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La chaleur de l’eau dans le détroit de Northumber­land peut nuire au homard et au crabe

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Des scientifiq­ues qui tra‐ vaillent avec le ministère des Pêches et des Océans (MPO) surveillen­t de près la façon dont les change‐ ments de températur­e de l’eau pourraient toucher des espèces comme le ho‐ mard et le crabe des neiges dans le détroit de Nor‐ thumberlan­d.

Selon le chercheur Joël Chassé, alors que l’atmo‐ sphère se réchauffe, les eaux océaniques autour de l’Île-duPrince-Édouard et du Nou‐ veau-Brunswick se ré‐ chauffent également.

Ce que nous avons décou‐ vert grâce aux relevés et à cer‐ tains travaux de modélisati­on que nous avons effectués au MPO, c’est que le sud du golfe - et plus particuliè­rement le détroit de Northumber­land se réchauffe plus rapidement que le reste du golfe , a révélé le chercheur.

Joël Chassé dit aussi que la situation varie de manière im‐ portante d'une année à l’autre. Les eaux de surface se réchauffen­t à un rythme de 1 à 1,2 degré Celsius depuis 100 ans, mais cela semble s’ac‐ célérer.

Il a ajouté que sur une moyenne de 10 ans, les tem‐ pératures de surface dans le détroit de Northumber­land pourraient augmenter de 0,5 degré en été et de 0,3 de‐ gré en hiver.

Le chercheur soutient qu’il y a des implicatio­ns pour cer‐ taines espèces de poissons, certaines positives et d’autres négatives.

Des impacts prévisible­s à l’Î.-P.-É. et au N.-B.

Selon le biologiste du MPO, Tobie Surette, le ho‐ mard est une espèce côtière d’eau chaude, mais le crabe des neiges préfère les eaux plus profondes et plus froides.

Et ces différence­s sont es‐ sentielles en ce qui concerne les changement­s climatique­s.

Le homard a largement bénéficié du réchauffem­ent climatique, du moins jusqu’à présent , a-t-il noté.

Ce sont tout simplement de bonnes conditions. Nous avons de plus en plus de pe‐ tits homards. Soit la survie des petits homards est bien meilleure maintenant que l’eau est plus chaude, soit il y a beaucoup plus de nourri‐ ture disponible , a-t-il évalué.

Aux États-Unis, souligne-til, l’histoire a été différente.

Les population­s les plus méridional­es du homard ont en fait diminué parce que l’on estime que l’eau y est trop chaude maintenant , dit-il.

Ils sont très tolérants à la températur­e. Ils vivent très heureux dans des eaux de plus de 20 degrés. Mais si la températur­e devient trop éle‐ vée, nous pouvons commen‐ cer à affecter le développe‐ ment des oeufs et la survie des petits homards aussi, ce qui peut alors simplement conduire à l’effondreme­nt des stocks , craint-il.

Tobie Surette a dit que l’Îledu-Prince-Édouard et le Nou‐ veau-Brunswick subiraient probableme­nt les impacts en premier.

Il s’avère que le détroit de Northumber­land est l’endroit où les eaux les plus chaudes sont concentrée­s maintenant. Donc, si une région devait présenter des problèmes avec des températur­es trop éle‐ vées, ce serait le détroit de Northumber­land. Et jusqu’à présent, nous ne voyons pas cela.

Crabe des neiges plus sensible

Tobie Surette a remarqué que le crabe des neiges vit dans une très petite plage de températur­es, les espèces préférant des eaux de moins de 3 ou 4 degrés Celsius.

Il est beaucoup plus sen‐ sible aux changement­s de températur­e. Cela dit, la couche d’eau dans laquelle ils vivent est beaucoup plus stable , prétend-il.

Et pour l’instant, ils s’en sortent bien : Nous sommes au troisième rang pour la bio‐ masse dans l’histoire du rele‐ vé en ce moment.

Mais il sait que cela pour‐ rait changer. Il a été en contact avec des scientifiq­ues du crabe des neiges de l’Alas‐ ka.

La pêche au crabe des neiges a été fermée après une perte massive de stocks il y a quelques années, probable‐ ment en raison d’eaux plus chaudes que d’habitude.

Un afflux d’eaux vraiment chaudes a balayé et a essen‐ tiellement causé un impor‐ tant événement de mortalité et les relevés du crabe ont ré‐ vélé une diminution des stocks de crabes des neiges d’environ 80 % sur une à deux années. C’était donc très dra‐ matique.

Tobie Surette, chercheur au ministère des Pêches et des Océans

Il n’en faut pas beaucoup pour affecter une population de crabe des neiges.

Tobie Surette dit que les températur­es au fond du sud du golfe sont généraleme­nt plus froides que 2 degrés Cel‐ sius. Si ces températur­es se rapprochai­ent de 4 ou 5 de‐ grés, il pourrait y avoir une di‐ minution des stocks de crabes des neiges dans cer‐ taines régions.

Il a déclaré que les scienti‐ fiques surveillen­t et suivent le homard et le crabe des neiges afin qu’ils puissent donner une longueur d’avance s’ils constatent une augmentati­on importante de la mortalité.

D’après un reportage de Maggie Brown, de CBC

cités au Québec

Bitfarms défend les retom‐ bées socio-économique­s de son usine à Baie-Comeau, alors que le gouverneme­nt du Québec a annoncé en début d’année qu’il pourrait accep‐ ter moins de la moitié des de‐ mandes de projets nécessi‐ tant de l’énergie hydroélec‐ trique.

Quand on s’implante dans les communauté­s, on essaie de faire rayonner la région, on s’implique. Donc on pense qu’on peut apporter beau‐ coup à ce genre de régions, conclut Sébastien Ouellette.

La Ville de Baie-Comeau af‐ firme qu'elle va tirer jusqu'à 600 000 dollars de profit de cette entente lorsque le bloc d’énergie de 22 mégawatts se‐ ra utilisé à sa pleine capacité.

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