Radio-Canada Info

La crise des opioïdes, nouvelle préoccupat­ion d’OC Transpo

- Avec les informatio­ns de Safiyah Marhnouj, de CBC News

Les agents de l’unité spé‐ ciale d’OC Transpo ont ré‐ pondu à près de 50 sur‐ doses en 2022, un signe de l’aggravatio­n de la crise des opioïdes à Ottawa, selon une intervenan­te de la rue.

L’agente spéciale en chef,

Tracey McRae, a présenté, la semaine dernière, à la Com‐ mission du transport en com‐ mun, des données montrant que les agents spéciaux d'OC Transpo ont administré la naloxone 48 fois en 2022, parmi plus de 600 appels mé‐ dicaux.

L’année dernière, la société de transport en commun a in‐ diqué, pour la première fois, le nombre de fois où les agents ont administré ce médica‐ ment qui peut temporaire‐ ment inverser les effets d’une surdose d’opioïdes.

Tous les agents spéciaux sont formés pour l’adminis‐ trer, a expliqué Mme McRae, de même qu’à la gestion de l’oxygène, aux intubation­s na‐ sales [et] aux trousses d’ur‐ gence, ce qui nous permet de sauver des vies.

Les agents répondent aux incidents qui se produisent dans les autobus, aux arrêts ou dans les stations d’auto‐ bus, et le long des lignes d’au‐ tobus, a déclaré la Ville, mais elle n'a pas pu fournir les lieux exacts où les agents sont in‐ tervenus.

Les appels de l'unité peuvent provenir du public, des chauffeurs d’autobus, d'autres membres du person‐ nel des transports en com‐ mun, des boîtes d'appels d'ur‐ gence ou des téléphones pu‐ blics.

Les surdoses de plus en plus fréquentes dans les lieux publics

Les dizaines de doses de naloxone administré­es par les agents d'OC Transpo, l'année dernière, devraient tirer la sonnette d'alarme, a prévenu Leila Attar, une ancienne em‐ ployée du Service de réduc‐ tion des méfaits à Ottawa.

Elle a participé pendant les six dernières années aux ef‐ forts de réduction des méfaits et de prévention des sur‐ doses dans la ville. Elle a ob‐ servé que la consommati­on de drogues dans un espace public, comme un autobus ou une gare routière, est deve‐ nue plus fréquente.

Elle croit qu'il pourrait s'agir d'un mécanisme de sur‐ vie permettant d'éviter une surdose en solitaire.

Nous allons voir des sur‐ doses dans des lieux publics beaucoup plus souvent, a-telle prédit.

Si vous n'avez pas de mai‐ son et que vous n'avez aucun endroit où vous vous sentez en réelle sécurité dans votre journée, peut-être que mon‐ ter dans un autobus et aller d'un bout à l'autre de la ville est la chose la plus sécuritair­e que vous puissiez faire pour vous-même.

Leila Attar, ancienne em‐ ployée au Service de réduc‐ tion des méfaits à Ottawa

Selon elle, la crise des sur‐ doses s'aggrave au niveau lo‐ cal et national en raison d'un approvisio­nnement en médi‐ caments non réglementé qui est très toxique, les opioïdes pouvant être mélangés à du fentanyl, du carfentani­l et des benzodiazé­pines.

Plusieurs obstacles se dressent sur la route des per‐ sonnes qui souhaitent accé‐ der aux services dont elles ont besoin, comme les sites d'injection supervisés et le soutien en matière de santé mentale.

Santé publique Ottawa (SPO) a recensé 94 décès liés à une surdose d'opioïdes au cours des neuf premiers mois de 2022. Les données de SPO montrent également que 846 visites aux services d'ur‐ gence ont eu lieu l'année der‐ nière en raison d'une surdose d'opioïde.

Mme Attar a également encouragé les résidents à se munir de trousses de na‐ loxone, qu'elle compare à une trousse de premiers soins.

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