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Congrès du Bloc québécois : Yves-François Blanchet obtient 97,25 % des votes

- Hugo Prévost

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a reçu 97,25 % des voix au vote de confiance samedi, dans le cadre du congrès de sa formation tenu à Drum‐ mondville, dans le Centredu-Québec.

Nous avons reconstrui­t ensemble une machine digne des plus grandes années du mouvement souveraini­ste et du Bloc québécois, s'est félici‐ té M. Blanchet, applaudi en retour par ses militants.

Nous ferons du Québec un pays, a-t-il réaffirmé, après avoir invité à le rejoindre sur scène la trentaine de députés bloquistes élus à Ottawa.

Dans son discours de vic‐ toire, Yves-François Blanchet a également tenu à remercier la fabuleuse relève rencontrée lors du congrès; ces jeunes m’ont fait lever les poils sur les bras, notre avenir est assuré, a-t-il évoqué lors de une courte allocution qui a duré moins de de 10 minutes.

Mais lors d'un précédent discours-fleuve prononcé en avant-midi, le chef bloquiste a visé ses cibles habituelle­s, soit le pouvoir fédéral, l'industrie pétrolière et la royauté britan‐ nique.

Ottawa est prêt à tout sa‐ crifier pour le pétrole, a-t-il lancé, avant d'accuser le Ca‐ nada d'être une pétromonar‐ chie.

Aux yeux de M. Blanchet, la souveraine­té du Québec est de nouveau à l'ordre du jour; aucune surprise, donc, au fait de constater que le po‐ liticien a, à plusieurs reprises, évoqué la collaborat­ion de longue date entre le Parti québécois (PQ) et sa propre formation politique. D'actuels députés bloquistes ont d'ailleurs déjà garni les ban‐ quettes péquistes à l'Assem‐ blée nationale, a-t-il rappelé.

Le Bloc est le guichet unique de tous les indépen‐ dantistes et il va le rester, a encore lancé M. Blanchet, avant de demander aux politi‐ ciens fédéraux de cesser de tricher et de mentir, puis d'of‐ frir le droit à l'autodéterm­ina‐ tion aux Québécois, comme ils l'ont fait pour l'Ukraine et Taïwan.

Par ailleurs, le chef blo‐ quiste a jugé que tous les sou‐ verainiste­s, peu importe leurs allégeance­s politiques, ont leur place au sein du Bloc qué‐ bécois.

Au cours de sa longue allo‐ cution, les attaques contre le gouverneme­nt canadien n'ont pas cessé.

Le problème, c'est les tri‐ peux de couronne d'Angle‐ terre, les tripeux de pétrole et de monarchie qui utilisent votre argent pour s'attaquer à nos valeurs [...] Il faut retirer Ottawa de l'équation! a-t-il lancé, sous les applaudiss­e‐ ments de la foule.

On ne confie ni son âme, ni sa langue, ni sa culture au conquérant, a-t-il ajouté.

Le Bloc et le PQ main dans la main

Le rassemblem­ent poli‐ tique avait débuté en grande pompe, vendredi soir, avec un vibrant discours prononcé par le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre-Plamondon.

Dans la salle, on trouvait aussi l'ancien chef bloquiste Gilles Duceppe, ainsi que l'expremière ministre québécoise Pauline Marois.

M. St-Pierre-Plamondon a ainsi appelé les militants à se « serrer les coudes » durant les bons moments, bien sûr, mais aussi durant les moins bons moments.

Au dire du chef péquiste, le Bloc se trouve à un moment historique et le PQ utilisera toutes ses ressources pour que le Bloc batte des records aux prochaines élections fé‐ dérales.

Cette union de coeur entre les deux partis n'a toutefois pas été complèteme­nt cimen‐ tée, les militants ayant rejeté une résolution reconnaiss­ant officielle­ment le PQ comme la seule formation politique de l'Assemblée nationale à por‐ ter la cause souveraini­ste.

Les délégués ont plutôt choisi d'affirmer que les blo‐ quistes ont le devoir de ras‐ sembler les indépendan­tistes de toute allégeance tout en reconnaiss­ant les liens histo‐ riques et privilégié­s [qui les unissent au] Parti québécois.

Dans son discours, M. Blanchet a d'ailleurs cher‐ ché à nuancer le propos vou‐ lant que le PQ soit le seul parti qui fait de l'indépendan­ce l'enjeu de son existence même, en affirmant que cette volonté de souveraine­té n'était pas l'apanage du Parti québécois, mais seulement le Parti québécois, fièrement le Parti québécois et toujours le Parti québécois.

Vers un mandat clair

M. Blanchet n'a pas sou‐ haité se fixer lui-même un ob‐ jectif en lien avec le vote de confiance, disant se contenter d'un mandat clair.

Récemment, tant le chef caquiste et premier ministre François Legault que M. StPierre-Plamondon ont obte‐ nu des résultats staliniens lors de votes de confiance tenus au cours des congrès de leur formation politique respec‐ tive.

En entrevue avec RadioCanad­a, le politologu­e Éric Montigny estime que l'un des succès de M. Blanchet est d'avoir réussi à réinstitut­ion‐ naliser le parti; on se souvient, c'était un parti qui, il y a quelques scrutins, était mena‐ cé de disparaîtr­e.

Il avait aussi connu une crise interne importante, a en‐ core indiqué le spécialist­e, en faisant référence, sans la nommer, à l'ancienne cheffe Martine Ouellet, sous qui la moitié de la faible députation du Bloc avait claqué la porte, avant de rentrer au bercail.

Avec les informatio­ns de Valérie Gamache

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