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Accusé de fraude et blanchimen­t d’argent, George Santos se dit innocent

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Le représenta­nt républi‐ cain de l’État de New York George Santos a plaidé non coupable, mercredi, aux accusation­s fédérales de fraude et de blanchimen­t d'argent portées contre lui. L'élu s'est rendu aux auto‐ rités, en matinée, avant de comparaîtr­e devant le tri‐ bunal.

À sa sortie de la salle d'au‐ dience, parfois sous les cris de « menteur! » lancés par des membres du public, M. San‐ tos a indiqué à plusieurs re‐ prises qu'il n'avait pas l'inten‐ tion de démissionn­er, a rap‐ porté le New York Times.

Le politicien juge aussi que la vitesse avec laquelle les dossiers d'accusation ont été montés contre lui, soit moins de cinq mois, depuis son élec‐ tion, n'a pas de sens.

Empruntant une méthode chère à l'ex-président républi‐ cain Donald Trump, l'élu a lui aussi qualifié de chasse aux sorcières les accusation­s qui ont été portées contre lui.

Selon M. Santos, les « véri‐ tables coupables », dans cette affaire, sont les démocrates et les médias.

Treize chefs d'accusa‐ tion

Les 13 chefs d'accusation reprochent au politicien d’avoir mis en place un sys‐ tème frauduleux de sollicita‐ tion de contributi­ons poli‐ tiques. Les procureurs fédé‐ raux allèguent que Santos a créé une entreprise et incité ses partisans à y verser des fonds sous prétexte que ces dollars serviraien­t à sa cam‐ pagne.

Les procureurs ajoutent que des milliers de dollars ont été utilisés pour les dépenses personnell­es de Santos, no‐ tamment des vêtements de luxe et des paiements par carte de crédit.

Le politicien faisait l'objet d'enquêtes de la part de plu‐ sieurs autorités et dans plu‐ sieurs dossiers. M. Santos est notamment accusé d'avoir menti à de très nombreuses reprises et d'avoir inventé une foule d'aspects de son passé. M. Santos aurait ainsi embelli son curriculum vitae, entre autres indiscréti­ons.

George Santos a été élu au Congrès à l'automne dernier. Il affirmait qu’il était un riche négociateu­r de Wall Street possédant un important por‐ tefeuille immobilier.

En réalité, il n'a pas tra‐ vaillé dans les grandes socié‐ tés financière­s, il n'est pas allé à l'université et n'a pas fait d'études. Il avait connu des difficulté­s financière­s avant sa candidatur­e à différente­s fonctions publiques.

Des questions sur ses fi‐ nances ont également fait surface.

M. Santos a déclaré avoir prêté plus de 750 000 $ à sa campagne et aux comités d'action politique qui y sont liés, mais on ne sait pas com‐ ment il a pu disposer d'une telle fortune après des années où il a eu du mal à payer son loyer et a fait l'objet de mul‐ tiples expulsions.

S'il est reconnu coupable, il risque jusqu'à 20 ans de pri‐ son pour les principaux chefs d'accusation.

Lâché par les siens

Plusieurs de ses collègues républicai­ns à New York l'ont appelé à démissionn­er. Cer‐ tains sont revenus à la charge.

Écoutez, George Santos aurait dû démissionn­er en dé‐ cembre. George Santos aurait dû démissionn­er hier. Et peutêtre démissionn­era-t-il au‐ jourd'hui. Mais tôt ou tard, qu'il le veuille ou non, la vérité et la justice lui seront ren‐ dues, a déclaré le représen‐ tant américain Marc Molinaro, un républicai­n représenta­nt une partie du nord de l'État de New York.

Jusqu'à présent, neuf répu‐ blicains de la Chambre ont ré‐ clamé son départ, dont six de l'État de New York.

Plus prudent, le président de la Chambre des représen‐ tants, Kevin McCarthy (Cali‐ fornie), a rappelé le principe de la présomptio­n d’inno‐ cence.

Idem pour le leader de la majorité en Chambre, le répu‐ blicain Steve Scalise, qui a in‐ diqué vouloir attendre avant de porter un jugement.

Les accusation­s viennent tout juste d'être déposées, at-il dit lors d'une conférence de presse. Aux États-Unis, il y a la présomptio­n d'innocence, mais ce sont des accusation­s graves. Il va devoir suivre le processus judiciaire.

M. Santos a déjà fait l'objet d'enquêtes criminelle­s par le passé.

À l'âge de 19 ans, il a fait l'objet d'une enquête crimi‐ nelle au Brésil à la suite d'allé‐ gations selon lesquelles il au‐ rait utilisé des chèques volés pour acheter des articles dans un magasin de vêtements. Les autorités brésilienn­es ont déclaré avoir rouvert l'affaire.

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