La Colombie-Britannique enverra des patients aux États-Unis pour leur radiothérapie
En raison des longs temps d’attente et d’une pénurie de personnel, la ColombieBritannique enverra chaque semaine, à partir du 29 mai, jusqu’à 50 pa‐ tients atteints d'un cancer suivre leur radiothérapie à Bellingham, dans l’État de Washington.
Le ministre de la Santé, Adrian Dix, l’a annoncé lundi lors d’un point de presse à Vancouver.
Les coûts de transport, d’hébergement et de traite‐ ment seront couverts à 100 % par le gouvernement.
Une équipe de soutien ai‐ dera les patients pendant qu’ils suivront leur traitement en arrangeant leurs rendezvous, en coordonnant et faci‐ litant leurs déplacements, et en étant présente à leur re‐ tour dans leur centre régional de traitement du cancer, pré‐ cise le ministre.
Une crise majeure, se‐ lon l’opposition
Selon la porte-parole en matière de santé du parti BC United, Shirley Bond, le sys‐ tème de santé est dans une situation épouvantable et cette annonce en est la preuve.
Cela fait des mois que nous sonnons l’alarme sur les soins pour le cancer et les temps d’attente prolongés en Colombie-Britannique, ditelle. Aujourd’hui, c’est finale‐ ment la reconnaissance par ce gouvernement, par ce mi‐ nistre, que nous faisons face à une crise majeure.
BC United demande au gouvernement d’accélérer le processus d’accréditation des professionnels de la santé étrangers qui souhaitent pra‐ tiquer dans la province.
Nous envoyons des pa‐ tients hors du pays au lieu de nous assurer d’amener des travailleurs de la santé sup‐ plémentaires en Colombie-Britannique, déclare Shirley Bond. Elle souligne notam‐ ment la croissance des cas de cancers prévue au cours des prochaines années, qui risque selon elle d’aggraver la situa‐ tion.
Une mesure tempo‐ raire, promet le gouverne‐ ment
Adrian Dix affirme que l’en‐ voi de patients aux États-Unis est une mesure temporaire, le temps d’embaucher le per‐ sonnel nécessaire pour com‐ bler les besoins dans la pro‐ vince.
Selon le gouvernement, 4800 patients atteints princi‐ palement du cancer du sein ou de la prostate devraient bénéficier de ce programme dans les deux prochaines an‐ nées, soit en moyenne 2400 par an.
Le ministre de la Santé in‐ dique qu'actuellement, plus de 82 % des patients re‐ çoivent leur traitement de ra‐ diothérapie à l'intérieur du délai de référence (quatre se‐ maines), et que la mesure an‐ noncée lundi permettra d'augmenter cette propor‐ tion.
Les patients qui suivront leur radiothérapie aux ÉtatsUnis devront avoir leur passe‐ port, et ils seront traités dans une clinique de Bellingham, à une vingtaine de kilomètres de la frontière, au sud de Van‐ couver.
Les gens en Colombie-Bri‐ tannique ont besoin de soins dans les communautés où ils vivent, déclare de son côté la cheffe du Parti vert, Sonia Furstenau, par communiqué. Ils ont besoin d’être connec‐ tés avec leurs familles et leurs réseaux de soutien.
Selon les Verts, cette an‐ nonce confirme que le sys‐ tème de santé est vacillant.
Adrian Dix, lors du point de presse, a expliqué que la mesure n’est pas sans précé‐ dent, notant que près d’une centaine de femmes en‐ ceintes de la Colombie-Britan‐ nique ont accouché aux ÉtatsUnis de 2006 à 2009 en raison d’une trop grande demande de soins spécialisés pour des grossesses à risque.
Il affirme aussi qu’un cer‐ tain nombre de patients des hôpitaux de Victoria et de Ke‐ lowna se sont fait offrir de passer des examens d’image‐ rie médicale à Bellingham entre 2018 et 2020, le temps que les établissements ac‐ quièrent un appareil dernier cri.