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Cannes : une ovation de 7 minutes pour Simple comme Sylvain de Monia Chokri

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Le film Simple comme Syl‐ de la réalisatri­ce qué‐ bécoise Monia Chokri a été accueilli chaleureus­ement lors de sa première mon‐ diale au Festival de Cannes jeudi. La projection s’est conclue sur une ovation de sept minutes de la part du public.

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En sortant, les gens m’arrê‐ taient et ils étaient émus, mais pas émus tristes, émus heureux. C’est ma plus grande récompense, a expliqué la réalisatri­ce au bout du fil après la représenta­tion, un sourire dans la voix.

C’est très joyeux pour nous, parce que ce film-là, on l’a fait dans l’amour, dans le respect, dans la joie. On vou‐ lait transmettr­e aux gens de la tendresse et de la douceur, et je pense que c’est ça qui s’est dégagé.

Même son de cloche chez Magalie Lépine-Blondeau, qui interprète dans le film Sophia, une quarantena­ire issue d'un milieu aisé et en couple de‐ puis 10 ans, qui tombe amou‐ reuse de Sylvain, un entrepre‐ neur des Laurentide­s vivant dans un tout autre univers.

On est arrivés sous la pluie hier à Cannes et aujourd’hui le soleil est sorti; c’est très à l’image de la façon dont on se sent.

J’étais gonflée de fierté, mais surtout pour Monia, et qu’on assiste à sa grande maî‐ trise, à la beauté qui l’habite. Ça se traduit dans la succu‐ lence de ses dialogues, dans la maîtrise de sa réalisatio­n et dans la façon dont elle nous a fédérés autour de sa vision, a résumé la comédienne, qui est aussi la meilleure amie de Monia Chokri dans la vie.

Pierre-Yves Cardinal, qui incarne Sylvain, a partagé l’en‐ thousiasme de ses collègues, lui qui découvrait le film pour la première fois dans sa ver‐ sion finale en même temps que le public cannois. Le tra‐ vail de montage de Monia, avec le son, la musique, la photo d’André Turpin et l’in‐ terprétati­on de mes col‐ lègues, sans blague, c'est ex‐ traordinai­re, a-t-il affirmé.

Passion dévorante lutte des classes et

En filigrane de l’histoire d’amour qui est le moteur du film, Simple comme Sylvain est également une réflexion sur la lutte des classes, un su‐ jet qui habite Monia Chokri depuis très longtemps.

Ça fait partie de mon ADN et de mon éducation depuis la tendre enfance. J’ai pris deux personnage­s qui sont dans des mondes différents et je me suis posé la ques‐ tion : est-ce que le couple peut résister à tout ça?, a ex‐ pliqué la réalisatri­ce.

Une réflexion partagée par Magalie Lépine-Blondeau, qui avait lu le scénario bien avant de savoir qu’elle incarnerai­t Sophia. J’ai l’impression que le tournage a été le prolonge‐ ment d’une réflexion qui a été semée il y a longtemps et qui continue à se poursuivre, a-telle affirmé.

Le film a été présenté dans la section Un certain regard, qui met en lumière un cinéma généraleme­nt plus audacieux que la sélection officielle et qui permet de découvrir des cinéastes moins connus. Mo‐ nia Chokri avait remporté le Prix coup de coeur de cette même compétitio­n pour La femme de mon frère en 2019.

Simple comme Sylvain prendra l’affiche le 22 juillet au Québec.

Ce texte a été écrit à partir d'entrevues réalisées par Ca‐ therine Richer, chroniqueu­se culturelle à l'émission Le 1518. Les propos ont pu être édités à des fins de clarté ou de concision.

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