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Lytton espère retrouver son économie deux ans après l’incendie qui l’a ravagé

- Noémie Moukanda

Le village de Lytton, en Co‐ lombie-Britanniqu­e, tente de rebâtir son économie avec un nouveau plan de reprise économique alors que quasiment tout est à reconstrui­re.

Sur les ondes de l’émission Daybreak Kamloops de CBC, la mairesse de Lytton s’est ré‐ jouie d’avoir un plan qui jette les balises pour que sa com‐ munauté se remette sur pied économique­ment quasiment deux ans après l’incendie dé‐ vastateur de 2021. Denise O’Connor estime qu’un tel plan va les aider à aller de l’avant.

Nous avons une commu‐ nauté, des gens y vivent, mais nous avons besoin de retrou‐ ver notre économie.

Denise O'Connor, mairesse de Lytton

Les stigmates de l’incendie du 30 juin 2021 qui a détruit 90 % de ce petit village, d’envi‐ ron 1000 personnes, sont en‐ core visibles. Le chef de projet chargé de la reprise, Colin O'Leary, explique que Lytton a connu une perte écono‐ mique directe résultant de l'incendie s'élevant à près de 28 millions de dollars.

Cela concerne les bâti‐ ments, les équipement­s, les stocks, mais aussi des pertes de vente. M. O’Leary indique que ces pertes se poursuiven­t aujourd’hui et que cela va se ressentir encore sur plusieurs années.

Une entreprise à la fois

Cependant, les autorités municipale­s sont déterminée­s à redonner une santé écono‐ mique au village. Tout est à re‐ construire à Lytton : loge‐ ments, infrastruc­tures, entre‐ prises, urbanisme, cite Denise O’Connor. À la question de l’entreprise à installer en prio‐ rité, la mairesse répond qu’il est essentiel que Lytton dis‐ pose d’un supermarch­é pour que les gens reviennent y vivre.

Elle reconnaît toutefois que cela n’est pas évident étant donné que de nom‐ breux anciens résidents se sont retrouvés dans un gouffre financier.

Beaucoup d'entreprise­s se retrouvent coincées avec des versements hypothécai­res, même si elles n'ont plus d'im‐ meuble. Et elles ont toujours ces coûts permanents et n'ont aucun revenu. D'où l'im‐ portance que la reprise éco‐ nomique s'opère rapidement, insiste Mme O’Connor. D’au‐ tant que 50 % des personnes qui ont été directemen­t tou‐ chées par le feu de forêt de Lytton Creek ne possédaien­t aucune assurance.

La bonne nouvelle, lance le chef de projet O’Leary, est que la majorité des entrepre‐ neurs veulent reconstrui­re. Ce qu'ils recherchen­t en ce mo‐ ment, c'est la certitude. Par ailleurs, ajoute-t-il, ils ont be‐ soin d'un soutien financier pour couvrir certaines de ces pertes qu'ils ont subies et ac‐ cumulées ces deux dernières années.

Le soutien de tous et une approche résiliente

Pour parvenir à ce soutien, Colin O’Leary compte sur la diffusion du plan de reprise afin que chacun évalue le rôle qu’il peut jouer dans la re‐ constructi­on économique de Lytton. Il cite en exemple Uni‐ ted Way qui est déjà en train d'examiner le soutien en san‐ té mentale, ce qui est si im‐ portant.

Par ailleurs, le chef de pro‐ jet rappelle que la réalité cli‐ matique fera que ces catas‐ trophes (feux de forêt, inon‐ dations) seront de plus en plus fréquentes et qu’il faut adapter les normes de constructi­on. Sans cette vi‐ sion de résilience, il est plus difficile de se relever, pré‐ vient-il.

Si nous pouvons accroître la résilience au préalable, nous serons dans une bien meilleure position écono‐ mique.

Colin O'Leary, chef de pro‐

jet chargé de la reprise

Du papier au concret

La mairesse O’Connor af‐ firme qu’il faudra du temps pour mettre en place chacune des recommanda­tions du rapport. Cependant, il faut avancer et sortir de la situa‐ tion temporaire dans laquelle Lytton est plongé.

Conscient que la recons‐ truction requerra du temps et les efforts de tous, le conseil municipal de Lytton tiendra, les 19 et 20 mai, un sympo‐ sium sur la reconstruc­tion de la communauté à l’école se‐ condaire du village qui a été épargné par les flammes.

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