A-20 : Québec relance des études concernant le pont de la rivière des Trois Pistoles
Le ministère des Trans‐ ports du Québec (MTQ) amorce une nouvelle étape dans le dossier du prolongement de l'auto‐ route 20 entre NotreDame-des-Neiges et TroisPistoles. De nouveaux rele‐ vés et inventaires seront réalisés dans les pro‐ chaines semaines afin que Québec puisse se pronon‐ cer sur la construction d'un pont au-dessus de la rivière des Trois Pistoles.
Le parachèvement de l'au‐ toroute 20 entre Notre-Damedes-Neiges et Le Bic a été ré‐ inscrit au Plan québécois des infrastructures (PQI) en mars 2022. Plus d'un an plus tard, le ministère veut mettre à jour ses études sur la faune, la flore et le climat sonore du secteur. Les études dont le ministère dispose avaient été réalisées avant 2015 et le re‐ trait du projet du PQI.
Ces inventaires et ces rele‐ vés-là sont réalisés dans le cadre des travaux de remise à jour en vue de procéder à la finalisation de la conception du projet dans le secteur de Notre-Dame-Des-Neiges et de Trois-Pistoles, explique le porte-parole du MTQ, JeanPhilippe Langlais.
Toutefois, les opposants au prolongement de l’auto‐ route s’inquiètent de cette nouvelle étape et craignent qu’elle rende plus concrète la relance du projet.
Parmi eux se trouve Claude Dumont, qui habite depuis 40 ans tout près de la rivière des Trois Pistoles. Pour moi, c'est le plus bel endroit au monde. Je trouve ça telle‐ ment beau, s’exclame-t-il.
Pour lui, il est inconcevable qu'un pont de l'autoroute 20 traverse son quartier tran‐ quille.
Ses voisins et lui ont reçu une lettre du MTQ, jeudi, qui leur demande leur accord pour effectuer des relevés et des inventaires sur leurs ter‐ rains.
C'est sûr que s'ils ont ça en tête, je ne les empêcherai pas de venir ici. On va voir après qu'est-ce que ça va donner ces études-là, indique Claude Dumont.
Pour son voisin Gas‐ ton Desjardins, il est impen‐ sable qu’un pont gâche le paysage de son enfance. Ce dernier refuse d’ailleurs que des agents du ministère se rendent chez lui pour mener leurs études.
Pour le moment, il n'en est pas question, mais je dirais que faire des études sur la faune, la flore, on en a déjà fait à l'époque [...]. On le refait, mais on n'a pas pensé refaire une étude sur la consultation citoyenne pour voir s'il y a en‐ core une acceptabilité so‐ ciale?, s’interroge M. Desjar‐ dins.
Pour sa part, le maire de
Trois-Pistoles, Philippe Guil‐ bert, souhaite que les don‐ nées récoltées dans ces études soient rendues pu‐ bliques. Il estime lui aussi que la population devrait être à nouveau consultée sur le pro‐ jet, auquel il s'oppose tou‐ jours.
Je pense encore que ce n'est pas la meilleure solu‐ tion [...]. Notre approche par rapport aux changements cli‐ matiques, à l'environnement en général, aux infrastruc‐ tures qui sont construites sur cet environnement-là, notre perspective là-dessus a chan‐ gé définitivement au cours des 20 dernières années, avance-t-il.
De son côté, le maire de Ri‐ mouski, Guy Caron, voit d'un bon oeil cette première étape en vue de l'éventuel prolonge‐ ment de l'autoroute 20.
Tout récemment, nos acci‐ dents mortels, ce sont des en‐ jeux qui démontrent que la [route] 132 n'est plus appro‐ priée pour la réalité d'au‐ jourd'hui, que la 20 demeure nécessaire pour des raisons économiques, des raisons de sécurité, explique-t-il.
Les voisins de la rue du Sault espèrent néanmoins que la mise à jour des études encouragera le gouverne‐ ment à revoir ses plans.
Tous les arguments qu'on mettait sur la table au mo‐ ment où on envisageait de faire le troisième lien à Qué‐ bec. On devrait prendre des leçons de ça et se dire "bon, on doit y réfléchir", estime Gaston Desjardins.
Le ministère des Trans‐ ports assure quant à lui que de nombreuses étapes doivent encore être franchies avant la construction du seg‐ ment d'autoroute qui reliera Notre-Dame-des-Neiges et Trois-Pistoles. Cela inclut la fi‐ nalisation de la conception du projet, amorcée avant 2015, ainsi que l’élaboration des plans et des devis.
Le MTQ précise aussi que deux comités, composés no‐ tamment de citoyens et d'élus, doivent être formés pour assurer un suivi du dé‐ veloppement du projet.
Pour l’instant, il est préma‐ turé de parler d’échéancier et de coûts reliés au projet pour ce qui est du prolongement de l’autoroute 20 au BasSaint-Laurent, assure le porteparole Jean-Philippe Langlais.
D’après le reportage de Marie-Christine Rioux