Santé en français : des médecins de Clare en exemple
Le centre de santé de Clare, en pleins travaux d'agrandissement, se pré‐ sente comme un modèle de regroupement des ser‐ vices de santé en français en Atlantique.
Dans ce centre de santé fi‐ nancé par la municipalité, les conversations se déroulent tantôt en français, tantôt en anglais.
La docteure Gisèle Dugas passe ainsi en revue, en fran‐ çais avec ses collègues méde‐ cins, les dossiers des patients de la communauté acadienne de Clare, dont elle s'occupe.
Son collègue Samuel Mar‐ tin y achève un internat en médecine familiale avant d'al‐ ler poursuivre sa pratique à Halifax.
C'est un endroit français et je voulais pratiquer dans un endroit français, explique-t-il.
La Dre Dugas précise que c'est en partie pour cela qu'il a été recruté.
Pour les patients, s'expri‐ mer dans leur langue mater‐ nelle, c'est vraiment impor‐ tant parce que c'est ça qui est naturel pour eux puis ils vont sortir avec des expressions que, si tu es un médecin de l'extérieur, tu ne vas peut-être point comprendre, dit-elle.
Originaires de la com‐ munauté
Quand elle a commencé son travail de médecin il y a 16 ans, la Dre Dugas était seule dans son cabinet, mais quand la municipalité a construit le centre de santé un an plus tard, elle y a trouvé une occasion de collaborer avec d'autres travailleurs de la santé.
Presque tous nos méde‐ cins viennent de la région de Clare, donc en termes de re‐ crutement, c'est beaucoup plus facile pour la rétention des médecins s'ils viennent de la région parce qu'ils savent à quoi s'attendre par ici, se ré‐ jouit-elle.
La municipalité demande maintenant un financement du gouvernement provincial pour agrandir le centre, mais même si elle ne l'obtient pas, elle continuera d'appuyer le recrutement et la rétention des médecins.
Des subventions à saisir
Notre focus, c'est offrir un service bilingue et un service constant, explique le préfet de la municipalité, Yvon Le‐ Blanc. Le monde qui a un doc‐ teur là peut se rendre voir leur docteur de famille dans des temps pas trop élevés.
Le député libéral de la cir‐ conscription acadienne proté‐ gée de Clare, Ronnie LeBlanc, rappelle que les récents trans‐ ferts financiers en santé consentis par Ottawa sont as‐ sortis d'indicateurs sur les ser‐ vices dans la langue de la mi‐ norité.
Quand le centre de santé de Clare a vu le jour, Ronnie LeBlanc était alors conseiller municipal. Il se souvient que l'offre de services de santé en français était déjà une priori‐ té.
C'est la même question qui se pose, je pense, au‐ jourd'hui : c'est une commu‐ nauté minoritaire franco‐ phone et c'est important pour la communauté d'avoir accès à des médecins de fa‐ mille qui pourront servir la communauté en français, martèle-t-il.
Il espère que l'argument du bilinguisme achèvera de convaincre le gouvernement progressiste-conservateur, qui prévoit répondre à la de‐ mande de financement dans le mois qui vient.