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Oncologie : la situation s’est stabilisée au CHU Dumont, un an après la vague de départs

- Pascal Raiche-Nogue

La situation semble s’être stabilisée au centre d’onco‐ logie du CHU Dumont de Moncton, un an après la vague de démissions de médecins spécialist­es. Ses gestionnai­res signalent que la charge de travail reste énorme, mais que les efforts de recrutemen­t se poursuiven­t.

En 2021 et 2022, plusieurs centaines de patients ont été touchés par le départ de quatre oncologues du Centre hospitalie­r universita­ire Dr-Georges-L.-Dumont.

La pdg du Réseau de santé Vitalité avait indiqué à l’époque que certains départs s’expliquaie­nt entre autres par des situations de relation de travail un peu laborieuse­s.

Un an plus tard, la cheffe du départemen­t régional d’oncologie – la Dre Linda Le‐ Blanc, qui est entrée en poste à l’été 2022, peu après les dé‐ missions – reconnaît que cette période n’a pas été facile pour le personnel et pour les patients.

C’était une situation qui a été difficile pour tous. [...] Puis nos patients l’ont ressenti, la communauté l’a ressenti , af‐ firme la radio-oncologue.

Depuis la tourmente du printemps dernier, la Dre Le‐ Blanc et la directrice des ser‐ vices d’oncologie, Gisèle Bourque, se sont donné comme objectif de stabiliser les opérations.

Cette dernière raconte qu’elle et son équipe ont tout d’abord mis les bouchées doubles pour s’assurer qu’au‐ cun patient ne soit laissé de côté.

On a établi des listes des patients qui étaient affectés. Et aussi un plan de traitement proposé pour chacun des pa‐ tients pour que tout le monde soit soigné en temps opportun. Ça affectait environ 2000 patients à l’époque.

Gisèle Bourque, directrice des services d'oncologie du

Réseau de santé Vitalité

Le recours aux médecins de famille spécialisé­s en onco‐ logie s’est aussi accéléré et un sénologue (un médecin spé‐ cialiste des maladies du sein) s’est joint au personnel du centre.

De plus, l’autre régie régio‐ nale, le Réseau de santé Hori‐ zon, a prêté main forte en fournissan­t l'équivalent d'un poste et demi à temps plein.

On a eu de l’aide des col‐ lègues d’Horizon. Il y a trois médecins à temps partiel qui sont venus nous aider. Et ils sont encore là avec nous au‐ jourd’hui , affirme Gisèle Bourque.

Des efforts ont aussi été réalisés afin de remplacer les

quatre spécialist­es démission‐ naires. Une oncologue s’est jointe à l’équipe et l'arrivée d'un autre oncologue est pré‐ vue en 2024.

La situation n’est pas en‐ core de retour à la normale et les membres de l’équipe ont beaucoup de pain sur la planche, mais des progrès ont été réalisés selon la Dre Linda LeBLanc.

C’est sûr que la charge de travail est quand même énorme pour les médecins qui restent et l'équipe qui supporte les médecins. C’est pour cette raison-là qu’on est en recrutemen­t actif pour ar‐ river à un meilleur équilibre. Mais avec le travail qu’on a fait pour réorganise­r notre façon de faire, c’est plus stable.

Je suis entre bonnes mains

Au printemps 2022, l’an‐ nonce du départ de trois on‐ cologues a suscité des craintes chez plusieurs pa‐ tients touchés. Roger Vien‐ neau, un pêcheur de carrière de Bas-Caraquet, était du nombre.

C’est sûr que j’avais des craintes, parce que c’est in‐ quiétant, raconte-t-il en entre‐ vue.

La nouvelle a été un véri‐ table coup de massue pour lui, puisque son oncologue le suivait de près depuis cinq ans et qu’il lui faisait pleine‐ ment confiance. Il craignait de devoir repartir de zéro avec un autre spécialist­e.

Aujourd’hui, Roger Vien‐ neau signale que ses craintes ne se sont finalement pas ma‐ térialisée­s. Dès le premier ren‐ dez-vous avec son nouvel on‐ cologue, il a su qu’il était entre de bonnes mains.

La transition était comme parfaite pour moi. J’étais un petit peu nerveux, parce que c’était nouveau. Mais en l’en‐ tendant parler, tout de suite, il m’a mis à l’aise. Je suis content , dit-il.

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Roger Vienneau signale que ses traitement­s se sont poursuivis comme prévu. Il parle régulièrem­ent à son nouvel oncologue au télé‐ phone. Il doit d’ailleurs s’en‐ tretenir avec lui vendredi afin de discuter des résultats de tests.

Mon premier oncologue m’avait donné à peu près cinq ans d’espérance de vie. Mais là, ça va faire 6 ans le 28 août. Et ça continue un jour à la fois, dit Roger Vienneau.

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