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Le photograph­e Claude Brazeau récompensé par deux prix prestigieu­x

- Aïda Semlali

Originaire de La Pêche et Orléanais d’adoption, exer‐ çant à son compte depuis 25 ans, le portraitis­te Claude Brazeau partage sa fierté d’avoir remporté le prix Yousuf Karsh Lifetime achievemen­t, décerné par l’associatio­n des Photo‐ graphes profession­nels du Canada (PPOC).

Karsh m'a toujours beau‐ coup inspiré par sa lumière, par ses choix de sujets, par qui il était, sa façon de tra‐ vailler et les gens qu'il a pho‐ tographiés , dit Claude Bra‐ zeau du célèbre portraitis­te ayant vécu une partie de sa vie à Ottawa.

La passion du portrait

À cette distinctio­n s’ajoute le prix de Photograph­e por‐ traitiste de l'année, qu’il convoite depuis plusieurs an‐ nées. Ça fait longtemps que je cours après celui-là. C'était un de mes premiers buts quand j'ai rejoint l'associatio­n [des PPOC], se souvient Claude Brazeau.

C'est d’autant plus signifi‐ catif que je le reçois la même année que le Prix Karsh. Pour moi, ça veut tout dire. Je me sens enfin à ma place. [...] [Se] faire reconnaîtr­e par tes pairs comme ça, je pense que c'est bon signe.

Claude Brazeau, photo‐ graphe portraitis­te

Claude Brazeau dit avoir choisi la voie du portrait pour plusieurs raisons. Première‐ ment, il faut que tu aimes le monde pour pouvoir faire ce genre de travail, fait-il valoir.

Puis tu peux photogra‐ phier la même personne des centaines de fois [et] toujours obtenir quelque chose de dif‐ férent. C'est ça qui est le fun avec l'être humain : on est très expressif. On peut aller chercher des choses vraiment intéressan­tes avec le portrait, poursuit-il.

Concourir pour progres‐ ser

Le portfolio lui ayant valu d’être distingué cette année comprend des photos prises dans une ferme de la région de Sainte-Cécile-de-Masham.

Quand je vais là-bas, je me sens bien. Je connais bien la lumière, l'environnem­ent et les gens, détaille le photo‐ graphe, faisant valoir l’impor‐ tance de l’expérience et du re‐ gard qui s’aiguise au fil du temps.

Je ne crois pas au talent, je crois au travail.

Claude Brazeau, photo‐ graphe portraitis­te

Selon lui, avoir un talent pour composer une photo, approcher les gens ou maîtri‐ ser la technologi­e ne suffit pas. Pour progresser, le por‐ traitiste ne jure que par le fait de se soumettre à des compé‐ titions, quitte à échouer pour te faire dire ce qui ne va pas.

J'ai gagné beaucoup de prix dans ma carrière, mais j'ai essuyé beaucoup de défaites aussi. Peut-être même trois fois plus que ce que j'ai gagné. Mais c'est là que tu apprends le plus, estime-t-il.

C’est cette expérience qui le rassure quant à la viabilité de son métier, alors que les débats autour de l’intelligen­ce artificiel­le se multiplien­t. Quand les appareils numé‐ riques sont sortis, j'ai entendu tellement de profession­nels dire: "c'est fini, la photo! On ne pourra plus travailler, [les gens vont] faire leurs propres photos", rappelle le portrai‐ tiste. Vingt et quelques an‐ nées plus tard, on est encore là.

L'intelligen­ce artificiel­le n’est pas plus menaçante, se‐ lon lui, que ne l’a été l’arrivée des appareils numériques. C'est juste un outil de plus pour nous aider à faire des choses encore plus extraordi‐ naires, estime l’artiste.

Peu importe la technologi­e considérée, Claude Brazeau en est certain : grâce à leur ex‐ périence et leurs connais‐ sances, les profession­nels gardent un pas d’avance.

Avec les informatio­ns de Christelle D’Amours

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