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Santé en français : des médecins de Clare en exemple

- Adrien Blanc

Le centre de santé de Clare, en pleins travaux d'agrandisse­ment, se pré‐ sente comme un modèle de regroupeme­nt des ser‐ vices de santé en français en Atlantique.

Dans ce centre de santé fi‐ nancé par la municipali­té, les conversati­ons se déroulent tantôt en français, tantôt en anglais.

La docteure Gisèle Dugas passe ainsi en revue, en fran‐ çais avec ses collègues méde‐ cins, les dossiers des patients de la communauté acadienne de Clare, dont elle s'occupe.

Son collègue Samuel Mar‐ tin y achève un internat en médecine familiale avant d'al‐ ler poursuivre sa pratique à Halifax.

C'est un endroit français et je voulais pratiquer dans un endroit français, explique-t-il.

La Dre Dugas précise que c'est en partie pour cela qu'il a été recruté.

Pour les patients, s'expri‐ mer dans leur langue mater‐ nelle, c'est vraiment impor‐ tant parce que c'est ça qui est naturel pour eux puis ils vont sortir avec des expression­s que, si tu es un médecin de l'extérieur, tu ne vas peut-être point comprendre, dit-elle.

Originaire­s de la com‐ munauté

Quand elle a commencé son travail de médecin il y a 16 ans, la Dre Dugas était seule dans son cabinet, mais quand la municipali­té a construit le centre de santé un an plus tard, elle y a trouvé une occasion de collaborer avec d'autres travailleu­rs de la santé.

Presque tous nos méde‐ cins viennent de la région de Clare, donc en termes de re‐ crutement, c'est beaucoup plus facile pour la rétention des médecins s'ils viennent de la région parce qu'ils savent à quoi s'attendre par ici, se ré‐ jouit-elle.

La municipali­té demande maintenant un financemen­t du gouverneme­nt provincial pour agrandir le centre, mais même si elle ne l'obtient pas, elle continuera d'appuyer le recrutemen­t et la rétention des médecins.

Des subvention­s à saisir

Notre focus, c'est offrir un service bilingue et un service constant, explique le préfet de la municipali­té, Yvon Le‐ Blanc. Le monde qui a un doc‐ teur là peut se rendre voir leur docteur de famille dans des temps pas trop élevés.

Le député libéral de la cir‐ conscripti­on acadienne proté‐ gée de Clare, Ronnie LeBlanc, rappelle que les récents trans‐ ferts financiers en santé consentis par Ottawa sont as‐ sortis d'indicateur­s sur les ser‐ vices dans la langue de la mi‐ norité.

Quand le centre de santé de Clare a vu le jour, Ronnie LeBlanc était alors conseiller municipal. Il se souvient que l'offre de services de santé en français était déjà une priori‐ té.

C'est la même question qui se pose, je pense, au‐ jourd'hui : c'est une commu‐ nauté minoritair­e franco‐ phone et c'est important pour la communauté d'avoir accès à des médecins de fa‐ mille qui pourront servir la communauté en français, martèle-t-il.

Il espère que l'argument du bilinguism­e achèvera de convaincre le gouverneme­nt progressis­te-conservate­ur, qui prévoit répondre à la de‐ mande de financemen­t dans le mois qui vient.

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