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Les mensonges des propriétai­res aux locataires devraient être illégaux, selon une députée

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Jonathan Sanderson, qui vit dans son appartemen­t de London depuis 23 ans, est menacé d'être expulsé. Le bénéficiai­re du Pro‐ gramme ontarien de sou‐ tien aux personnes handi‐ capées affirme qu'il n'a pas les moyens de déménager.

Jonathan Sanderson sait ce que c'est d'être victime d'intimidati­on.

Enfant, on lui a diagnosti‐ qué un cancer et son traite‐ ment a nécessité des radia‐ tions qui lui ont causé des troubles cognitifs.

Jonathan Sanderson fait partie d'une poignée de loca‐ taires de deux immeubles de sept étages qui ont reçu la se‐ maine dernière une lettre de la part du nouveau proprié‐ taire.

La lettre a été décrite par le groupe de locataires

ACORN comme menaçante et criblée de mensonges au sujet des droits des locataires dans les cas où le propriétai­re sou‐ haite qu'ils partent en raison de rénovation­s.

Elle stipule que les loca‐ taires doivent partir pour que les travaux puissent être ef‐ fectués et que, pour cette rai‐ son, le propriétai­re n'a pas d'autre choix que de résilier leurs baux à compter du 31 août.

Maintenant qu'il a pris le temps de s'informer sur les règles en vigueur, M. Sander‐ son commence à voir la lettre pour ce qu'elle est : une tenta‐ tive d'intimidati­on du plus faible.

J'ai beaucoup pleuré parce qu'on ne s'attend pas à cela après avoir vécu quelque part pendant 23 ans, explique Jo‐ nathan Sanderson.

Je paie toujours mon loyer. Je n'ai jamais rien fait de mal. Je suis un bon locataire. Je suis calme. Je suis discret, ajoute-til.

Le loyer de M. Sanderson, de 780 $, est bien inférieur à la valeur sur le marché locatif en surchauffe de London.

Si la rénovation devient une rénovictio­n, ce locataire ne pourra pas trouver un lo‐ gement similaire au même prix. Les loyers sont plus du double actuelleme­nt.

Le POSPH lui octroie moins de 1300 dollars par mois. Jonathan Sanderson es‐ time qu'il ne peut pas se per‐ mettre de payer plus.

Ils comptent sur moi pour partir et ne pas revenir et je n'ai vraiment nulle part où al‐ ler, dit-il.

Selon la loi, les proprié‐ taires qui ont besoin que les locataires partent sont tenus de leur donner le droit de pre‐ mier refus de retourner dans l'appartemen­t une fois les tra‐ vaux terminés.

Les locataires ont d'autres droits qui ne sont pas préci‐ sés dans la lettre du proprié‐ taire.

Le propriétai­re de l'im‐ meuble, identifié uniquement comme Webster Apartments Inc. dans la lettre, n'a pas ré‐ pondu aux demandes de commentair­es de CBC.

Des règles plus strictes réclamées

Selon la députée provin‐ ciale de London-Fanshawe Te‐ resa Armstrong, les proprié‐ taires ne devraient pas être autorisés à fournir de fausses informatio­ns aux locataires.

Cette situation fait partie d'un ensemble de réformes que le NPD propose dans un projet de loi visant à réformer la Loi sur la location à usage d'habitation.

Si un propriétai­re écrit une lettre, il devrait s'agir d'infor‐ mations légales et non une lettre pour forcer les loca‐ taires à partir, estime Mme Armstrong.

CBC a demandé une entre‐ vue avec le ministre du Loge‐ ment, Steve Clark, mais un porte-parole de son bureau a déclaré qu'il n'était pas dispo‐ nible.

Le ministre Clark compte doubler les amendes maxi‐ males pour ceux qui ne res‐ pectent pas la loi. Ces amendes passeraien­t à 100 000 $ pour les particulie­rs et à 500 000 $ pour les socié‐ tés.

La décision d'expulser les locataires de la rue Webster survient quelques jours après la sortie de l'ombudsman de l'Ontario qui a qualifié la Com‐ mission de la location immo‐ bilière de moribonde.

Selon Paul Dubé, des di‐ zaines de milliers d'Ontariens sont privés d’un accès rapide et équitable à la justice.

M. Sanderson estime ne pas avoir d'autre choix que de lutter contre la décision de l'expulser.

Avec les informatio­ns d'Andrew Lupton de CBC

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