté d'origine.

S’ils quittent leur région pour une journée ou une de‐ mi-journée, alors ça va affec‐ ter leur communauté. Il y au‐ ra donc un médecin ou quelques médecins de moins, explique Claude Blaquière.

Afin de participer au Re‐ gistre de médecins de l'Atlan‐ tique, les médecins devront s’y inscrire en choisissan­t la province dans laquelle ils sou‐ haitent travailler. Ils devront payer une cotisation annuelle de 500 $.

Le registre des médecins de l’Atlantique fait partie de l’Accord atlantique sur les soins de santé, signé en dé‐ cembre 2021.

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