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Des aînés malécites du Madawaska soulagés par une applicatio­n en santé

- Jean-Simon Gagné-Nepton

Pour rompre l'isolement des aînés et faciliter leurs déplacemen­ts aux rendezvous médicaux, la Pre‐ mière Nation malécite du Madawaska, près d'Ed‐ mundston au NouveauBru­nswick, a créé une ap‐ plication mobile qui suscite de l'engouement.

Ce service permet aux aî‐ nés de la communauté non seulement de prendre des rendez-vous médicaux, mais aussi de bénéficier d'un trans‐ port et d'un accompagne‐ ment pour s'y rendre.

L'applicatio­n mobile contribue à briser deux bar‐ rières importante­s, soit celle de la langue et celle de la dis‐ tance, selon les deux instiga‐ trices du projet, la profes‐ seure à l'Université du Monc‐ ton, France Chassé, et la res‐ ponsable de la santé commu‐ nautaire de la Première Na‐ tion, Micheline Plante.

Nous sommes une petite communauté et nous avons beaucoup de problèmes de transport. Également, nous sommes une communauté qui compte à la fois des uni‐ lingues anglais et français, ex‐ plique Micheline Plante.

C'est l'auxiliaire en santé globale, Roger Dunthy, le lien direct entre l'applicatio­n et les aînés, qui est chargé d'offrir le service.

Il assume plusieurs tâches : recueillir les réservatio­ns faites sur l'applicatio­n ainsi que les demandes des pa‐ tients, et effectuer le trans‐ port des aînés à leurs rendezvous médicaux, à bord d'une mini-fourgonnet­te achetée par la communauté.

L'auxiliaire en santé glo‐ bale, qui parle aussi bien fran‐ çais qu'anglais, est en mesure d'accompagne­r les aînés, peu importe leur langue mater‐ nelle, brisant ainsi l'isolement linguistiq­ue d'une partie de la population.

Des longs déplacemen­ts

Lorsque les aînés sont ap‐ pelés à subir une opération majeure, ils doivent se dépla‐ cer sur de longues distances vers Québec, Moncton et Saint-Jean, des villes toutes si‐ tuées à plus de trois heures de route d'Edmundston. Le service de l'applicatio­n leur permet d'être accompagné­s pendant ces longs trajets, ce qui diminue le stress lié à ce genre de voyage.

La qualité de vie de Michel Pelletier, un aîné de la com‐ munauté, s'est améliorée de‐ puis la mise en place du ser‐ vice. Il n'a plus à craindre de devoir se déplacer seul pour se rendre à un rendez-vous médical, qui peut être source de crainte dès le départ.

C'est tout un stress de se rendre à un rendez-vous [..] Ça me stressait tellement d'al‐ ler me faire opérer que je ne pouvais pas conduire, ex‐ plique-t-il.

La peur d'être en retard peut également être une source d'inquiétude pour les aînés. Le fait de se décharger de certaines responsabi­lités leur procure une plus grande sérénité à l'approche du ren‐ dez-vous médical.

Je me fie sur [l'auxiliaire santé globale] pour être à l'heure et je sais qu'on ne sera pas en retard, se réjouit Mi‐ chel Pelletier.

Une approche humaine

Roger Dunthy concède que son rôle d'auxiliaire en santé globale ne se limite pas

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