Des cliniques chirurgicales privées vont pouvoir hospitaliser des patients
Au cours des prochaines se‐ maines, des cliniques chi‐ rurgicales privées seront mises à contribution pour mettre en oeuvre le plan de rattrapage des chirurgies dévoilé cette semaine par le ministre Dubé.
Selon les informations ob‐ tenues par Radio-Canada, quatre cliniques privées de
Québec et de la région de Montréal seront autorisées pour la première fois à hospi‐ taliser des patients une nuit.
Jusqu’à présent, seuls les patients pouvant retourner à leur domicile quelques heures plus tard étaient acceptés dans les centres médicaux spécialisés (CMS).
Comme l’explique Daniel Lapointe, anesthésiologiste propriétaire de la Clinique Opéra MD, actuellement, pour une prothèse du genou, de 15 à 30 % des patients sont admissibles à une chirurgie d'un jour, mais si on inclut les patients qui pourraient être hospitalisés une journée, on monte à 60 %, 70 %.
Ce dernier cite notamment des patients qui font de l'apnée du sommeil, qui souffrent d'un diabète pou‐ vant être déséquilibré par une chirurgie. Ils pourraient avoir besoin d'une surveillance pour une première nuit.
La clinique de Québec est l’un des quatre centres privés sollicités par le ministère, avec Chirurgie DIX30, Rockland MD et Clinique chirurgicale de La‐ val.
Au ministère de la Santé, une porte-parole confirme par écrit que le projet est ac‐ tuellement en développe‐ ment pour débuter le plus ra‐ pidement possible [...] cet été.
Ces projets-pilotes per‐ mettront aux CMS de réaliser des chirurgies plus complexes et qui nécessitent une hospi‐ talisation de court séjour après la chirurgie. L’analyse des listes d’attente actuelles montre que plusieurs usagers qui attendent une interven‐ tion depuis plus d’un an pour‐ raient bénéficier d’une telle
initiative.
Marie-Claude Lacasse, porte-parole au ministère de la Santé
À terme, des patients pourraient être hospitalisés au privé jusqu’à 72 heures.
De l’avis du Dr Lapointe, il est prudent d’y aller par étapes. On parle de chirurgies plus lourdes et de patients plus malades, donc commen‐ cer par 24 heures, une étape à la fois, je pense que c'est la bonne chose à faire, dit-il.
60 000 chirurgies par an‐ née au privé
Le volume de chirurgies confiées au privé a pris de l’ex‐ pansion depuis le début de la pandémie.
Comme l’a précisé l’équipe du ministre Dubé durant l’étude des crédits, autour de 60 000 chirurgies par année ont été confiées au privé de‐ puis la pandémie. Surtout en orthopédie et en ophtalmolo‐ gie.
Cela représente environ 15 % du volume total des chi‐ rurgies.
Cette semaine, le ministre a dévoilé avec les médecins spécialistes un plan visant à réduire d’ici décembre 2024 la liste de patients qui attendent une intervention depuis plus d'un an à 2500 par rapport à 17 250 actuellement.
Une promesse similaire avait été faite en juin 2021, alors que la liste était de 16 500 patients.
Au total, quelque 158 000 personnes attendent une chi‐ rurgie, un nombre relative‐ ment stable depuis un an et demi. Il était de 115 000 avant la pandémie.