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La saison des marchés publics débute en contexte inflationn­iste

- Louis-Simon Lapointe

Signe que l’été approche, le Marché public de SainteFoy, à Québec, ouvre ses portes samedi. La direction et les producteur­s es‐ pèrent que les clients se‐ ront nombreux, malgré l’augmentati­on du coût de la vie.

De la quinzaine de mar‐ chés publics de la Capitale-Na‐ tionale, celui de Sainte-Foy est le premier à retrouver les visi‐ teurs. Sa directrice générale espère que l’élan donné par la pandémie se poursuivra.

Avec la pandémie, on a eu une recrudesce­nce de clien‐ tèle, les gens ont pris à coeur de manger local et de s’appro‐ visionner chez soi, indique Isabelle Brodeur.

La conjonctur­e écono‐ mique semble toutefois avoir éloigné certains clients dans la deuxième moitié de 2022.

En fin de saison, ça a été plus difficile, les gens voyaient l’inflation arriver, alors il y avait peut-être un question‐ nement à savoir si on re‐ tourne au Marché ou pas, analyse-t-elle.

Selon le producteur horti‐ cole de l’Île-d’Orléans François Blouin, l’inflation a un impact direct sur le prix des aliments qu’il produit.

On calcule entre 15 et 20 % répartis sur les trois der‐ nières années, indique l’homme qui est aussi pré‐ sident de l’UPA de l’Île-d’Or‐ léans.

Ce qui nous coûte plus cher, ce sont les billets d’avion des travailleu­rs étrangers, le carburant et les autres in‐ trants comme les engrais et les fertilisan­ts granulaire­s, énumère-t-il.

L’augmentati­on du salaire minimum n’est pas non plus à négliger. François Blouin sou‐ tient que la main-d'oeuvre re‐ présente désormais entre 45 et 55 % du coût de sa pro‐ duction.

Tout le monde est content que les salaires augmentent, tout le monde doit être content de payer plus cher son alimentati­on, parce qu’il y a un effet direct.

De l’éducation à faire

La directrice générale du Marché public de Sainte-Foy raconte que tout est en place pour accueillir la clientèle dès le début de cette nouvelle sai‐ son. On est prêt à les recevoir et leur montrer que la fraî‐ cheur n’a pas de prix.

Isabelle Brodeur avertit toutefois que si le prix de cer‐ tains produits n’ont pas varié dans le passé, ça pourrait changer.

Va falloir faire beaucoup d’éducation parce que les lai‐ tues ou les sacs de carottes, par exemple, ces cinq der‐ nières années, ces prix-là n’ont pas augmenté. Donc malgré la hausse de plusieurs prix dans les épiceries, les prix au marché n’ont pas augmen‐ té.

Selon elle, plusieurs pro‐ ducteurs ont préféré absor‐ ber la hausse de leurs dé‐ penses plutôt que de refiler la facture aux clients.

L’année passée, je sais que plusieurs producteur­s ont voulu garder la clientèle et s’il y avait des augmentati­ons de coûts au niveau des engrais ou des salaires des employés, ils ont tout absorbé.

Un juste prix

Malgré l’augmentati­on du prix de certains aliments, la popularité des marchés pu‐ blics ne se dément pas dans la province.

En 2019, l'Associatio­n des marchés publics du Québec comptait 123 membres et elle s’attend à ce que ce nombre grimpe à 165 en 2023.

C’est vraiment un bon outil pour se rapprocher de nos producteur­s et consommer des produits localement, ra‐ conte le directeur général Jean-Luc Trudel.

Selon lui, si l’inflation com‐ plique le quotidien de nom‐ breux consommate­urs, il sou‐ tient qu’acheter directemen­t du producteur, il n’y a rien de meilleur marché.

En marché public, on a un juste prix pour un juste tra‐ vail, donc les produits qu’on retrouve en marché public sont bons marchés et repré‐ sentent le prix à payer aux producteur­s, c’est un achat di‐ rect aux producteur­s.

Les asperges sous peu arrivent

Le premier légume de sai‐ son à faire son apparition dans les présentoir­s est l’as‐ perge du Québec. Les clients pourront se les procurer dès la semaine prochaine, selon le producteur François Blouin.

Il s’attend d’ailleurs à une belle production alors qu’on est toujours aux premiers bal‐ butiements des récoltes.

Les griffes ont passé un bel hiver alors il va y avoir une belle production, prédit celui qui produit des asperges de‐ puis une vingtaine d’années.

Que les amateurs de fraises de l'Île-d’Orléans se le tiennent pour dit : la floraison du fruit rouge va bon train, elles devraient se pointer le bout du nez vers le 11 et le 12 juin, selon monsieur Blouin.

Il devrait y avoir une super belle récolte de fraises aus‐ si. s'enthousias­me-t-il.

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