La France et La Zarra à l’Eurovision? Évidemment
Céline Dion a remporté l’Eurovision en 1988 en tant que représentante de la Suisse. La chanteuse qué‐ bécoise La Zarra tentera de répéter l’exploit cette an‐ née alors qu’elle repré‐ sente la France avec la chanson Évidemment. Mais la compétition s’annonce féroce.
Le 67e Concours de la chanson Eurovision débute mardi à Liverpool au Royaume-Uni. Normalement, la compétition devait se tenir en Ukraine, pays l’ayant rem‐ porté l’an dernier grâce au groupe Kalush Orchestra, mais la guerre contre la Russie a forcé l’organisation à revoir ses plans.
Ce n’est toutefois que sa‐ medi que l’on pourra voir et entendre La Zarra chanter, puisqu’en tant que membre des Big Five, la France passe directement en finale, tout comme l'Espagne, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie. Ce statut particulier a été créé en 1999 pour les plus gros contributeurs financiers de l’Union européenne de ra‐ dio-télévision (UER), qui orga‐ nise le concours. Le gagnant de l’année précédente bénéfi‐ cie aussi de ce passe-droit, en l'occurrence l’Ukraine.
La chanteuse de 35 ans, de son vrai nom Fatima-Zahra Hafdi, présentera le titre Évi‐ demment, produit au Québec par son grand complice Ben‐ ny Adam. Je fais la chanson une fois et ça passe ou ça
casse, résume-t-elle.
Dans les traces de Cé‐ line
Si l’Eurovision est peu connu au Québec, le concours était bien présent dans la fa‐ mille de La Zarra, d’origine ma‐ rocaine. Elle se rappelle d’ailleurs que sa mère lui chantait souvent la chanson L’oiseau et l’enfant, de Marie Myriam, dernière personne à l’avoir emporté pour la France en 1977.
En plus, il y a plein de pe‐ tits signes, par exemple la der‐ nière fois que la France a ga‐ gné, c’était aussi en Angle‐ terre, explique la chanteuse en accueillant les signes de la vie. Est-ce que je suis destinée à gagner?
Fait plutôt rare, La Zarra n’a pas été choisie au terme d’un concours organisé par la France, c’est plutôt la France qui a fait des démarches au‐ près de la chanteuse, révélée en Europe en 2021 avec son titre Tu t'en iras. De quoi ajou‐ ter une pression supplémen‐ taire sur ses épaules.
Je ne peux pas vraiment me tromper, j’ai beaucoup de pression. On attend beau‐ coup de la France et de ma performance, surtout qu’ils ont annulé les sélections na‐ tionales pour me choisir, ex‐ plique la chanteuse. Je ne peux pas faire autre chose que gagner, mais la compé‐ tition est féroce.
En mettre plein la vue
Pour gagner, La Zarra de‐ vra livrer une prestation im‐ peccable, non seulement au niveau de la voix, mais égale‐ ment de la mise en scène et de l’énergie en général, l’Euro‐ vision étant reconnu pour son amour de l’excès et des performances flamboyantes.
Petite particularité cette année : le vote du public, qui contribue à déterminer le ga‐ gnant ou la gagnante avec le score du jury, ne sera pas limi‐ té aux pays participants. Le monde entier, dont le Cana‐ da, pourra donc voter pour encourager leur candidat ou candidate.
Si les chances de la France avec la Québécoise sont bonnes, le pays n’est pas au sommet des prédictions dans la presse européenne, ni dans le calepin des preneurs de pa‐ ris. La grande favorite est cer‐ tainement Loreen avec la chanson Tatoo pour la Suède, elle qui a déjà remporté le concours en 2012 avec Eu‐ phoria.
Vient ensuite le rappeur Käärijä pour la Finlande, avec la France en 3e position ou plus bas selon différentes pré‐ visions. Au total, 37 pays concourront pour l’honneur suprême. Les demi-finales se dérouleront le 9 et le 11 mai et pourront être suivies en di‐ rect sur YouTube, sur le compte officiel Eurovision Song Contest.
La finale sera diffusée le samedi 13 mai à 21 h (heure de France) sur France 2.
Ce texte a été écrit à partir d’une entrevue réalisée par Eugénie Lépine-Blondeau, chroniqueuse culturelle à l’émission Tout un matin. Les propos ont pu être édités à des fins de clarté et de conci‐ sion.