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Un Valdorien veut faire sa place sur le marché du popcorn

- Marc-André Landry

Fondée il y trois ans en pleine pandémie, l’entre‐ prise valdorienn­e Monsieur S’éclate tente de faire sa place sur le marché compé‐ titif du popcorn.

L’idée de Monsieur S’éclate est venue un peu par hasard pour Alexandre Faucher et sa conjointe, qui souhaitaie­nt au départ ouvrir un camion-res‐ taurant avec des amis pour offrir différente­s gâteries dans les festivals de la région, y compris du maïs soufflé.

On a acheté de l’équipe‐ ment juste avant que la pan‐ démie frappe, raconte l’homme d’affaires. Ça a réduit les activités de ma deuxième compagnie de 60 % et je me demandais un peu quoi faire, si on allait passer au travers. On s’est mis à faire des tests avec la machine à popcorn. Ma conjointe, qui est infir‐ mière, les distribuai­t à des col‐ lègues, qui l’ont encouragée à en vendre. Petit à petit, on a mis au point des recettes, on a fabriqué les sacs et trouvé l’idée du logo. C’était zéro pré‐ vu, mais le projet a grandi de fil en aiguille.

Grâce à son réseau de contacts dans les restaurant­s, les épiceries et les dépan‐ neurs, Alexandre Faucher a pu commencer sa conquête du marché régional. Des de‐ mandes sont aussi venues pour des bars à popcorn, du vrac et pour des événements corporatif­s.

C’est là que j’ai vu qu’il y avait peut-être un marché à aller chercher, avec un pro‐ duit différent qui se dé‐ marque. J’ai eu des contrats avec des minières et c’est là que j’ai vu que ça pouvait être viable. Après un an d’opéra‐ tion avec des petites ma‐ chines à popcorn, on s’est dit "on se lance". On est ensuite allé chercher du financemen­t pour acquérir des équipe‐ ments industriel­s, explique-til.

Pour se démarquer, Mon‐ sieur S’éclate mise sur la quali‐ té de la matière première, mais aussi sur le choix de sa‐ veurs de popcorn.

On a fait beaucoup d’er‐ reurs et on en a jeté du pop‐ corn, lance le propriétai­re. En‐ core aujourd’hui, c’est de l’es‐ sai-erreurs, mais avec l’expé‐ rience on comprend mieux comment s’enligner. On se fait beaucoup demander du pop‐ corn au beurre, mais on veut que ça se démarque, avec des saveurs hors de l’ordinaire. On a notre coeur de saveurs régu‐ lières, mais on aime aussi lâ‐ cher notre fou. Selon les de‐ mandes, les événements ou les saisons, on crée de nou‐ velles saveurs pour un temps limité, comme Buffalo fro‐ mage bleu pour le Super Bowl, ou un mélange de cajun et d’aneth pour le Festival [de musique trad. de Val-d'Or].

Pour développer son en‐ treprise et améliorer le rende‐ ment, Alexandre Faucher a ré‐ cemment investi sur un nou‐ veau caramélise­ur et une ma‐ chine qui éclate le maïs quatre fois plus vite. L’emballage sera aussi semi-automatisé dans les prochaines semaines.

C’est important d’être dans les détaillant­s pour faire connaître le produit, mais j’aime beaucoup le corporatif, souligne-t-il. J’aime le contact direct avec le client et avoir des commandes spéciales. On est en discussion avec un dis‐ tributeur à Montréal pour sortir dans ce coin-là, mais je veux d’abord me concentrer sur l’Abitibi, parce que c’est d’ici que je viens. Après ça on s’exportera, mais il y a de bonnes affaires à réaliser ici. Les entreprise­s sont fières d’encourager local.

Alexandre Faucher ignore jusqu’où son projet va le me‐ ner, mais il dit prendre un grand plaisir à le développer.

Le popcorn, c’est ludique. Personne qui m’appelle n’est de mauvaise humeur. Je m’amuse beaucoup à tester de nouveaux goûts avec mon équipe et je vois presque ça comme un hobby. Mais j’es‐ père que ça va grossir et que ça va s’éclater, conclut-il.

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