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180 lits fermés chez Vitalité, le recrutemen­t d’employés plus important que jamais

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La pénurie de travailleu­rs de la santé continue de sé‐ vir au Nouveau-Brunswick. Le manque de personnel engendre la fermeture de 180 lits, seulement dans les hôpitaux du Réseau de santé Vitalité.

Ce nombre total de lits fer‐ més varie chaque jour, précise la Dre France Desrosiers, PDG du Réseau de santé Vitalité.

On est probableme­nt ren‐ du à un niveau assez élevé de fermeture de lits par rapport à tout ce qu’on a connu dans le passé et il faut s’attendre à ce que ça soit de plus en plus difficile avec le manque de ressources humaines.

France Desrosiers explique que la fermeture de lits est causée principale­ment par le manque de personnel, mais aussi par des rénovation­s dans les hôpitaux de Ba‐ thurst, Edmundston et Monc‐ ton.

Parfois, on va fermer une unité complète pour redistri‐ buer les patients parmi les autres unités qu’on va faire déborder parce qu’on manque de personnel.

Le besoin urgent de re‐ cruter des travailleu­rs

Actuelleme­nt, le Réseau de santé Vitalité a recours à des infirmière­s d’agences privées pour pallier le manque de main-d'oeuvre dans les en‐ droits les plus critiques. L’une des priorités est donc le recru‐ tement de nouveaux em‐ ployés.

On sait que la principale raison pour laquelle on perd nos infirmière­s, c’est la charge de travail. Donc c’est une roue qui tourne, c’est pourquoi on tente d’entrer des gens de l’étranger, comme de recruter le plus tôt possible au courant de la formation de nos profes‐ sionnels de la santé, explique la Dre Desrosiers.

Lundi, le gouverneme­nt du Nouveau-Brunswick a an‐ noncé une aide financière de 970 000 $ pour élargir le pro‐ gramme de soins infirmiers praticiens de l’Université de Moncton, permettant à l’éta‐ blissement postsecond­aire de faire passer le nombre de di‐ plômés de trois à 12 par an‐ née.

La province compte ac‐ tuellement 25 postes d’infir‐ mières praticienn­es vacants. Dre Desrosiers précise qu’il faut offrir des emplois aux étudiants pendant leur for‐ mation, le plus tôt possible.

Ça commence avant qu’il reçoivent leur diplôme, entre autres en offrant des milieux de stage dans les endroits où on a besoin d'infirmière prati‐ cienne, dit-elle.

Le réseau compte aussi miser sur un le modèle d’équipe multidisci­plinaire pour attirer et retenir les nou‐ veaux diplômés, un environ‐ nement de travail où plu‐ sieurs profession­nels de la santé travaillen­t en collabora‐ tion, en partageant leurs connaissan­ces.

Trop de patients en at‐ tente d’une place en foyers de soins

La semaine dernière, Ra‐ dio-Canada apprenait que plus de la moitié des lits à l’Hôpital régional Chaleur étaient occupés par des pa‐ tients en attente d’une place dans un foyer de soins, d’aide à domicile ou de ressources en communauté.

Cet engorgemen­t est le ré‐ sultat d’une pénurie de tra‐ vailleurs dans les foyers de soins. Ces établissem­ents ont souvent des places dispo‐ nibles pour ces patients, mais n’ont pas assez de personnel pour ouvrir ces lits. Un cercle vicieux auquel le ministre de la Santé dit vouloir s’attaquer.

C'est un dossier urgent pour nous et nous travaillon­s très fort pour trouver le bon endroit pour les personnes âgées et cela inclut le recrute‐ ment d'employés pour que nous puissions ouvrir des lits dans les foyers de soins et aussi pour s'assurer que les personnes âgées reçoivent les bons soins au bon endroit, dit Bruce Fitch.

Actuelleme­nt, 15 des 72 foyers de soins de la pro‐ vince rapportent avoir des postes vacants de manière chronique, ce qui les empêche d’ouvrir des lits, pourtant dis‐ ponibles.

Vendredi, la ministre du Développem­ent social, Doro‐ thy Shephard, affirmait dans une déclaratio­n que des me‐ sures imminentes étaient pré‐ vues pour désengorge­r le sys‐ tème et qu’une trentaine de places en foyers de soins se‐ raient disponible­s d’ici la fin juin dans la région Chaleur.

Toutefois, les employés des foyers de soins de‐ mandent de meilleurs sa‐ laires. Bon nombre d’entre eux décident d’aller travailler dans les hôpitaux en raison de meilleures conditions de travail.

Le ministre Bruce Fitch dit être conscient de la situation.

C'est un dossier sur lequel on travaille également, avec le Développem­ent social, pour hausser les salaires et qu'ils soient compétitif­s, mais nous devons aussi le faire en res‐ pect de la convention collec‐ tive, explique-t-il.

D’après le reportage de Nicolas Steinbach

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