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À Cocagne, l’organisme Bien vieillir chez soi, qui aide les aînés, est en danger

- Babatundé Lawani

On n’est jamais mieux que chez soi. Ce proverbe prend tout son sens pour de nom‐ breux ainés qui souhaitent rester dans leur maison le plus longtemps possible. Depuis 3 ans, l'organisme Bien vieillir chez soi leur vient en aide à Cocagne, mais il connaît des difficul‐ tés.

Lina Després, une ensei‐ gnante à la retraite, âgée de 81 ans, vit dans sa maison de‐ puis 1990. Elle veut y demeu‐ rer le plus longtemps pos‐ sible.

À la question de savoir pourquoi ce choix, plutôt qu’un foyer de soin? C’est parce que je suis encore trop jeune, répond-elle avec em‐ pressement, sourire aux lèvres.

Seule dans sa maison, en bord de mer, elle ne souffre pas de solitude.

J’ai un petit tracteur, je coupe l’herbe. Je fais des fleurs, j’ai un petit jardin, des framboisie­rs. Je suis active. Je fais de la danse en ligne une fois par semaine. À Cocagne, on a la chance d’aller jouer aux cartes. Le mardi, je vais jouer et j’ai appris à jouer à la dame de pique. J’aime ça, ra‐ conte Lina Després.

Elle est même confortée dans sa position quand elle reçoit des nouvelles de cer‐ tains résidants de foyers de soins.

J’ai une amie qui a été ad‐ mise dans un foyer de soins après une chute chez elle. Elle a dit : regarde, Lina, fais atten‐ tion parce que dans ta mai‐ son, tu es bien!

Lina Després

Vieillir parmi les siens, ça compte

À Cocagne, l’organisme Bien vieillir chez soi assiste de nombreux aînés, comme Lina Després, depuis 3 ans. Elle leur fournit des services qui leur permettent de passer leurs retraites dans le confort de leur maison.

On a 50 appels par mois pour des informatio­ns ou des services. On a 22 bénévoles. Nous avons sept aînés à qui nous livrons les repas. Des communauté­s avoisinant­es regardent ce qu’on fait et ai‐ meraient avoir ces services de soutiens communauta­ires, avance Majella Dupuis, prési‐ dente de Bien vieillir chez soi à Cocagne.

Cet hiver, j’ai aidé une per‐ sonne à demeurer chez elle en nettoyant le parterre, les plateforme­s de sortie. À chaque fois quand il y avait de la neige, quand je pouvais sor‐ tir de chez nous, j’allais faire la sienne, poursuit Jean Hébert, maire de la municipali­té de Beausoleil et bénévole.

Vieillir en santé, vieillir à l’aise, vieillir parmi les siens, ça compte, c’est beaucoup.

Jean Hébert, maire de la municipali­té de Beausoleil et bénévole.

L'organisme propose éga‐ lement de l'entretien ména‐ ger, du transport et des vi‐ sites amicales pour aider contre la solitude de certains.

Un beau projet à l’ave‐ nir incertain?

Ce projet a été déployé grâce au financemen­t de 435 000 $ de l'Agence de la santé publique du Canada à travers le projet pilote des aî‐ nés en santé, mené par les mi‐ nistères provinciau­x du Déve‐ loppement social et de la San‐ té.

En si peu de temps, l’orga‐ nisme Bien vieillir chez soi pré‐ sente un modèle qui marche, selon Majella Dupuis, la prési‐ dente de l'organisme.

Malgré des résultats pro‐ bants, on ignore s'il sera re‐ conduit.

Le gros défi, c’est que là on finit le projet de recherche et depuis le 31 mars, je n’ai au‐ cun argent pour payer ma co‐ ordonnatri­ce. J’ai juste des bé‐ névoles alors que ça ne pour‐ ra pas suivre comme ça, dé‐ plore Majella Dupuis.

Majella Dupuis a déjà de‐ mandé un financemen­t aux gouverneme­nts fédéral et provincial.

Elle dit avoir essuyé un re‐ fus d'Ottawa. Son seul espoir reste désormais le gouverne‐ ment du Nouveau-Brunswick sur lequel elle compte pour assurer la pérennité de l’orga‐ nisme et étendre ces services à tout le comté de Kent.

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