Radio-Canada Info

Aux femmes du Québec prêtes à batailler, Manon Massé offre sa place

- Micheline Laflamme

Manon Massé se dit soula‐ gée d’avoir enfin annoncé sa décision de ne pas sollici‐ ter de nouveau mandat de porte-parole féminine à Québec solidaire (QS). C’est au tour d’une autre femme de défendre ses valeurs.

Vous avez envie de chan‐ ger le monde? Ça tombe bien, il y a un poste de porte-parole à Québec solidaire qui se li‐ bère, lance Mme Massé en en‐ trevue aux Coulisses du pou‐ voir.

La députée de Sainte-Ma‐ rie–Saint-Jacques occupe ce rôle depuis le départ de Fran‐ çoise David, en 2017. Mainte‐ nant à l’aube de la soixan‐ taine, Manon Massé dit man‐ quer un peu d’énergie pour mener de front son travail de circonscri­ption et celui de fi‐ gure de proue du parti.

Elle croit que le moment est bien choisi pour prendre un pas de recul, puisque Qué‐ bec solidaire a gagné en ma‐ turité. Son nombre de dépu‐ tés est passé de 1 à 12 en 15 ans. Et le parti continue, se‐ lon elle, à défendre la voix des gens qui n’en ont pas.

Je suis convaincue que, si on n'était pas là, ça serait juste pire.

Manon Massé, députée de Québec solidaire

Québec solidaire a cepen‐ dant perdu des plumes ré‐ cemment. Le Parti québécois se trouve maintenant en deuxième place dans la faveur populaire, selon les plus ré‐ cents sondages, ce qui peut expliquer les attaques du pre‐ mier ministre François Legault contre Paul St-Pierre Plamon‐ don.

Et lors des dernières élec‐ tions, les solidaires ont perdu un point en pourcentag­e des voix. Les délégués réunis en février pour faire le bilan de la campagne ont reconnu que le message aurait eu avantage à être simplifié. Ils ont égale‐ ment décidé d’entreprend­re une tournée des régions pour comprendre ce qui dissuade les électeurs de choisir QS dans l’isoloir.

Manon Massé admet que le message ne passe pas. Ça ne passe pas, effectivem­ent. Et pourtant, si ça n'avait pas été de Québec solidaire, les CLSC n’auraient plus leur mis‐ sion. Ça disparaiss­ait avec le projet de loi 15 [sur la réforme en santé].

La députée ne veut pas dire si sa successeur­e devrait provenir de l’extérieur des grands centres urbains pour être au diapason de la popu‐ lation. Il reviendra aux membres qui seront réunis au congrès de novembre de se prononcer.

Après ce grand rendezvous, Mme Massé se consa‐ crera entièremen­t à ses élec‐ teurs du Centre-Sud de Mont‐ réal qui traversent, selon ses dires, une crise humanitair­e. Problèmes d’itinérance et de santé mentale, rénovictio­ns et pauvreté sont au nombre des raisons qui amènent les gens à frapper à la porte de son bureau de circonscri­p‐ tion.

C'est beaucoup trop de drames humains pour un si beau quartier. Et moi, je sens que ces gens-là ont besoin d'espoir, ont besoin de sentir qu'il y a vraiment quelqu'un qui marche à leurs côtés.

Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Manon Massé admet tou‐ tefois qu’elle regrettera un as‐ pect de son rôle de porte-pa‐ role.

Je pense que de voir cette flamme dans les yeux des femmes, des jeunes particuliè‐ rement, face à la chose poli‐ tique, face à la nécessité de s'engager [...] c'est clair que ça va me manquer.

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