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Les services de soins de santé mentale pour les jeunes sont « en crise », selon un médecin

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Alors que l'Hôpital pour en‐ fants de l'Alberta est confronté à une vague croissante d'enfants ayant plusieurs problèmes de santé mentale, des fa‐ milles doivent attendre des jours aux services d'ur‐ gence pour voir un méde‐ cin.

Selon Services de santé Al‐ berta (AHS), le nombre d'en‐ fants nécessitan­t une admis‐ sion à l'hôpital a bondi de 36 % entre 2018 et 2022. Du‐ rant la même période, le nombre d'enfants ayant be‐ soin de soins de santé men‐ tale lors de leurs visites aux services d'urgence a augmen‐ té de 20 %.

Nous recevons un nombre incroyable­ment élevé de jeunes qui ont désespéré‐ ment besoin d'aide, dit le Dr Sterling Sparshu, psy‐ chiatre pour enfants et ado‐ lescents et professeur adjoint à l'Université de Calgary. Il af‐ firme que le système est en état de crise.

Cette tendance existait dé‐ jà avant la pandémie, mais elle s’est accélérée durant les restrictio­ns sanitaires, selon le médecin qui traite des en‐ fants aussi jeunes que 4 ans. Nous voyons des enfants de plus en plus jeunes avec des conditions sévères.

Dans le meilleur des cas, les jeunes et leurs familles at‐ tendent quelques heures aux urgences avant d’être admis dans le départemen­t de psy‐ chiatrie. Parfois, cette attente peut durer des jours.

Il est navrant de constater que lorsque des familles sont en crise, elles doivent at‐ tendre des jours avant de pouvoir passer des urgences à l’unité de soins de santé mentale, dit le Dr Sparshu.

Le nombre de visites pour des cas d'automutila­tion d’en‐ fants de moins de 18 ans a également augmenté. AHS in‐ dique que le nombre de vi‐ sites aux urgences à l'hôpital pour enfants de l'Alberta pour cette raison a bondi de 86,5 % entre 2018 et 2022.

De plus en plus de jeunes ont surtout besoin d'une in‐ tervention plus intensive et spécialisé­e plutôt que d'être vus par l'équipe des urgences, a déclaré le Dr Paul Arnold, di‐ recteur du centre de re‐ cherche sur la santé mentale Mathison à l'Université de Cal‐ gary.

Il ajoute que la cause de cette situation n’a pas encore été étudiée. Je ne crois pas que nous sachions vraiment ce qui se passe, dit-il en sug‐ gérant qu’elle pourrait être liée à l’utilisatio­n des médias sociaux, au sentiment d’isola‐ tion durant la pandémie et aux problèmes économique­s.

AHS tente de son côté de réduire les temps d’attente, en expliquant que la com‐ plexité des cas à traiter freine le diagnostic et le début des traitement­s. Nous faisons tout notre possible pour amé‐ liorer l’accès au système de soins de santé mentale et ré‐ duire le temps d’attente, pré‐ cise Kerry Williamson, un porte-parole.

Il rappelle l'ouverture ré‐ cente d’un centre de traite‐ ment, The Summit: Marian & Jim Sinneave Centre for Youth Resilience. Celui-ci peut aider 8000 jeunes patients et leurs familles par an.

Avec des informatio­ns de Jennifer Lee

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